L’Algérie et l’Italie renforcent leurs relations

Visite du Président italien Mattarella en Algérie­­­

Les relations séculaires et étroites entre l’Algérie et l’Italie, déjà très fortes surtout dans le domaine économique (notamment l’approvisionnement de l’Italie en gaz naturel), commercial, mais aussi aux plans politique et culturel, et, de surcroît, marquées du sceau de l’amitié et du respect mutuel, connaissent un essor encore plus grand à la faveur de la visite d’Etat de deux jours qu’effectue en Algérie depuis hier, samedi, le président de la République italienne, Sergio Mattarella, à la tête d’une importante délégation.

Cette visite est destinée à ouvrir de nouvelles perspectives au service des intérêts des deux peuples. Côté italien, les signaux n’ont pas manqué à l’adresse de notre pays, pour exprimer l’intérêt de l’Italie pour le partenariat avec l’Algérie. Tout récemment, dans son message au Président Tebboune, à l’occasion de la fête nationale du 1er Novembre, le Président Matarella a rappelé que « l’Algérie et l’Italie sont liées par une amitié historique qui, au fil du temps, nous a permis de développer une coopération intense et fructueuse dans de nombreux secteurs d’intérêts commun ». Le Président italien a assuré, dans son message, que sa visite en Algérie allait permettre aux deux pays de « consolider davantage les réalisations bilatérales avec l’objectif commun de promouvoir une plus grande stabilité et prospérité dans la région méditerranéenne ». En décembre 2020, en visite en Algérie, le ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Luigi Di-Maio, avait insisté sur le « partenariat solide » dans les secteurs économique et commercial entre les deux pays. Le chef de la diplomatie italienne avait alors exprimé le souhait de son pays de diversifier les domaines de coopération avec l’Algérie, en plus des hydrocarbures, en citant, à titre d’exemple, les infrastructures, les PME, l’innovation technologique, l’agro-
industriel et les télécommunications. Après sa prise de fonction, en décembre 2020, l’ambassadeur d’Italie à Alger, Giovanni Pugliese, avait parfaitement caractérisé l’amitié entre les deux pays en rappelant ses «racines profondes, qui remontent même avant l’indépendance algérienne, et cette amitié c’est toujours nourri de la proximité géographique, des liens culturels et humaines entre nos peuples et des échanges économiques ». Il n’ignorait pas que les Algériens n’ont pas oublié que durant la décennie 1990, quand l’Algérie menait pratiquement seule la lutte contre le terrorisme islamiste qui endeuillait son peuple et détruisait son économie, le monde occidental avait fermé la porte aux Algériens, à l’exception d’un pays : l’Italie qui avait fourni une aide financière et matérielle à l’Algérie et les entreprises italiennes n’avaient pas abandonné le pays. Souvenons-nous des sept marins italiens assassinés dans la nuit du 6 au 7 juillet 1994. Ils faisaient partie de l’équipage d’un semoulier, le Lucina, qui était à l’ancre dans le port de Djendjen, près de Jijel, pour livrer la semoule. Mais c’est surtout vers l’avenir que l’ambassadeur d’Italie a déclaré vouloir porter son regard : « Nous vivons actuellement une période historique complexe qui nous pose des défis inédits. Je vais travailler afin que l’Italie et l’Algérie puissent faire face ensemble aux défis communs globaux et régionaux, à partir de la crise sanitaire de la Covid-19 et ses conséquences économiques, aussi bien que les turbulences géopolitiques dans la Méditerranée et le Sahel ». C’est sans doute avec cette volonté que le Président Sergio Mattarella, à la tête d’une importante délégation, est venu hier matin à Alger où il a été accueilli à l’aéroport international Houari-Boumediene par le Président Tebboune, accompagné du président du Conseil de la Nation, Salah Goudjil, du président l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, du Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, et du Général de corps d’Armée, Saïd Chanegriha, chef d’Etat-Major de l’Armée nationale populaire (ANP).
Hier, le Président Tebboune a eu des entretiens en tête-à-tête avec son homologue italien, Sergio Mattarella. Ces entretiens ont été élargis par la suite aux délégations des deux pays. A l’issue de ces entretiens, trois accords ont été signés par les deux parties, ayant trait aux secteurs de l’Education, de la Justice et de la sauvegarde du patrimoine.
Lakhdar A.