«Retour aux sources»

Exposition individuelle de Mohammed Yazid Kaddouri

«Retour aux sources», première exposition individuelle de l’artiste peintre Mohammed Yazid Kaddouri, dédiée à la région d’El Oued, à travers laquelle il invite le regard du visiteur à méditer la tradition ancestrale et la richesse du patrimoine culturel et architectural de la région. Visible jusqu’au 2 décembre à la Galerie d’Art «Frantz Fanon», sise au Centre des arts de l’Office Riadh El Feth (Oref), cette exposition, soutenue par un fond musical assuré par le saxophoniste Omar Khiter, compte 80 toiles à l’«huile et au couteau», mises sous cadres dans différents formats «après cinq ans de préparation». Réalistes ou figuratives, les toiles de Mohammed Yazid Kaddouri évoquent la région d’El Oued, invitant les visiteurs à une immersion dans le patrimoine et les traditions ancestrales, dans un concert de formes et de couleurs hautement esthétique.
«Je m’inspire de la vie quotidienne, des coutumes et traditions de ma région natale d’El Oued», explique l’artiste. «Retour aux sources», propose d’opérer un regard introspectif et nostalgique incitant à la méditation sur la richesse patrimoniale et la diversité culturelle, à travers, entre autres thèmes évoqués, des natures mortes, des maisons de campagne, des portraits et des ksours. Les visiteurs pourront ainsi apprécier entre autres toiles, «Fellah soufi», «Natures mortes», aux oranges et aux tomates, «El Gh’rara», «Bent el ardjoun», «Vieille maison- El Oued-», «Marché», «Repos des guerriers», «Haizia 46 après la baignade», «Danseuse de Houli», «Caravane», «Riche commerçant soufi», «El Kantara» et «Sidi Merzoug».
A travers des portraits réalisés sur des sujets présents dans sa vie, comme le regretté Amar Zahi, les femmes au haik ou la reine touarègue «Tinhinan», ainsi que des membres de sa famille, l’artiste a voulu associer les siens à son travail et rappeler quelques références historiques, artistiques et sociales dans lesquelles tout le monde se reconnaîtrait.
«Je voulais témoigner de mon vécu dans cette belle région, et raconter l’histoire de ses traditions et coutumes, ses fêtes et ses jeux», précise encore Mohammed Yazid Kaddouri.
La toile, «L’Algérie, la 2e République», caractérise l’«avenir de l’Algérie nouvelle», avec une vision basée sur la représentation de la femme algérienne émancipée et libre, dans sa tenue rouge car révoltée, avec les pieds nus symbolisant la libération.
L’artiste a choisi de mettre en scène cette belle métaphore de la femme révoltée aux pieds nus, dans un décor somptueux, en plein massif du Hoggar, ce qui a procuré à cette œuvre beaucoup de succès auprès des visiteurs.
Les différentes toiles exposées se révèlent au public dans des couleurs vives et lumineuses, contrastant avec un fond clair qui met les sujets traités plus en évidence et les rend «parlants» dans un élan expressif qui orne le silence des lieux.
Diplômé de l’Ecole supérieure des Beaux Art, Mohammed Yazid Kaddouri a participé, alors qu’il était encore étudiant, à plusieurs expositions collectives en Algérie et à l’étranger, au-delà de quelques prestations individuelles locales à El Oued et à Oran.
L’artiste compte également à son actif, des travaux de sculpture «en bas-reliefs», dont la plus grande pièce est une sculpture en béton qui raconte l’histoire de sa région sur une longueur de 600 mètres.
R.C.