Elections locales d’aujourd’hui

Elections locales d’aujourd’hui

Il intervenait à l’issue de l’adoption de la loi de Finances 2022 par le Conseil de la Nation. Cette loi contient, on le sait, l’article 187 qui met fin au système de subventions d’une série de produits et services de première nécessité pour le remplacer par une aide financière directe aux familles nécessiteuses.
Comment les Algériens vont-ils réagir à cette mesure ? Vont-ils se fier aux assurances qui leur sont données ? Y aura-t-il une incidence sur le comportement des électeurs ? L’élection des Assemblées populaires communales (APC) et de wilaya (APW), est considérée comme la dernière étape pour parachever le processus d’édification des institutions de l’Etat, après les élections législatives (12 juin 2021) et le référendum sur la Constitution (1er novembre 2020), qui ont suivi l’élection présidentielle du 12 décembre 2019.
La campagne électorale qui a débuté jeudi 4 novembre a pris fin, conformément à l’article 73 de la loi portant régime électoral, mardi 23 novembre.
Les observateurs avaient qualifient de «timide» le début de cette campagne électorale, pour une bonne part du fait de facteurs conjoncturels qui ont pesé sur la mobilisation de l’électorat : l’attention était concentrée sur le lâche assassinat de trois ressortissants algériens par les forces d’occupation marocaines, alors qu’ils roulaient en camion en territoire sahraoui libéré ; la crise sanitaire également a eu son impact avec l’évolution de l’épidémie de la Covid-19 qui, après une tendance baissière momentanée, qui ne s’est pas confirmée, a enregistré une augmentation des cas annonçant l’arrivée de la 4ème vague ; le contexte social marqué par l’augmentation des prix des produits alimentaires, comme la pomme de terre et le poulet, a sans doute influé aussi ; et il faut ajouter la vague de pluies et de froid qui se sont abattus sur le pays. En outre, les listes des candidats aux élections sont restées pratiquement absentes dans les espaces d’affichage qui leur sont consacrés, à cause avait-on dit, du retard dans l’approbation de certaines listes électorales et d’un problème de pression qui s’est exercé sur les différentes imprimeries sollicitées pour imprimer les listes des candidats qui devaient être affichées sur les panneaux.
Seul le Journal télévisé de 20h des chaînes publiques a permis de donner une visibilité à cette campagne à travers les retransmissions de meetings en salle ou les rencontres de proximité dans un café ou sur une placette.
On a pu constater que malgré toutes les difficultés, la campagne électorale a paru prendre un peu plus de dynamisme et d’animation au fur et à mesure de son déroulement.
Sur certains panneaux d’affichage, on a pu enfin voir la liste des candidats et leurs photos, et connaître leurs professions. Les dirigeants des partis ont sillonné le pays et les candidats indépendants n’ont pas lâché prise eux aussi.
La campagne électorale a été une opportunité pour les nouvelles formations politiques de se faire connaître. Mais, comme l’ont noté les observateurs, elle n’a pas beaucoup intéressé le public, alors qu’avant, il arrivait souvent que les passions soient si déchaînées qu’elles entraînaient des conflits qui nécessitaient l’intervention des « ténors « pour calmer le jeu.
Les dirigeants des partis politiques engagés dans cette élection ainsi que les candidats ont insisté sur la nécessité d’une forte participation vue comme un enjeu prioritaire. Ils ont cru devoir utiliser comme arguments, l’exigence du renforcement du front interne, la nécessité de la préservation de l’unité nationale et de la stabilité du pays pour faire face à toute menace extérieure.
Ces arguments suffiront-ils à compenser les facteurs négatifs liés au contexte intérieur marqué par des problèmes quotidiens dus en grande partie à l’impact de la pandémie de la Covid-19.
Les animateurs de la campagne électorale ont sans doute bien fait de compléter leur argumentaire par les références au développement local, économique et social, car c’est là que se trouvent les principales attentes des citoyens qui vont choisir leurs futurs représentants en fonction de leurs aptitudes à concrétiser leurs aspirations au changement au niveau local.
Lakhdar A.