La CAF dit oui

Coupe du monde biennale

La FIFA veut aller à une Coupe du monde biennale. L’UEFA et la Conmebol (Amérique du Sud) critiquent avec virulence ce projet.La Confédération africaine de football, via son président Patrice Motsepe, soutenue par ses 54 pays-membres de son instance, soutient officiellement et publiquement la proposition de la FIFA. C’est ce qu’a déclaré son président, ce vendredi à l’occasion de l’assemblée générale extraordinaire de la CAF tenue à son siège au Caire. Un tel tableau semble ne pas arranger les affaires de l’UEFA, la Confédération sud-américaine de football, le Forum des ligues mondiales et la puissante Association européenne des clubs qui lancent leur bataille pour faire échouer ce projet «au motif d’un calendrier très chargé».

«Gianni Infantino rêve de
son Mondial biennal»
Un journal français parle d’un «patron FIFA, Gianni Infantino, qui rêve de lancer son Mondial biennal à partir de l’édition 2028, lequel peut compter sur le soutien des confédérations moins dominantes dans le football planétaire». Pour l’UEFA, si ce projet venait à être mis en exécution, il coûterait environ 8 milliards de dollars (7,14 milliards d’euros) chaque année, «c’est ce que coûterait le Mondial biennal à l’UEFA aux différentes ligues du monde». Le chiffre provient du média The Athletic, qui cite une étude demandée par les ligues domestiques. Une ligue européenne comme La Liga aurait moins de matches à jouer, ce qui implique moins d’argent qui rentre dans les caisses. Un argument qui se balade à la recherche d’un soutien qui casserait cette initiative, freinée par le soutien africain qui semble remporter la première tranche.

Que deviendrait la CAN,
dans le cas où… ?
Au même moment, l’on s’interroge «une Coupe du monde tous les deux ans pourrait-elle avoir lieu sans toucher à la périodicité de la CAN, organisée elle aussi tous les deux ans ?» Motsepe s’est bien gardé de rentrer dans les détails concernant ce sujet sensible. «La principale compétition pour l’Afrique, qui est la CAN, continuera avec certitude», a débuté le Sud-Africain avant de nuancer ses propos. «Une partie du processus doit consister à s’assurer que les joueurs ne joueront pas plus de matches qu’auparavant. Il y aura une révision fondamentale des compétitions ainsi que des structures qui existent depuis de nombreuses années.» Des propos pas forcément encourageants pour cette bonne vieille CAN…

La valeur des joueurs prendra
du volume
Un journal luxembourgeois estime pour sa part que nul besoin d’attendre l’impulsion de la FIFA pour sortir des frontières nationales, les clubs le font très bien eux-mêmes. Il n’y a qu’à voir les tournées aux États-Unis, en Asie et le développement des réseaux sociaux pour voir que les grands clubs se tournent de plus en plus vers l’international. L’UEFA et les différentes ligues domestiques perçoivent aussi des avantages à la tenue des Mondiaux de football. «La valeur des joueurs prend l’ascenseur s’ils participent», ajoute encore l’expert. Reste encore à voir si cette affirmation reste vraie après l’introduction de tous les changements que souhaite Gianni Infantino. Le président de la FIFA entend développer sa Coupe du monde à travers plusieurs mesures.

Les équipes en 2026, seront 48
Un autre expert se projette sur 2026, où il y aura plus d’équipes qui prendront part à la complétion «elles seront 48 en 2026 contre dont neuf issues de la zone africaine, contre 32 actuellement. Aujourd’hui, si on parle sans détour, quelles sont les possibilités réelles du Venezuela de participer au Mondial ?», affirmait-il lors d’une conférence de presse à Caracas, mi-octobre. Certains diront : «Aucune, et c’est très bien pour le spectacle». D’autres diront : «Aucune, et c’est dommage qu’ils n’aient pas leur chance». Toujours est-il que mathématiquement, les chances d’être sélectionné augmentent s’il y a davantage de compétitions.
Enfin, en attendant, le débat s’enflamme et c’est tant mieux pour le football qui marquera à son tour son évolution vers une nouvelle organisation. «À la source du débat, un duel entre l’UEFA et la FIFA. La fédération internationale dope ses revenus les années de Coupe du monde. Elle a enregistré un revenu de 4 641 millions de dollars en 2018, lorsque l’équipe de France s’est emparée du trophée en Russie».
H. Hichem