La transition énergétique de l’Algérie face aux changements climatiques et le nouvel ordre énergétique mondial

La Conférence des Nations unies sur les changements climatiques COP26, accueillie par le Royaume-Uni, se tiend du 31 octobre au 12 novembre 2021 au Scottish Event Campus (SEC) à Glasgow, au Royaume où l’Algérie sera présente posant la problématie de la transition énergétique 2025/2040. Dans un rapport publié en 2020 par WWW.Fr, l’organisation estime le coût économique du déclin de la nature à 479 milliards de dollars par an au niveau mondial horizon 2050.La Conférence des Nations unies sur les changements climatiques COP 26, accueillie par le Royaume-Uni, se tiend du 31 octobre au 12 novembre 2021 au Scottish Event Campus (SEC) à Glasgow, au Royaume où l’Algérie sera présente posant la problématise de la transition énergétique 2025/2032/2040. Dans un rapport publié en 2020 par WWW.Fr, l’organisation estime le coût économique du déclin de la nature à 479 milliards de dollars par an au niveau mondial horizon 2050. Mais la transition énergétique aura un cout social à moyen terme, pouvant être définie comme le passage d’une civilisation humaine construite sur une énergie essentiellement fossile, polluante, abondante, et peu chère, à une civilisation où l’énergie est renouvelable et moins polluante ayant pour objectif le remplacement à terme des énergies de stock (pétrole, charbon, gaz, uranium) par les énergies de flux (éolien, solaire, hydrogène ). La transition énergétique renvoie à d’autres sujets que techniques, posant la problématique sociétale. Il ne suffit pas de faire une loi car le déterminant c’est le socle social Cela pose la problématique d’un nouveau modèle de croissance : tous les secteurs économiques, tous les ménages sont concernés : transport, BTPH ; industries, agriculture. Les choix techniques d’aujourd’hui engagent la société sur le long terme. Dès lors la transition énergétique suppose un consensus social car la question fondamentale est la suivante : cette transition énergétique, combien ça coûte, combien ça rapporte et qui en seront les bénéficiaires.
1.-Les subventions dans les énergies fossiles , décourageant les énergies alternatives, qui se sont élevées à 1000 dollars par an entre 2019/2020 pour chaque citoyen des pays du G20, malgré l’engagement de mettre fin au soutien au charbon, au pétrole et au gaz et selon le Fonds monétaire international (FMI), les subventions s’élèvent au total à 5,3 billions de dollars par année dans les plus grandes économies du monde. Elles incluent des déboursés, des crédits d’impôt et la réduction des prix du carburant. Ainsi, le soutien public aux combustibles fossiles, surtout au pétrole, a cru de 178 milliards de dollars, dans les cinquante pays de l’OCDE, du G20 et du partenariat oriental de l’Union européenne (six pays d’Europe centrale du Caucase). Or si l’ensemble du monde avait le même modèle de consommation énergétique que les USA et l’Europe qui concentre plus de 40% du PIB mondial pour une population inférieure à 1 milliard d’habitants sur un total en 2021 de plus de 7 milliards, il faudrait quatre à cinq fois la planète terre. C’est par la prise de conscience de ce désastre planétaire constaté régulièrement depuis quelques années, à travers tous les continents, avec un coût financier croissant, que d’ici, 2030/2035, les investissements prévus dans le cadre de la transition énergétique USA/Europe/Chine, Inde devraient dépasser les 4 000 milliards de dollars où les grosses compagnies devraient réorienter leurs investissements. Avec le retour des USA aux accords de Paris COP21 sur le réchauffement climatique. Bien que le nouveau président dit ne pas vouloir interdire le développement du pétrole/gaz de schiste dont les USA sont le premier producteur mondial, s’engageant avec les nouvelles techniques à améliorer les effets de la fracturation hydraulique, le programme de Joe Biden prévoit 2000 milliards de dollars sur les 20/30 prochaines années, soit 10% du PIB pour le développement des énergies renouvelables, les industries écologiques et l’efficacité énergétique. Plus globalement, le plan climat de Joe Biden prévoit d’investir, je le cite «dans les infrastructures intelligentes pour reconstruire la nation et pour garantir que nos bâtiments, nos infrastructures d’eau, de transport et d’énergie puissent résister aux impacts du changement climatique, de financer 1,5 million de nouveaux logements plus durables et éco-énergétiques, une réorganisation de l’industrie automobile vers les voitures hybrides et électriques, l’Etat fédéral devant programmer notamment l’installation de 500 000 bornes de recharge publiques sur le territoire et instaurer une prime à la conversion». L’Europe va dans la même trajectoire, avec comme leader l’Allemagne, où la Commission européenne a fixé, avec le règlement d’exécution 2020/1294 du 15 septembre 2020, les règles du nouveau mécanisme de financement des énergies renouvelables. Chaque État membre doit contribuer à l’objectif européen de 32% d’énergies renouvelables en 2030. Une trajectoire indicative est fixée pour chacun d’entre eux, pour la période 2021-2030, avec des points de référence à atteindre entre 2025 et 2027, devant mobiliser au moins 1 000 milliards d’euros d’investissements durables dans les dix années à venir avec des incitations pour attirer les financements privés, grâce notamment au rôle essentiel que jouera la Banque européenne d’investissement. La Chine et l’Inde ont un fort engagement pour la transition énergétique. Par exemple, selon le rapport de Global Wind Energy Council de 2019, la Chine et l’Inde font partie des cinq pays regroupant 73% de l’ensemble des capacités éoliennes mondiales installées. En termes d’énergie solaire, le soutien des gouvernements indien et chinois stimule la compétitivité de leurs filières solaires, faisant d’eux les premiers acteurs au niveau mondial. La Chine pour tenter de réduire la pollution atmosphérique due à cet usage incontrôlé du charbon, investit massivement dans les énergies renouvelables : pays leader, prévoit d’investir d’ici 2030, environ 375/400 milliards de dollars Quant à l’Inde, elle s’est engagée à fortement développer les énergies renouvelables, en disposant en particulier de 100 GW de capacités solaires et de 60 GW éoliens d’ici à fin 2022 (contre 16,6 GW solaires et 32,7 GW éoliens à fin novembre 2017), devant mobiliser pour cette période près de 190 milliards de dollars selon les estimations de la Climate Policy Initiative (CPI). Les USA/Europe qui représentent actuellement plus de 40% du PIB mondial pour une population inférieure à un milliard d’habitants poussent à l’efficacité énergétique et à la transition énergétique afin de luter contre le réchauffement climatique.
Car si les Chinois, les Indiens et les Africains avaient le même modèle de consommation énergétique que les USA et l’Europe il faudrait cinq fois la planète actuelle. Je rappelle que selon le rapport de l’ONU une sécheresse sans précédent frappera l’Afrique du Nord et l’Afrique sub-saharienne entre horizon 2025. Cette prise de conscience d’un désastre planétaire a été accentuée avec l’épidémie du coronavirus où la majorité des pays devraient axer leurs efforts pour la limitation du recours aux énergies fossiles, charbon et pétrole horizon en tête, le monde et donc aller vers un Mix énergétique, l’énergie de l’avenir horizon 2030/2040 étant l’hydrogène où la recherche développement connaît un réel essor. (le professeur A. Mebtoul a présidé à Marseille en juin 2019, avec les meilleurs experts des deux rives de la Méditerranée, praticiens, experts et opérateurs, représentant l’Algérie, la commission de la transition énergétique, des 5+5+ Allemagne où les axes de la transition énergétique ont été définis). Les pays d’Afrique du Nord et du Proche Orient (MENA) dont l’Algérie seront touchés par les effets du changement climatique. Les estimations indiquant une baisse attendue du PIB de l’ordre de 0,4% à 1,3% et pourrait même atteindre 14% si aucune mesure de lutte et d’adaptation face au changement climatique n’est adoptée.
2.-Cette situation impose à l’Algérie d’accélérer la transition énergétique qui pourrait tourner autour de cinq axes devant s’orienter vers un MIX énergétique . -Le premier axe, l’Algérie doit investir à l’amont pour de nouvelles découvertes assistant à une décroissance des exportations de pétrole et de gaz entre 2005/2006 et 2020 de fait du désinvestissement expliquant la récente mesure de la loi de Finances 2022 de laisser une partie des profits à Sonatrach, ne devant pas parler de Sonelgaz qui connait un déficit structurel d’environ 70 milliards de dinars pour 2020 qui a besoin selon le rapport officiel entre 1,5 et 2,2 milliards de dollars/an au cours actuel entre 2021/2030 pour financer ses projets d’investissement ses projets d’investissement et satisfaire la demande croissante en énergie. Quant à Sonatrach en matière d’exploration et d’exploitation de pétrole et de gaz, ses besoins en investissement pour les cinq prochaines années se situent entre 70/80 milliards de dollars. Mais pour la rentabilité de ces gisements tout dépendra du vecteur prix au niveau international et du coût, pouvant découvrir des milliers de gisements non rentables, posant le problème de la rentabilité.
Avec la flambée du prix du gaz, qui connaît avec le coût du transport en Asie un cours dépassant les 30 dollars le MBTU, l’équivalent de 150 dollars le baril de pétrole, et entre 15/20 dollars en Europe et le cours du pétrole à plus de 85 dollars le Brent.
A court terme, l’Algérie profite peu de ces hausses puisque selon le rapport de l’OPEP de juillet 2021, les exportations sont passées de plus de 1,2-1,5 millions de barils/j entre 2007/2008 à environ 450 000/500 000 barils/ en octobre 2021, et pour le gaz plus de 65 milliards de mètres cubes gazeux à 40 en 2020, espérant 43/44 pour 2021, du fait de la forte la consommation intérieure, près de 40/50% de la production pour le pétrole et le gaz entre 2019/2020 et devant s’accélérer entre 2021/2030, laissant peu pour les exportations.
A. Mebtoul