Nouvelle déclaration de Le Drian

Algérie-France

La France tente de maintenir les relations avec l’Algérie dans l’an- cien format néocolonial, qui a été illustré avec éclat par des propos – jugés irresponsables, à Alger – attribués au Président Emmanuel Macron par les médias français. Les commentateurs français avaient été una- nimes à lier les déclarations du Président français au contexte pré- électoral en France. Les spécialistes algériens ont complété cette explica- tion par des considérations propres à l’Algérie qui n’est plus la même qu’il y a quelques années.

 

De nombreux indices, dans divers domaines, montrent que l’Algérie est décidée à en finir avec le format néocolonial qui a marqué les rapports entre les deux pays sous le pouvoir algérien précédent. Les observateurs ont noté que l’Algérie a retiré plusieurs marchés à des compagnies fran- çaises et limité l’importation de produits superflus, qui provenaient essentiellement de France. C’est sans doute ce qui explique l’insistance en France, sur la volonté de nouer un «partenariat ambitieux» avec l’Al- gérie, propos attribués cette fois par Le Monde au ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, au-delà des «blessures» mémo- rielles qui peuvent «parfois» resurgir, a-t-il ajouté. Pendant ce temps, Alger regarde ailleurs. La signification du refus du Président Abdelmadjid Tebboune de parler au téléphone avec son homologue français n’a cer- tainement pas été entièrement comprise.

 

Certes, en réaction à la dernière sortie de l’Elysée, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a trouvé cette fois des «idées raisonnables» : respect de l’Al- gérie, son histoire et sa souveraineté, tout le contraire de ce qu’avait soutenu le Président Macron un mois avant. Mais l’Algérie confirme sa volonté de sortir et, mieux, faire sortir l’Afrique de l’orbite néocoloniale française. C’est ce qui ressort de la récente intervention de Ramtane Lamamra après son entretien avec son homologue de l’Afrique du Sud, Mme Naledi Pandor. Le ministre algérien a mis l’accent sur la nécessité de consentir davantage d’efforts pour libérer l’Afrique du néocolonia- lisme et trouver des solutions africaines aux problèmes africains au ser- vice des peuples de la région, réaffirmant la position constante de l’Al- gérie soutenant les causes justes des peuples. En même temps, l’Algérie n’abandonne pas ses ressortissants installés en France. Le Collectif des Algériens en France organisera le 24 novembre sa première rencontre annuelle avec des représentants de la communauté nationale établie en France. Objectif : «Défendre avec efficience les intérêts de la commu- nauté nationale».

L.A.