La Coupe arabe, un silence qui devient sonore

Le retour sur la scène footballistique de la Coupe arabe est un événement salué par les nations arabes qui veulent faire de cette 10e édition, un espace qui suscite une très forte audience, à même de capter des annonceurs.

Dans la foulée, une question se pose. Cette compétition qui se tient au Qatar, arrivera-t-elle à secouer le marché de la sponsorisation pour générer de nombreuses recettes commerciales au profit des nombreuses fédérations nationales ? Sauront-elles saisir cette opportunité pour soigner leur image par leurs résultats sportifs, leur notoriété des joueurs, l’historique de l’équipe et le classement FIFA. Ce qui définit en partie le niveau d’activation et de valorisation financière d’une équipe. Des rêves, que des rêves des sélectionneurs pour lesquels le football est aujourd’hui un vecteur de la diplomatie économique et sportive. A titre d’exemple, les investissements planifiés pour l’organisation de la Coupe du monde 2022 au Qatar sont d’ores et déjà estimés à 156 Mds€.

Prochaines sorties, prochaines surprises
En attendant, les premiers résultats tombent et avertissent que la suite ne sera pas facile. Les duels seront passionnants avec des avants-goûts annonciateurs des prochains événements, en l’occurrence la Coupe d’Afrique des nations 2022 et le Mondial Qatar 2022.
La première équipe à se faire remarquer est la Tunisie qui assomme la Mauritanie (5 – 1). L’Algérie étouffe le Soudan (4 – 0), dans l’attente du match de ce samedi face au Liban à 14h. Le Maroc quant à lui cloue la Palestine par un 4-0, le Qatar lui gagne (1-0) mais sans convaincre devant Bahreïn. La Jordanie bloque au bas du classement l’Arabie Saoudite (1-0), les EAU surprennent difficilement la Syrie (2-1), et enfin l’Egypte échappe aux Libanais par un score de 1-0.

Préserver des structures universelles
Cette première page de cette coupe «correspondent des défis : préserver les valeurs du jeu, rétablir l’incertitude du résultat sportif aujourd’hui de plus en plus déterminé dans les compétitions de clubs par les budgets de ces derniers, défendre l’universalité face à une tendance à l’élitisme qui risquerait de faire du football une copie de la NBA, renforcer la gouvernance du football par la FIFA (agents, contrôle des transferts, lutte contre le dopage, protection des mineurs et des clubs formateurs), s’adapter aux évolutions technologiques sans perdre la dimension humaine du jeu, notamment pour l’arbitrage, préserver des structures universelles assises sur des fédérations nationales face aux tentatives de fracturer cette universalité sur des bases privées ou régionales, poursuivre les programmes de développement et de construction d’infrastructures et de terrains de jeu». C’est ce que déclara dans une interview FIFA M. Jérôme Champagne, ancien directeur des relations internationales de la FIFA.

Préserver cette compétition
Un bref survol de ce qui caractérise cette dixième Coupe arabe, après une absence de 9 années, et devrait trouver auprès de l’instance internationale de football, le même intérêt qu’elle accorde aux autres compétitions. Il serait dommage qu’elle ne soit pas, parce qu’un tel retour tant souhaité par les nations arabes, ne peut que confirmer l’intérêt qu’elle lui accorde. Reconnaître un tel événement, c’est vouloir aller vers le renforcement des missions de la FIFA, dont la régulation du football mondial car comme le tenait à le souligner, J. Champagne «l’universalité des règles est essentielle. Sans elle, le footballeur serait comme le voyageur à travers le monde face aux prises électriques, toujours à la recherche d’un adaptateur». Parfaitement juste, et en ouvrant d’autres fenêtres qui donnent sur le paysage footballistique, on remarquera que les problèmes actuels du football ne sont pas régionaux mais mondiaux et seules des solutions mondiales permettront d’y remédier.
Il faudrait attendre les statistiques FIFA concernant cette compétition pour connaître le nombre de téléspectateurs, nombre de pages consultées sur le site internet FIFA… pour situer la place qu’occupe une telle manifestation sportive arabe. Il s’agit, estiment les spécialistes, de mettre en valeur l’image de l’équipe nationale des différentes nations. Prétendre «améliorer la qualité du jeu et des compétitions», «proposer aux gens ce qu’il y a de mieux», «se concentrer sur les grandes compétitions». Tout cela veut dire vendre du haut de gamme et du spectacle, en titularisant les internationaux qui savent le faire lors des compétitions européennes. Mais attention, avertit, l’international Dahleb «la Coupe arabe peut surprendre les observateurs, par leur qualité et par la révélation de nouveaux joueurs des différentes sélections arabes».
H. Hichem