Retards dans la réalisation des infrastructures, la faute à la pandémie ?

Mondial du Qatar

La Coupe du monde, ce n’est pas rien. C’est une manifestation qui est draguée par des milliards de personnes, pour ne pas dire de supporters. Personne n’ose la rater, quand bien même il y a ceux qui émettent des doutes sur la participation des sélections africaines.

On dit bien que les Européens encerclent ce football, ne laissent personne s’y approcher, non pas par le fait qu’ils caractérisent les éléments de réussite et de partage. Les Africains ne feraient qu’un acte de présence autorisé par ces nations qui se disent maîtriser ce sport. Ils ne reculent devant aucun moyen dont ils disposent. Les maîtres dictent comment dominer et décourager cette participation par ses relais éparpillés un peu partout. L’Algérie, son équipe nationale le sait bien et l’a compris depuis que la Coupe du monde est Coupe du monde.

Belmadi a donné un style et une personnalité aux Verts
Tout le monde n’est pas méchant. Il y a des journalistes-animateurs des émissions sportives, comme celle de RMC qui souhaiterait voir l’Algérie affronter les Bleus, lors d’une émission. Les invités ont mis l’accent sur le souhait de voir un match Algérie-France : des interventions optimistes carburaient les débats «en Algérie, je suis certain que ça se passera bien, et qu’il n’ y aura aucun problème», et à son collègue de rétorquer : «Ce sera le champion d’Afrique contre le champion du monde… Je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas un bon moment», et à l’animateur de dire que «ça serait bien que cela se passe là-bas (en Algérie), plutôt qu’en France… faire un re-match de France-Algérie au stade de France». Un des invités de l’émission dira tout simplement «ici en France, ça ne se passerait pas comme il le faut, et il pourrait y avoir des incidents, mais en Algérie, je suis sûr que ça se passera bien et qu’il n’y aura aucun problème, parce que je ne vois pas pourquoi il y en aurait en Algérie». Ce n’est pas l’avis d’un invité qui dira qu’il «faudrait des mesures de sécurité drastiques, parce que dans le Championnat algérien, il y a que des problèmes tous les week-ends».
Enfin, un des invités saisira cette occasion pour saluer la technicité de Belmadi «en termes de jeu, Belmadi a réussi sur cette CAN à donner un certain style et une personnalité à son équipe. C’était la meilleure équipe qui jouait le mieux, qui donnait une certitude collective, qui nous proposait les meilleurs mouvements. Il a un réservoir de joueurs, il a des talents individuels superbes. Pour moi, les Verts restent les favoris pour la Coupe du monde, pourquoi pas ?»

Doha, retard dans les infrastructures, faute à la pandémie
En attendant, cette Coupe du monde continue de susciter des réactions mitigées. «La capitale Doha qui accueille la quasi-totalité des matches est toujours parsemée de travaux qui sèment le chaos dans ses rues, exaspérant les habitants», et notamment avec cette image de quelques projets d’infrastructure qui accusent, à ce jour, des retards par faute de la pandémie, «l’horloge tourne plus vite que ne l’auraient souhaité les organisateurs, au moment où les préparatifs sont plus scrutés que jamais», faisait remarqué dans ses écrits un confrère. Et pour éviter toutes réactions qui susciteraient débats, mais aussi inquiétudes les autorités, non seulement, mais aussi le président de la FIFA qui a planté sa tente dans ce pays, assurent que les infrastructures seront prêtes à temps. Six des huit stades prévus doivent même accueillir la Coupe arabe à la fin du mois. «Je n’ai jamais vu un pays dans le monde aussi bien préparé à l’avance. Ce sera comme un magasin de jouets pour les supporters», a déclaré le président de la Fifa, Gianni Infantino, lors d’une récente visite au Qatar.

«Nous tenons comptes
des critiques»
Le Qatar n’est pas une nation que l’on connaît que pour sa richesse gazière et sa chaîne d’information Al-Jazeera, rappelons-nous de l’année 2010, où cet émirat a montré sa force au monde du football en laissant sur le carreau les puissants États-Unis qui étaient favoris de la phase de désignation du pays hôte. De torrent accusations frappaient de plein fouet le Qatar, d’achat de votes, puis vivement démenties, accompagnées de nombreuses interrogations sur les capacités du petit émirat musulman conservateur à accueillir un tel événement.
«Les critiques ? Nous les acceptons»
«Nous avons reçu beaucoup de critiques. Certaines sont constructives et nous avons essayé d’en tenir compte», a déclaré le mois dernier Fatma al-Nouaïmi, responsable de la communication du Comité d’organisation. «Nous essayons également de ne pas laisser ces critiques nous arrêter», a-t-elle ajouté. Le Qatar a été plus largement critiqué pour ses violations des droits humains, comme la criminalisation de l’homosexualité ou encore le manque de liberté d’expression. Sur le plan pratique, la Coupe du monde a dû être déplacée à l’hiver pour éviter la chaleur suffocante de l’été dans le Golfe. «Qatar promet aussi de vacciner les supporters contre le Covid-19, tandis que la FIFA cherche à apaiser les inquiétudes sur l’accès à l’alcool, très restreint dans ce pays où il reste un sujet tabou. L’alcool sera disponible dans des zones prévues à cet effet», a assuré un porte-parole de la FIFA.
H. Hichem