Le Makhzen «dépisté» par l’axe Alger-Nouakchott

Coopération bilatérale renforcée sur tous les plans

Le crime de guerre perpétré par l’armée colonialiste marocaine contre trois ressortissants algériens, des commerçants, exerçants sur la liaison commerciale et économique Nouakchott-Ouargla, a forgé la détermination de l’Algérie et de la Mauritanie dans le renforcement de leur économie frontalière et leur sécurité régionale conjointe. Une coopération qui promet beaucoup et une réplique foudroyante envers le mauvais voisin.Les deux ministres de l’Intérieur, Algérien et son homologue Mauritanien, respectivement Kamel Beldjoud et Mohamed Salem Ould Merzoug, se sont réunis, hier à Alger, dans le cadre de l’ouverture de la 1ère Session du Comité bilatérale frontalier, et ce au lendemain de l’attaque criminelle perpétrée par les forces de l’armée colonialiste marocaine contre de paisibles commerçants algériens travaillant sur l’axe commerciale Nouakchott-Ouargla.
Les deux ministres se sont convenus à créer une commission sécuritaire conjointe chargée de sécuriser les frontières des deux pays. Sur ce plan, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du Territoire, Kamal Beldjoud, a appelé hier à Alger les experts sécuritaires en Algérie et en Mauritanie à poser le premier jalon pour la création de cette future commission sécuritaire conjointe algéro-mauritanienne. Le ministre de l’Intérieur a précisé que «cette commission sécuritaire proposera des mesures garantissant la sécurité des deux pays et l’intégrité de leurs citoyens», à l’occasion de l’ouverture des travaux de la première session du Comité bilatéral frontalier algéro-mauritanien, ajoutant que la création de cette commission sécuritaire dans la conjoncture actuelle «est plus que nécessaire pour relever les défis sécuritaires transfrontaliers». Elle contribuera à «contrecarrer toute menace à notre sécurité commune, notamment sur la bande frontalière», a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, et sur le plan économique, les travaux de la première session du Comité bilatéral frontalier algéro-mauritanien ont débuté lundi à Alger, sous la co-présidence du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud, et son homologue mauritanien, Mohamed Salem Ould Merzoug. Parmi les participants à cette réunion de deux jours figurent les walis d’Adrar et de Tindouf et le wali de Tris Zemmour (Mauritanie), ainsi que des représentants ministériels et des services de sécurité des deux pays. Comprenant des régions de compétence, en l’occurrence la wilaya de Tiris Zemmour (Mauritanie) et celle de Tindouf (Algérie), le comité bilatéral a plusieurs missions à accomplir, notamment le renforcement des opportunités d’investissement, la réalisation des projets de partenariat communs dans les secteurs prioritaires au niveau des zones frontalières communes, la promotion et l’intensification des échanges économiques, commerciaux, culturels et sportifs, en sus du désenclavement des populations de ces zones frontalières. Les échanges commerciaux entre les deux pays maghrébins ont connus, en octobre 2021, une évolution très remarquable et prometteuse. Une relance économique qui a permis le 22 octobre passé le lancement, par le complexe d’ammoniac «Sorfert» d’Ain Bia (Oran), d’un premier chargement d’urée granulée destinée à l’exportation vers la Mauritanie à partir du port d’Arzew, dans le cadre d’un contrat portant sur 20.000 tonnes de ce produit, et ce en présence de l’ambassadeur de la Mauritanie en Algérie, Weddadi Sidi Haiba et des responsables de Sorfert.
Sofiane Abi