La nouvelle diplomatie algérienne se met en place

Séances de travail du Président Tebboune avec les ambassadeurs

La séance de travail présidée mardi par le Président Abdelmadjid Tebboune avec des chefs de missions diplomatiques accrédités auprès de pays du Machreq Arabe et en Iran, est la deuxième du genre après celle qu’il a présidée le 11 novembre dernier et qui a réuni des chefs de missions diplomatiques et consulaires accrédités auprès de nombre de pays en Europe et en Amérique du Nord. Ces séances de travail font suite à la Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes au Palais des Nations au Club des Pins (Alger), la première du genre et qui a duré trois jours au début de ce mois. Il est utile de préciser que les chefs de missions diplomatiques réunis par le Président Tebboune ont été récemment nommés et accrédités. C’est donc, sans doute, pour préciser leur feuille de route dans leurs nouveaux postes qu’ils ont eu ces séances de travail avec le chef de l’Etat. Dans cette feuille de route, il y a plusieurs priorités qui ont été mises en évidence par la Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes, en particulier la nouvelle démarche à l’égard de la communauté nationale qui se trouve dans ces pays. A ce propos, l’orientation donnée par le Président Tebboune aux diplomates a été déjà clairement exprimée lors de la Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes : prendre en charge les préoccupations de notre communauté, mais également renforcer ses liens avec la patrie en sus de l’implication de ses membres au processus du développement socio-économique de notre pays et aux efforts visant la consolidation de la place et du poids de l’Algérie sur la scène internationale.
Au cours de la séance de travail avec des chefs de missions diplomatiques accrédités auprès de pays du Machreq Arabe et en Iran, l’accent a été mis sur «le renforcement des liens entre notre communauté et le pays, et l’intensification des efforts pour la prise en charge de ses préoccupations». Avec les chefs de missions diplomatiques et consulaires accrédités auprès de nombre de pays en Europe et en Amérique du Nord, il a été également question de «la concrétisation de la nouvelle politique adoptée par l’Etat envers la communauté nationale à l’étranger, et visant l’amélioration de ses conditions dans les pays hôtes et le renforcement des liens, sous toutes leurs formes, avec la patrie». Pour rappel, le Président Tebboune a souligné son engagement à défendre n’importe quel Algérien partout dans le monde, même s’il est loin, car il est sous la protection de l’Etat. Il a exhorté les chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes à mobiliser les avocats dans ce but. En bonne place également dans cette feuille de route, la diplomatie économique. «La bonne performance attendue du corps diplomatique conformément à la nouvelle vision de la politique étrangère», sur laquelle a insisté le Président Tebboune est certainement en rapport avec cette dimension économique qui est appelée à prendre une place centrale dans le travail des missions diplomatiques à l’étranger. Pour le cas particulier du Machrek Arabe et de l’Iran, il s’agit pour les ambassadeurs «de veiller au raffermissement des relations avec les pays frères». Il y a certainement, ici, une place particulière prise par les problèmes de l’énergie, plus précisément tout ce qui se rapporte aux marchés pétrolier et gazier et aux manœuvres qui visent à faire pression pour influer sur leurs prix. En plus, la diplomatie algérienne évolue dans un contexte international marqué par des «menaces directes visant à affaiblir l’Algérie, par le biais d’une guerre de quatrième génération dans le cadre d’un vaste plan ciblant, au-delà de l’Algérie, l’Afrique et le Moyen-Orient». En perspective, l’entrée de l’Algérie au Conseil de sécurité de l’ONU entre 2024 et 2025 et dans l’immédiat le prochain Sommet arabe qui sera une occasion pour le renouvellement des engagements des pays arabes dans le soutien à la cause palestinienne, sur la base de l’Initiative arabe de paix. La Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes a mis en évidence la nouvelle donne dans la structuration des relations internationales et des rapports de force qui caractérisent la vie politique actuelle. L’Algérie aspire à un meilleur rôle dans le futur marqué par le post-Covid 19. Les diplomates algériens devront être animés du même sens de l’engagement et du sacrifice que leurs prédécesseurs.
Lakhdar A.