Les élèves, éternels otages

Grève dans l’Education

A quelle logique obéit la grève lancée par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur de l’éducation, Cnapest ? La grève cyclique lancée durant les deux jours passés (dimanche et lundi) n’a pas eu d’échos au niveau des établissements scolaires, selon les constats sur le terrain et aussi les chiffres communiqués par le ministère.Dans le cycle primaire, le taux de suivi de la grève cyclique durant le premier jour a atteint, selon le ministère de tutelle, 0,1%, alors qu’au niveau moyen le taux était de 0,7% et enfin pour le secondaire a atteint 3,6%, en somme le taux de la grève cyclique a atteint 1,1%.
Hier, et au deuxième jour de la grève du Cnapest le taux de participation à la grève et d’après le ministère de l’Education, est de 0, 2 % pour le primaire, 1 % pour le moyen et 2, 6 pour le secondaire. Le taux pour les paliers est de 2, 1 %. Une mobilisation faible qui illustre la non-conviction par la majorité du personnel de l’Education quant au caractère légitime de la grève. Pas obligatoirement illégitime côté juridique, mais surtout pour ce qui est de l’opportunité du moment choisi pour la grève. Celle-ci a eu lieu tandis que les élèves sont en plein examen que la grève pourrait perturber. La grève a été maintenue par le Cnapest tandis quel le président de la République Abdelmadjid Tebboune avait ordonné le 3 novembre passé de baisser les impôts sur le revenu, IRG, ce qui permet la revalorisation des salaires des enseignants.
Selon le Président Tebboune, «l’année à venir verra une amélioration des indicateurs de performance de l’économie nationale, grâce aux réformes et aux mesures de relance qui ont été prises». Il a, à l’occasion, souligné la nécessité de prendre toutes les mesures pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens. Une initiative à applaudir dans une conjoncture caractérisée, certes, par la détérioration du pouvoir d’achat, comme le précise le Cnapest. Le droit à la grève est garanti par la Constitution, et la revendication de l’amélioration des conditions sociales est légitime pour les travailleurs, dont ceux de l’Education. Cependant, la scolarisation des élèves doit être une des préoccupations de ceux qui militent pour la grève. On ne peut parler du droit du personnel de l’Education aux dépens de celui des élèves. La conjoncture économique du pays, notamment avec la Covid 19, requiert la participation de tous, travailleurs et Etat, au dialogue et concessions, et non à faire des élèves les éternels otages. Un précepte auquel la majorité du personnel de l’Education qui a choisi la non-participation à la grève. Choix judicieux et de la raison. Pour rappel, le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire, a annoncé, pour sa part, la reprise de la grève cyclique de deux jours, dimanche 21 et lundi 22 novembre. Dans un communiqué publié le 11 novembre dernier, le Cnapest avait précisé le maintien de ses revendications en soulignant l’impact de la terrible baisse du pouvoir d’achat et la gravité de la situation sociale actuelle, et au vu des résultats d’une rentrée scolaire complexe dans tous les domaines qui ont pesé sur le professeur. Pour rappel, la décision a été prise lors de la réunion du Conseil national qui s’est tenue les 15 et 16 octobre 2021 au Lycée Frantz Fanon à Boumerdès. «Après une discussion sérieuse, profonde et responsable, le Conseil appelle à une amélioration du pouvoir d’achat, qui connaît une dangereuse et une baisse sans précédent, qui nécessite d’augmenter les salaires du professeur en fonction de l’amélioration de sa situation sociale, et de le rendre économiquement et socialement à l’aise», précise le Cnapest. En autres revendications, soulevées, le Conseil exige que le dossier du logement du professeur soit prioritaire comme moyen fondamental et nécessaire pour assurer sa stabilité et la bonne exécution de ses nobles fonctions, tout en adhérant aux demandes soulevées et liées aux dossiers de retraite, de services sociaux, de médecine du travail, et la mise à jour de la subvention compensatoire de la région. Sofiane Abi