Une ville dans la ville

Bordj-Menaïel/Doublon…/Doublon…

Bordj-Ménaïel est une ville qui fascine et désole à la fois, comme dans le cadre de vie dans lequel elle se développe. On en a une idée en descendant les artères principales. Elle fascine parce que cette ville a toujours enfanté de grands hommes qui sont la fierté de la région à l’image des chouhada Bouhamadouche Djellloul, Meftah Abdelkader, Achour Kaddour, Khoudi Saïd Abbas Abdelkader, et des centaines d’autres qui ont donné leur vie pour une Algérie libre et indépendante. Il existe des coins paradisiaques comme la source d’Echarchar, nous n’allons pas entrer dans les arcanes de la commune ; notre propos est autre mais il est bon de connaître le milieu dans lequel vit et évolue Bordj-Ménaïel. «Pourquoi cette ville n’arrive pas à reprendre son souffle, sa quiétude d’autrefois ? Les cicatrices sont là, l’ensemble de la population cache mal sa peine et ses inquiétudes sur l’avenir proche», s’exclame un cheikh venu à notre rencontre. Un autre constate la précarité ou l’indigence qui caractérisent la situation culturelle au niveau de l’ensemble de la commune. Rien ne va à Bordj-Ménaïel. Voilà le triste constat qu’on fait devant l’amère réalité de notre vécu car à Bordj-Ménaïel comme partout ailleurs, en Algérie la désolation est la même et toutes les appréhensions des lendemains, qui risquent de déchanter nos enfants, ne peuvent être que les nôtres. Nos politiques sont-ils au moins conscients de ce qui nous attend d’ici là ? On ne le dira jamais assez du fait que les choses à Bordj-Ménaïel sont encore ce qu’elles étaient il y a des décennies. Pis encore, la pente vers le néant s’est bel et bien dessinée et au rythme où grossit la décadence sociale, Bordj-Ménaïel se meurt à petit feu.