La Tunisie lance un mandat d’arrêt international contre Moncef Marzouki

L’ex-Président tunisien qualifie le gouvernement de régime dictatorial

L’ancien président tunisien, Mohamed Moncef Marzouki, est désormais réclamé par les hautes autorités tunisiennes qui ont introduit un document d’arrêt international à son encontre. Moncef Marzouki, ex-président tunisien, aujourd’hui devenu opposant et ennemi juré de l’actuel président de la République tunisienne, Kais Saeid, s’est vu retirer son passeport diplomatique le mois d’octobre dernier après avoir exhorté la France à mettre fin au soutien à la Tunisie sous le mandat de Kais Saeid. En tout état de cause, la Tunisie a lancé un mandat d’arrêt international contre Mohamed Moncef Marzouki, qui a été président par intérim du pays entre 2011 et 2014, selon une source judiciaire citée par l’agence TAP tunisienne. Cette évolution intervient quelques semaines après que le président de la République, Kais Saeid, a déclaré Marzouki ennemi de l’État en révoquant son passeport diplomatique. La décision de Saied est survenue après que Marzouki a appelé la France à mettre fin à son soutien au pays d’Afrique du Nord sous la direction de l’actuel président. L’ancien président, qui se trouve actuellement en France, a qualifié le gouvernement de Saied de régime dictatorial et a déclaré que Paris devrait rejeter tout soutien à ce régime et à cet homme qui a comploté contre la révolution et aboli la constitution. Peu de temps après, Saied a demandé au ministre tunisien de la Justice d’ouvrir une enquête sur les allégations selon lesquelles Marzouki aurait conspiré contre la sécurité de l’État. « Je vais retirer son passeport diplomatique, car il fait partie des ennemis de la Tunisie. Il ne peut pas utiliser ce privilège pour visiter les capitales et nuire aux intérêts tunisiens. La Tunisie est un État libre et indépendant et il ne peut y avoir aucune ingérence dans ses affaires. Certains ont utilisé refuge à l’étranger pour attaquer les intérêts tunisiens», a déclaré Saied. Le président Tunisien a dévoilé un nouveau gouvernement le 11 octobre 2021 des mois après avoir démis de ses fonctions le Premier ministre, gelé les activités parlementaires et repris le pouvoir judiciaire. Fin septembre, il a annoncé qu’il gouvernerait par décret, écartant certaines parties de la constitution du pays, ce qui a déclenché des protestations à Tunis. Des milliers de partisans de Saied ont également organisé des contre-manifestations pour soutenir sa politique en espérant sortir le pays d’années de stagnation économique et de paralysie politique, a-t-on informé de même source.
Oki Faouzi