Une deuxième Conférence sur la relance économique pour bientôt

Libérer l’investissement et relancer les 2.500 projets bloqués par le CNI

Dans le Projet de loi de Finances 2022 (PLF), le Gouvernement table sur un taux de croissance de 3,3% qui permettra, relativement, résorber les déficits publics, et ce, malgré la hausse significative des dépenses publiques (plus de 9.000 milliards de dinars) et le maintien du calendriers des réformes fiscales et financières décidés durant la période de la crise sanitaire. En plus des mesures d’urgences prises durant cette même période, le Gouvernement a mis en place un Plan d’investissement plus vigoureux pour promouvoir davantage de postes d’emplois et augmenter la consommation du produit local qui soutiendra à son tour la hausse du PIB. Le Gouvernement appelle à l’encouragement de l’investissement local au moyen de plusieurs mesures réglementaires et financières prises dans ce cadre.
Le Premier ministre et ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane a annoncé, la semaine dernière, selon le rapport préliminaire de la Commission des Affaires économiques et des finances du Conseil de la Nation sur le texte de loi de Finances pour l’exercice 2022, qu’«une Conférence nationale sur la relance économique devra se tenir prochainement sous l’égide du président de la République».
Il n’a donné aucun détail supplémentaire sur ladite Conférence qui portera principalement sur la relance de l’investissement local et étranger qui entraînera des retombées bénéfiques sur le plan de développement économique. Générer de la devise, conférant des actions ou moyens financiers nécessaires pour développer les secteurs productifs. Pour relancer l’investissement productif, il est impératif après presque deux ans de récession et de l’arrêt quasi-complet des activités des entreprises de définir une nouvelle politique de relance de l’investissement public, dont les conditions d’accès au financement (crédit), au foncier, au marché intérieur et extérieur. Ces questions seront abordées amplement lors de la prochaine nationale sur la relance économique, a fait savoir M. Benabderrahmane, affirmant, dans ce cadre, que cette rencontre «constituera un cadre pour le traitement des dysfonctionnements dont souffre l’investissement, ce qui permettra l’accès aux postes d’emploi et la création de richesses, d’autant que près de 2.500 projets sont actuellement en attente de l’aval du CNI relevant la détermination du Gouvernement à lever toutes les restrictions administratives à l’investissement dans le pays». Ce qui signifie la relance prochaine de ces projets d’investissements gelés pour, probablement, des raisons administratives ou financières.
L’investissement public ou privé est confronté depuis des années à une multitude de contraintes qui retardent leur exécution. Des retards ou des annulations qui coûtent chers au Trésor publics et à la trésorerie des entreprises économiques.
Cette problématique touche, également, les jeunes entrepreneurs qui se plaignent du cadre réglementaire et du manque de financement pour réaliser leurs objectifs.
En réponse à ces préoccupations, le Premier ministre et ministre des Finances a réitéré l’engagement des pouvoirs publics à soutenir l’investissement à travers «l’assouplissement des procédures douanières et la prise en charge des préoccupations des opérateurs économiques.
«Le secteur des douanes sera doté d’un nouveau système informatisé, fruit d’un partenariat avec les Coréens, relevant le besoin d’un plan d’urgence pour le développement des moyens de travail», a-t-il précisé, évoquant la révision du Code de l’investissement, de la réglementation des changes et la réforme du système fiscal. Ainsi, corriger les dysfonctionnements qui handicapent l’exécution des projets d’investissements, simplifiera la mise en œuvre du plan d’investissement au niveau national et local et décentraliser les administrations.
La décentralisation des institutions conférera plus d’autonomie aux localités qui doivent se concentrer sur leur développement.
Il est prévu dans ce cadre «la création de commissions locales et d’une commission nationale, sous la tutelle du secteur de l’Industrie, ayant pour objectif d’inventorier tous les dossiers et les problèmes entravant le lancement des projets d’investissement», a indiqué le chef du Gouvernement. Pour lui, l’investissement local est nécessaire pour soutenir la croissance et ouvrira, par conséquent, de nouveaux marchés et favorise l’innovation. L’Etat a déjà relancé quelques projets à l’arrêt, selon M. Benabderrahmane, assurant que «cinq projets structurels arrêtés par les autorités publiques commençaient à se concrétiser sur le terrain, notamment dans les secteurs minier et portuaire, qu’ils ont pris leur cours naturel grâce aux partenariats conclus avec des opérateurs leaders dans ces domaines». Il faut rappeler, que l’Etat appelle sans cesse à la promotion du partenariat public-privé et étranger sous le principe gagnant-gagnant.
Samira Takharboucht