Les intempéries révèlent l’incurie

Dans la capitale

Dimanche, dans une allocution prononcée lors de la cérémonie d’installation de Ahmed Maabed dans ses nouvelles fonctions de wali d’Alger, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamal Beldjoud a parlé de la prévention et la lutte contre les risques majeurs qui est «l’un des défis importants auxquels fait face la wilaya d’Alger, à l’instar des inondations, des glissements de terrain et des séismes».

Il a appelé à «mobiliser, de façon constante, toutes les ressources humaines et matérielles en vue de préserver la sécurité des personnes et des biens, en relançant, notamment, les plans de secours, en veillant avec rigueur à la mise à jour continue de ces plans et en garantissant la rapidité et l’efficacité des interventions». A cette occasion, le ministre a plaidé pour «l’ouverture d’un atelier de réflexion en associant des experts et des chercheurs spécialistes afin d’actualiser l’inventaire de toutes les zones à risque et les points noirs et de préconiser des mesures pratiques à court et moyen termes pour éviter leurs répercussions sur l’environnement et leurs effets sur l’infrastructure». Les pluies très bénéfiques pour l’agriculture et la reconstitution des stocks d’eau dans les barrages, ont été accompagnées dans la capitale de dégâts matériels importants et de malheureuses victimes ensevelies sous les décombres de leurs habitations précaires bâties sur des terrains glissants, non constructibles. Les habitations de fortune, sans étanchéité ni protection réelle contre les infiltrations des eaux, ne peuvent pas résister à des pluies torrentielles telles que le Nord du pays en connait depuis plusieurs jours. Des cités-dortoirs se retrouvent cernées par les eaux et isolées, les caves se remplissent d’eau de pluies parfois mélangées aux eaux usées. Les familles qui habitent les maisons menacées d’inondation ou d’effondrement, passent des nuits blanches à surveiller la force des pluies et le niveau des eaux. Des cours d’école ont été inondées empêchant les élèves d’y entrer ou d’en sortir. Dans d’autres établissements scolaires, c’est l’état désastreux – à cause des pluies, des avaloirs obstrués et des routes mal faites – des chemins qui mènent à l’école qui oblige les élèves à ne pas aller aux cours. Les fortes précipitations qui tombent sur le Nord du pays ont mis à nu, une fois encore, les malfaçons commises dans les constructions livrées apparemment sans contrôle sérieux de leur conformité aux règles de l’art. Sur les réseaux sociaux, le cas de la Faculté de Médecine, sur les hauteurs d’Alger, pourtant réceptionnée tout récemment, est évoqué en relation avec les inondations qui la menacent. Le périmètre du stade du 5 Juillet reste non recommandable en période de pluies torrentielles. Dans la capitale, les trottoirs se remplissent de flaques d’eau et deviennent impraticables pendant et après les averses. Durant une vingtaine d’années, des sommes considérables ont été englouties dans d’inutiles activités pseudo-culturelles et prétendument de loisirs pour distraire les jeunes, au lieu de les consacrer à la réfection des trottoirs et à assurer la protection contre les inondations, y compris évacuer et reloger les familles qui sont exposées au risque d’effondrement de leurs habitations. Aucun travail de sensibilisation n’a été fait vers les citoyens pour faire reculer l’incivisme. Beaucoup sont apparemment indifférents à l’état des avaloirs qui se trouvent dans leur proximité. Ils jettent des déchets qui gênent l’évacuation des eaux, alors que c’est interdit. Les avaloirs le long des routes ne remplissent pas leur fonction, ils sont obstrués par les déchets. Par ailleurs, il suffit d’observer les oueds qui traversent les zones urbaines pour savoir qu’à la moindre chute de pluie, le cours d’eau peut sortir de son lit et provoquer une catastrophe. Ces oueds sont souvent de véritables poubelles et en plus, des habitations sont construites, illicitement, sur les bords. Heureusement, les services de la Protection civile font de leur mieux pour limiter les dégâts. Selon un communiqué de la Direction générale de la Protection civile, leurs unités ont effectué plusieurs opérations à la suite d’infiltration d’eau de pluie dans des habitations et installations.
Ils sont également intervenus dans des cas d’érosion des sols et d’effondrements de murs. Ces opérations ont été menées au niveau de la capitale et aussi dans d’autres wilayas.
Lakhdar A.

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