Pour Arkab, le secteur minier serait «le nouvel Eldorado de l’énergie»!

Promotion du nouveau projet de loi minière

Depuis plusieurs mois, l’Algérie avance ses projets dans l’industrie minière et exploite ainsi à plein régime le minerais de fer du méga gisement de Ghar Djebilet, afin d’approvisionner les industries manufacturières qu’elle compte développer en parallèle avec ses partenaires. Des partenaires qui ont exigé des facilitations procédurales et un environnement stable pour cofinancer un méga-projet tel que celui de Ghar Djebilet. Ce projet à la traîne depuis plusieurs années a été relancé récemment au côté de plusieurs autres projets inscrits dans le cadre du programme national du développement du secteur minier qui contient d’énormes ressources à optimiser, tout comme l’industrie pétro-gazière.
L’Algérie s’est embarquée depuis quelques mois dans un processus de réformes et de restructurations de ce secteur à commencer par la mise en place d’un nouveau cadre réglementaire et législatif pour réguler ce secteur afin de faciliter l’accès à l’investissement dans ce secteur aux investisseurs nationaux (publics-privés) et étrangers. Un appel à profiter d’un secteur en plein essor.
«Les amendements introduits dans le nouveau projet de loi minière permettront de stimuler l’investissement et simplifier les procédures», a indiqué le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, avant-hier, lors d’une conférence de presse animée en marge des travaux d’une journée d’information sur l’investissement dans le secteur minier.
«La révision de la loi minière a touché plusieurs aspects, en ce sens que le texte en question prévoit des amendements visant à faciliter les procédures relatives aux autorisations d’exploration et d’exploitation des ressources minières en Algérie», a précisé
M. Arkab, promettant plus d’ouverture du secteur aux investisseurs privés au même titre que les opérateurs publics qui ont longtemps monopolisé ce secteur.
«Le secteur minier restait ouvert à tous les opérateurs économiques aussi bien publics que privés», a-t-il indiqué, mettant l’accent, toutefois, sur l’importance de respecter les engagements de l’Algérie pris pour la protection du climat et la réduction de la pollution. Ce rôle sera assumé pleinement par «l’Agence nationale des activités minières qui a vu, dans le cadre de la révision de cette loi, ses prérogatives élargies pour qu’elle puisse accompagner en permanence les investisseurs et assurer la réussite des projets d’investissement dans le secteur minier sous réserve du respect de l’environnement et de la concrétisation des objectifs du développement durable».
Ceci dit, les investisseurs intéressés par le développement et l’exploitation des mines doivent se conformer au cadre légal du droit minier de l’Algérie et assumer leurs engagements (financiers, environnementaux ainsi que les délais). C’est ce que stipule le nouveau projet de la loi minière qui, selon le premier responsable du secteur, contiendrait «plusieurs incitations financières et fiscales, ainsi que des mesures attractives au profit des investisseurs tant algériens qu’étrangers». M. Arkab a tenu à rassurer les investisseurs locaux et étrangers quant à la simplification des procédures administratives, souvent pointées du doigt dans l’échec du développement de ce secteur et le désintérêt des entreprises spécialisées dans l’industrie minière. «Le nouveau projet de loi minière prévoit de réduire la période d’étude des dossiers relatifs à l’obtention des autorisations d’exploration et d’exploitation des richesses minières en introduisant la numérisation et d’autres moyens technologiques pour suivre les demandes», a-t-il souligné, faisant ainsi allusion au retard accusé dans l’exploitation des gisements de fer de Ghar Djebilet et du zinc d’Oued Amizour…
La levée de ces obstacles et la réforme de l’ancienne loi minière offrira «une vision claire sur tous les projets que compte concrétiser le pays», a souligné le ministre, affirmant qu’aujourd’hui, le secteur minier algérien est optimisé et que «toutes les conditions sont réunies pour encourager les opérateurs économiques à investir dans le secteur». Il défend ainsi son nouveau projet de loi et l’intérêt du développement de l’industrie minière. M. Arkab a annoncé lors de cette conférence de presse le lancement prochain des projets «de transformation du phosphate à la wilaya de Tébessa et le développement des mines de fer à Ghar Djebilet, dont les études sont en cours d’élaboration avec la partie chinoise, liées au volet logistique pour la réalisation du projet de Ghar Djebilet», sans donner de date précise.
Aujourd’hui, l’exploitation minière représente un véritable challenge, tout comme le forage pétrolier. L’Algérie veut faire monter en puissance minière et renforcer l’industrie pétrochimique pour diversifier ses ressources d’énergies et financières. Profiter de la stabilité relative du marché pétrolier et gazier pour renforcer ses investissements dans le secteur des hydrocarbures et des substances minérales, notamment dans le cadre d’un partenariat avec le secteur privé et étrangers. Le marché pétrolier est soumis depuis à de rudes épreuves à cause de la pandémie, mais reste solide et résistant grâce à la stratégie des pays membres de l’Alliance Opep+ qui doivent se réunir aujourd’hui par visioconférence. Selon M. Arkab, ce groupe informel «œuvrera à la préservation du marché et à ce que les fondamentaux du marché soient sains et équilibrés, dans l’intérêt du producteur et du consommateur en même temps».
Samira Takharboucht