«Un apport de 165 millions m3 d’eau depuis novembre»

Nadia Ouchart, la directrice de l’ANBT :

Le retour des pluies sur plusieurs wilayas du pays entre le mois d’octobre et novembre a permis de stocker au niveau des barrages du pays 165 millions m3 d’eau depuis le 5 novembre soit 44% des apports depuis le début de l’année hydrologique. C’est ce qu’a indiqué avant-hier la directrice centrale au niveau de l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT), Nadia Ouchart, lors d’une intervention sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale.
Mme Ouchart a fait savoir que les ressources hydriques actuelles accumulées au niveau des barrages du pays sont de l’ordre de 2,3 milliards m3, ce qui a permis une légère progression de l’état de réserve des barrages avec des apports appréciables pour certains bassins versants.
Elle a rappelé, à l’occasion, les derniers chiffres du taux de remplissage des barrages, avec 33,16 % au niveau national (les 2,3 milliards de m3). La région Est enregistre, selon elle, un taux de remplissage de 57,5 %, contre 9,26 % pour le Centre, 20,54 % pour le Chellif et 22,55 % pour la région Ouest.
Interrogée sur le taux d’envasement des barrages, la même responsable a fait savoir que le taux national est de 15% sur les 8,6 milliards m3 de capacité totale des barrages.
«L’envasement est un phénomène naturel pris en considération lors de la conception des barrages. Il y a des actions d’entretien et préventives lors des crus pour y remédier», a-t-elle assuré.
La directrice de l’ANBT a relevé, en outre, que la période de sécheresse qu’a connue le pays a entravé les travaux de dévasement des barrages car ces opérations nécessitent des quantités d’eau importantes. «Pour retirer 1 m3 de vase dans un barrage, cela nécessite 3 m3 d’eau. C’est pour cette raison que nous n’avons pas procédé à ces opérations pendant la période de sécheresse», a-t-elle expliqué.
Par ailleurs, l’intervenante a souligné la nécessité de rationaliser la consommation de l’eau dans un contexte de changement climatique, sachant également que l’Algérie est un pays aride à semi-aride.
De plus, la stratégie du secteur des Ressources en eau implique des études de raccordement de barrages pour les transferts d’eau pour compenser l’aspect hétérogène des niveaux de précipitations à travers le pays, a-t-elle fait observer. «S’agissant des zones urbaines, et dans un contexte de changement climatique marqué par des épisodes de sécheresses et d’autres de grandes crues, il faut réfléchir à mettre des dispositifs de retenue des précipitations», a estimé Mme. Ouchart. Il convient de rappeler que le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hosni, a indiqué dimanche passé que le taux de remplissage des barrages au niveau national, après les dernières précipitations, a atteint 33%. Il a ajouté qu’au cours de la période comprise entre le 5 et le 10 novembre, 143 millions de m3 d’eau ont été collectés dans les barrages au niveau national.
Dans ce cadre, le ministre a souligné que son département ministériel compte actuellement sur les eaux souterraines jusqu’au lancement d’usines de dessalement d’eau de mer comme alternative aux barrages. Et notamment qui assiste à l’achèvement de trois usines de dessalement à l’Est, qui seront réceptionnées l’été prochain, a-t-il ajouté.
Manel Z