Zeghdar s’attaque à un mal endémique : la bureaucratie administrative !

Pour libérer les projets d’investissements gelés et d’en relancer de nouveaux

La semaine dernière, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar a fait savoir que 402 projets d’investissement achevés non exécutés pour des raisons administratives à travers le territoire national et a appelé, à la même occasion, à la levée urgente des contraintes administratives au niveau local afin de libérer l’investissement. Depuis plusieurs mois, M. Zeghdar ne cesse de lancer des appels en faveur de l’augmentation des ratios de l’investissement et à la simplification des procédures administratives à travers le respect des délais de traitement et l’application des lois.
Parmi les raisons de ces blocages administratifs, le manque d’implication et du sérieux du Conseil national de l’investissement (CNI) qui n’a fait accompli « correctement » son rôle, affirmant que la centralisation de décisions et l’obtention des financements rendent difficile la concrétisation des projets d’investissements achevés ainsi que les intentions d’investissement.
Il est attendu dans quelques semaines, soit avant la fin de l’année en cours, la création d’un guichet unique pour la prise en charge accélérée des grands projets d’investissement ainsi que la reconfiguration, dans le même objectif, de l’Agence nationale de développement des investissements (ANDI) ainsi que la dissolution « du Conseil national de l’investissement (CNI) prévue dans le cadre de l’avant-projet de loi relatif à la promotion de l’investissement pour le remplacer par un conseil intersectoriel », a indiqué récemment, M. Zeghdar. Ces changements s’inscrivent dans la nouvelle stratégie de l’investissement mise en place par les autorités en vue de promouvoir l’investissement local en déclin depuis le début de la crise sanitaire.
Le ministre de tutelle a promis de résoudre, au préalable, le problème des projets en suspens dans le secteur industriel à travers la levée de toutes les contraintes administratives, réglementaires et financières en vue d’améliorer le climat des affaires dans le pays.
S’intéresser de près aux préoccupations des industriels au niveau local.
Il a souligné, avant-hier, lors dans son allocution lors d’une réunion de coordination avec le Médiateur de la République, Brahim Merad, l’importance d’associer « la Médiature de la République dans le traitement des projets en suspens du secteur industriel permettra une meilleure prise en charge des préoccupations des industriels dont les projets ont été
retardés ».
Cette collaboration « s’inscrivait dans le cadre des instructions données par le président de la République lors du dernier Conseil des ministres », a-t-il précisé, rappelant qu’« un Comité interministériel chargé du suivi des projets d’investissement en suspens s’attelait à accélérer le traitement du grand nombre de projets achevés mais toujours pas en phase d’exploitation en raison de restrictions liées au manque d’aménagement des zones d’activité et au retard dans les travaux de raccordement aux réseaux d’électricité, de gaz et d’eau ».
Le retard de délivrance de certaines autorisations administratives est l’une des raisons principales du blocage des projets d’investissements.
La lenteur de la machine administrative mène à la lenteur opérationnelle, sème des hésitations et engendre des rétractations, ce qui est contre- productif pour le secteur industriel national déjà souffrant.
Une conférence nationale sur la relance industrielle prévue en décembre
Ce qui n’est plus acceptable, selon M. Zeghdar, déterminé à mettre les bouchées doubles pour assurer « une meilleure prise en charge des préoccupations des industriels dont les projets ont été retardés, conformément aux directives du Président Tebboune », a-t-il indiqué, rappelant ainsi « la nécessité de prendre des mesures d’urgence pour relancer l’économie nationale, et ce à travers la dynamisation de l’investissement en tant que principal moteur de l’économie nationale.
« Le ministre de l’Industrie organise, sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, une conférence nationale sur la relance industrielle du 4 au 6 décembre 2021 au Centre international des conférences (Alger), sous le thème : ensemble pour relever le défi », a indiqué la tutelle. Plusieurs thèmes seront abordés lors de cet événement qui se focalisera, notamment, sur la nouvelle vision stratégique des pouvoirs publics pour redynamiser ce secteur.
Plusieurs actions sont prévues dans cette nouvelle dynamique dont le dégel des projets bloqués et la simplification des procédures administratives à tous les niveaux.
« L’opération de la levée des obstacles n’était pas limitée seulement aux projets achevés, mais sera généralisée à tous les projets qui ont été réalisés avec des taux de 50% à 70% » a assuré M. Zeghdar, ajoutant que « plus de 1.500 demandes gelées en cours d’examen ».
« Le traitement sera effectué entre les départements de l’Industrie et de la Justice a permis de cerner des demandes dont les réserves ne peuvent pas être levées pour des raisons procédurales, et celles dont les réserves ont été levées car remplissant les conditions requises », a-t-il expliqué.
Le Médiateur de la République rejoint pleinement l’avis du ministre sur « la nécessité de lever tout ce qui entrave le bon déroulement de l’investissement », pointant les blocages au niveau des wilayas du pays concernant « la non-délivrance d’un permis de construire, ou de certificat de conformité ou de l’autorisation d’exploitation, ainsi que le non-aménagement de la zone industrielle ou le non-raccordement à l’électricité ou à l’eau ».
Samira Takharboucht