«Un rendez-vous pour évaluer le niveau de nos athlètes»

Kung fu wushu (Mondial de Chine) :

Le Championnat du monde virtuel de kung fu wushu (Tao Lu), disputé dernièrement à Pékin (Chine) et auquel avait participé la sélection algérienne en visioconférence à partir de la salle omnisports de Bouzaréah (Alger), a été «une très bonne occasion pour évaluer le niveau technique des athlètes en vue des prochains Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ-2023)», a estimé le président de la Fédération algérienne de la discipline, Yahia Beddour.
Environ 1 000 athlètes, représentant 61 pays avaient pris part au Mondial-2021 de kung fu, et les internationaux algériens, qui avaient concouru dans trois catégories différentes, suivant leur tranche d’âge (minimes, cadets et juniors), ont réussi à décrocher 24 médailles (4 or, 12 argent et 8 bronze).
«Le fait d’avoir disputé ces Mondiaux à distance a considérablement réduit la pression sur nos athlètes, particulièrement les plus jeunes. A partir de là, il a été plus facile d’évaluer leur niveau en prévision des échéances internationales à venir, dont les JOJ de 2023 au Sénégal», a indiqué à l’APS le président de la fédération.
Une nouvelle génération d’athlètes, appelée à «former l’élite de demain», selon Beddour, est en train de se former et aura la lourde tâche de rivaliser avec les plus grandes nations de la discipline et au plus haut niveau, dans le futur.
Selon le même responsable, le niveau actuel des séniors du kung fu algérien est «assez loin du top niveau international», et ne peuvent pas vraiment rivaliser au plus haut niveau. La raison pour laquelle, une nouvelle génération est en train de se bâtir et les choses devraient évoluer positivement en sa faveur, d’ici un futur proche.
«En kung fu, les Tao et les exhibitions (sans adversaire direct) nécessitent souplesse et un grand potentiel. Nos jeunes athlètes devront donc beaucoup s’exercer, acquérir ce potentiel, qui leur permettra de se hisser au plus niveau», a estimé Beddour, en rappelant au passage que cette spécialité technique a été «officiellement admise dans le programme des prochains JOJ», au Sénégal.
Revenant sur la participation algérienne au Mondial-2021, Beddour a confié qu’elle s’est déroulée dans des conditions difficiles, particulièrement en ce qui concerne l’aspect organisationnel. «La Fédération internationale avait imposé des conditions très strictes pour pouvoir participer à ce Mondial, notamment, la nécessité de disposer d’une salle aux normes en vigueur (bon éclairage, système d’insonorisation, qui réduit au maximum les bruits extérieurs). Des conditions que nous avons eu beaucoup de mal à réunir pour permettre à nos athlètes de participer», a-t-il expliqué.
Former des entraîneurs de niveau, pour préserver les résultats honorables remportés depuis 2018
Revenant sur le niveau de la discipline en Algérie, M. Beddour a estimé que «le wushu enregistre un développement notable depuis 2018, grâce aux efforts consentis par l’ensemble des acteurs de la discipline. «A la faveur de ces efforts, la sélection nationale de kung fu wushu s’est forgée une forte réputation lors des rendez-vous internationaux, en étant sacrée championne arabe en 2018 au Maroc et championne d’Afrique, une année plus tard. En plus d’une 8e place mondiale en Chine (2018), le meilleur classement de l’histoire du wushu algérien. Sans omettre les différents tournois internationaux, avec un bilan de trois médailles d’or en wing chun, une or et cinq bronze en wushu traditionnel et deux argent en tai-chi», a-t-il ajouté.
Concernant le niveau des entraîneurs et leurs connaissances des techniques modernes du Kung fu wushu, Beddour a rappelé que son instance a ouvert la porte aux anciens athlètes désirant obtenir une formation d’entraîneur.
A titre d’exemple, la Fédération a intégré deux entraîneurs adjoints pour acquérir de l’expérience aux contacts de techniciens chevronnés comme Smain Benkherchi (Sanda) et Bilal Belouadnine (Tao Lu).
La fédération a aussi lancé un programme de formation au profit de dix entraîneurs au niveau des instituts de sport pour l’obtention du diplôme de 2e degré. Selon les statistiques fournies par la Fédération algérienne kung fu wushu, l’Algérie enregistre 80 000 pratiquants de cette discipline, dont 30 000 possèdent des licences sportives.n