L’art est beau quand la main, la tête et le cœur travaillent ensemble

L’objet n’est beau que si une œuvre d’art est celle de la volonté, de la pensée et de l’amour du travail

L’art atteint sa plénitude esthétique dés que le fruit de son travail est à l’œuvre de la dextérité manuelle ainsi de la pensée et de l’amour du travail bien fait.Ainsi, l’art n’est beau que si la tête, la main et le cœur se mettent à l’œuvre ensemble. La main façonne de manière à donner une allure esthétique à l’objet à réaliser. La tête, c’est le siège de la pensée intelligente qui guide sans cesse la main travailleuse afin qu’elle n’oublie aucun détail significatif. Et le cœur, siège de la volonté, est là pour veiller au travail bien fignolé, ne laissant aucune faille pouvant donner lieu à une quelconque remarque. Et le coup d’œil important pour le respect des normes dans les proportions apporte la preuve essentielle que l’artiste cherche la perfection dans le travail.
Une œuvre d’art comme un chef d’œuvre de l’écriture ou un tableau de peinture magnifique, ou un bel objet en céramique réalisé dans les règles de l’art reste une pièce inestimable ; d’ailleurs on ne peut pas déterminer avec exactitude la valeur exacte d’un travail artistique et elle d’un investissement d’avenir pour celui ou celle qui l’acquiert. Prenons l’exemple d’un grand artiste pour qui la main est importante, M’hamed Issiakhem qui, si je ne me trompe pas, a travaillé toute avec sa seule main gauche, l’autre il l’a perdue à cause d’une grenade américaine qu’il a lui-même manipulée lors de leur présence à Relizane en 1942. Et cette main obéissait parfaitement à son intelligence, à sa mémoire et son imagination pour la réalisation d’un chef d’œuvre. La main le cœur et la tête étaient chez lui toujours en parfaite symbiose pour faire un œuvre d’art digne de ce nom.

En quoi la main est utile à l’œuvre commune d’édification artistique
La main est un organe important sans lequel rien ne peut se réaliser. Cependant, elle travaille sous les ordres de la tête, c’est-à-dire du cerveau avec lequel il est en étroite liaison. Tous les actes volontaires accomplis par la main sont commandés par le cerveau. La main qui peint un tableau fait divers mouvements rapides pour donner forme à quelque chose qu’on a en vue en variant les couleurs et en faisant l’effort de ne pas se tromper pour obtenir les nuances voulues. La main unique de M’hamed issiakhem dessinait rapidement en traçant divers traits en polychrome, et ces traits rejoignaient d’autres pour vite donner forme à un personnage important qu’il avait en tête et qu’il cherchait à reproduire, sans omettre aucun détail significatif. De cette main rapide, il ajoutait quelques petits détails pour que le visage se précise et que le buste soit exactement celui qui est recherché, le vrai, celui qu’il voulait. Mais l’art peut être aussi dans le travail manuel où la main est l’élément essentiel mais que c’est d’elle surtout que dépend le façonnage en céramique. Et quand il s’agit d’un personnage illustre, la main travailleuse et habile est guidée par la tête surtout pour l’obliger à bien exercer sa mémoire de manière à ne rien oublier du visage et du buste pour mieux se rapprocher de la personne authentique, c’est-à-dire telle qu’elle est, à un moment précis de sa vie. Une fois finie, la toile conçue selon une technique picturale proche du cubisme donne à voir une femme en larmes demeurant impassible face à son malheur. On peut ajouter deviner une forme de résignation à son sort. Par son unique main mais rapide, il pouvait grâce à son imagination fertile faire avec les couleurs des situations poignante ou inspirant la joie intérieure et le bonheur et d’après les couleurs qui rendent l’état d’âme de chacun. Gauguin ou Picasso avec sa peinture cubiste sont auteurs de toiles sur lesquels on peut lire en vue de décrypter des messages très intéressants à connaitre, cela vient de grands peintres chevronnés pour un petit détail, une tache ajouté à un personnage a une grande signification. On a beaucoup à apprendre par un tableau de maîtres en peinture à condition que l’on sache décrypter tous les signifiants.

Quant à la tête, on ne peut rien faire sans elle
C’est la tête pensante qui dirige chaque main et chaque membre du corps et sans elle l’homme n’est qu’un animal. C’est par la tête qu’on raisonne, qu’on réfléchit, qu’on mémorise tout ce qu’on a appris et tout ce qu’on a vécu, vu, subi, c’est par la tête que l’on peut entrevoir ce que l’on fait et concevoir intelligemment pour son avenir : des projets, inventer un nouveau mode de travail, enfin tout ce qui peut changer en bien la vie. Et associée à la main et au cœur, elle est capable de faire des merveilles. C’est grâce à la tête que le monde est devenu ce qu’il est aujourd’hui et qu’il va continuer d’évoluer par la pensée humaine qui, elle-même, est à un niveau le plus élevé par rapport à ce qu’il était il y a des siècles et ce, grâce aux facultés naturelles : l’intelligence, la réflexion, l’imagination, le raisonnement, la mémoire.
Les chercheurs ayant de solides connaissances scientifiques et la pensée extrêmement développée, peuvent faire des découvertes et inventions utiles à l’humanité. Donc la tête joue un rôle essentiel, c’est elle qui dirige, juge bon ou mauvais de faire ou de ne rien faire, prend les décisions importantes pour l’avenir de l’homme qui pense juste ou celui de la société, oriente ceux qui font de la recherche, pense pour faire avancer la science et la technologie qui continueront de faire des inventions et découvertes, celles-ci ont permis de mettre au point des appareils et machines ultra sophistiqués dans les domaines médical, communications, transports, imprimeries et bien d’autres secteurs qui connaissent un net progrès grâce aux nouveaux moyens de communication. Mais ces nouvelles créations ultra sophistiquées, c’est dans la tête qu’elles ont été conçues avant de devenir des réalités grâce à l’esprit inventif, à la mémoire des hommes de science capable de restituer toutes les connaissances nécessaires à l’intelligence naturelle qui poursuit ses recherches en vue d’améliorer toujours plus les inventions actuelles. C’est la tête qui permet d’entrer dans la compétition internationale et chaque groupe de recherche dans le monde, partant des données existant, tente d’aller au-delà pour de nouvelles connaissances et découvertes.

Le cœur a-t-il sa part dans cette œuvre de création commune
Le cœur travaille en étroite collaboration avec les autres éléments, tous les trois étant inséparables, mais n’oublions pas de dire que le cœur est plus important en tant que moteur du corps. Il est important aussi, parce que c’est une source d’énergie pour les autres. Cette énergie est due aux sentiments humains dont le siège est le cœur. La bonté, l’amour et son contraire la haine, la compassion, l’altruisme, l’esprit de fraternité l’attirance ou la répulsion des êtres humains les uns par rapport aux autres en tant que semblables qui normalement doivent s’entendre pour préparer un avenir commun à condition qu’il n’y est pas la jalousie ne s’empare pas du cœur de l’une ou de l’autre partie. La jalousie est l’ennemi des bons sentiments et le démolisseur des liens de fraternité ou d’amitié, elle agit comme la haine. Il faut combattre tout ce qui ne contribue au rapproche ment des hommes. Mais, ne nous éloignons pas de ce qui nous intéresse, à savoir le cœur qui prend part à la beauté de l’art. En réalité, l’art est partout, il existe dans la famille entre père et enfants, entre le grand père et ses petits enfants, Victor Hugo a intitulé un des poèmes «L’art d’être grand-père», n’est-ce pas l’image sublime d’un grand-père ou d’une grand-mère serrant dans ses bras un enfant de son fils ou de sa fille ou lui tenant la main pour marcher ensemble donnant à voir deux générations en parfaite harmonie. L’art n’est pas que dans les comportements humains, il est fondé sur les meilleurs sentiments, il est surtout dans le travail bien fait comme celui du bon enseignant qui fait preuve d’une grande abnégation en fournissant le maximum d’effort pour aider ses élèves à réussir, il est aussi dans le travail artistique de celui qui réussit une bande dessinée enrichissante pour les enfants désireux d’apprendre à lire des histoires par l’image et le texte. Mais l’art, ce n’est pas uniquement de savoir manier le pinceau pour réaliser un projet de toile dont le sujet nous parait merveilleux ou de reproduire sur un ustensile sur un beau site touristique, c’est un beau geste de générosité au profit des pauvres vivant dans le dénuement total.
Boumediene Abed