«Il y a des parties qui tentent de faire échouer le prochain Sommet arabe»

Ramtane Lamamra au quotidien Al Quds Al Arabi

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra estimé qu’il y a des parties qui tentent de faire échouer le prochain Sommet arabe qui va se tenir à Alger en mars 2022. «Ce qui se passe actuellement, les relations entre Israël et le Maroc, la question du Sahara et la relation d’Israël avec la question palestinienne, redessinera les contours du nouveau monde arabe», a-t-il dit.
S’exprimant dans une interview accordée au quotidien Al Quds Al Arabi paraissant à Londres, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que l’Algérie se sent, aujourd’hui, comme un Etat qui fait face à l’entité sioniste. Contre laquelle, a poursuivi Ramtane Lamamra, nous envoyions nos troupes pour la combattre aux côtés de nos frères arabes, maintenant qu’il est à nos frontières et signe des accords militaires, sécuritaires et de renseignements avec le voisin, le frère et l’ami.
Malgré la signature, récemment, d’un protocole d’accord entre le Maroc et Israël pour renforcer leur coopération militaire et sécuritaire, le premier du genre que paraphe l’Etat hébreu avec un pays arabe, a ajouté Ramtane Lamamra, nous nous attelons à réunir les Arabes au cours du prochain Sommet prévu à Alger au mois de mars prochain. Pour, a-t-il fait remarquer, parvenir à une position commune concernant le soutien aux droits du peuple palestinien et revenir à l’initiative de paix arabe de 2002. Sans, a observé le chef de la diplomatie algérienne, nous immiscer dans les affaires de ceux qui ont opté pour la normalisation avant la création de l’Etat palestinien.
Dans la question du Sahara occidental, a observé le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale établie à l’étranger, l’Algérie fait face à un vieux complot, remontant, rappelle-t-il, à l’époque du président français Valery Giscard d’Estaing et du Secrétaire d’Etat américain, Henry Kissinger. La différence, a-t-il indiqué encore, c’est qu’en 1975, c’était le régime algérien qui était visé, aujourd’hui, c’est l’Algérie, en tant que nation, qui est ciblée. Pour le chef de la diplomatie algérienne, l’idée d’utiliser le Sahara occidental pour renforcer le Maroc et affaiblir l’Algérie existe toujours.
«Après la décennie noire et le mouvement populaire de février 2019 (Hirak), l’idée a été déterré, croyant que l’Algérie était préoccupée par sa situation interne et que les Nations unies sont sous l’influence de la France et des Etats-Unis dans cette question», a encore ajouté Ramtane Lamamra. Relevant que le Maroc sait qu’il ne peut pas imposer ses vues dans le dossier du Sahara et qu’il reste encore une citadelle, tenace, qu’est l’Algérie.
L’Algérie, a affirmé le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale établie à l’étranger, s’est éloignée, pendant plusieurs années, de la scène arabe et internationale notamment lors de la décennie noire. «Le récent mouvement populaire et l’accession au pouvoir d’hommes qui sont le fruit d’élections transparentes, ont remis le pays sur la voie de l’efficacité et de l’influence régionale et internationale», a encore ajouté le chef de la diplomatie algérienne.
Si l’Algérie est assiégée et sa sécurité intérieure déstabilisée, ceux qui attendent sur le quai de la normalisation seront contents de l’éviction de l’écueil que constitue l’Algérie qui refuse la normalisation par principe, a encore indiqué Ramtane Lamamra.
Rabah Mokhtari