Haftar au service de la France

Libye

Le maréchal Haftar œuvre pour la réussite de la conférence de Paris pour la Libye. Haftar veut que la conférence de Paris pour la Libye soit une réussite, et note qu’il libère 300 mercenaires à la demande de la France. Ce qui impote nombre d’interrogations. Il prouve que la France peut obtenir la libération de mercenaires. L’Armée nationale libyenne a décidé de faire partir 300 mercenaires et combattants étrangers actifs dans des zones contrôlées par le camp de l’homme fort de l’Est libyen. Le camp de l’homme fort de l’Est libyen Khalifa Haftar a annoncé jeudi qu’il allait faire rapatrier 300 «mercenaires et combattants étrangers» des zones sous son contrôle, «à la demande de la France», hôte vendredi d’une conférence sur la Libye. «Le commandement de l’Armée nationale libyenne (ANL, loyale au maréchal Haftar) a décidé de faire partir un premier groupe de 300 mercenaires et combattants étrangers», ont indiqué des représentants de l’ANL dans un communiqué, ajoutant avoir pris cette décision à «la demande de la France». Le communiqué, dont l’AFP a obtenu une copie, émane des représentants du camp Haftar dans le «Comité militaire mixte», une structure regroupant cinq membres du gouvernement libyen sis à Tripoli et cinq membres représentant l’Est, et chargé de la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu signé entre les deux parties en octobre 2020. Lors de la guerre entre les pouvoirs rivaux dans l’Ouest et l’Est en 2019 et 2020, la Turquie avait soutenu le gouvernement basé à Tripoli tandis que le maréchal Haftar avait reçu l’appui des Émirats arabes unis, de la Russie et de l’Égypte. Parmi les acteurs extérieurs figuraient aussi des mercenaires du groupe privé russe Wagner, soutiens du camp de l’Est, ainsi que des Tchadiens, des Soudanais, des Nigériens et des Syriens. L’accord de cessez-le-feu d’octobre 2020 prévoyait le départ simultané des combattants étrangers dans un délai de 90 jours mais aucun retrait significatif n’a été signalé depuis. Dans le communiqué de jeudi, les militaires de l’Est ont affirmé que le départ de 300 mercenaires et combattants étrangers se ferait comme un geste unilatéral n’impliquant pas une mesure de réciprocité de la part du gouvernement de Tripoli. Ces scrutins, aboutissement d’un processus politique laborieux parrainé par l’ONU, sont censés tourner la page d’une décennie de chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 et mettre fin aux divisions et aux luttes fratricides entre factions rivales en Libye. Le 8 octobre à Genève, le Comité militaire mixte avait convenu d’un Plan d’action global pour le retrait «progressif, équilibré et séquencé des mercenaires, des combattants étrangers et forces étrangères du territoire libyen», selon l’ONU qui a organisé cette rencontre.