Le Maroc espionne les musulmans de France

Un nouveau Pegasus

Le Maroc, accusé dans l’affaire Pegasus, ne se repent pas. Dans sa logique de défi à la communauté internationale, il espionne cette fois les musulmans de France.Le Maroc qui a espionné des milliers de personnes dans le monde, avec le programme Pegasus d’Israël, espionne les musulmans de France. Le Conseil français du culte musulman, (CFCM), dirigé par Mohammed Moussaoui, serait espionné par les services de renseignement du Makhzen, a révélé mercredi le média français Le Point, un nouveau scandale d’espionnage pour le Maroc après l’affaire Pegasus. L’espion qui est un agent secret marocain du Makhzen, serait soupçonné d’avoir tenté d’influencer la pratique de l’islam en France à travers son rôle présumé d’agent traitant du président du CFCM. Selon le média, il s’agit de Mohamed B, résidant en France depuis 2010, et qui fait objet d’un mandat d’arrêt depuis mars 2018 pour «corruption d’agents publics en France». Il est soupçonné d’avoir tenté d’espionner plusieurs organisations islamiques françaises pour le compte des services de renseignement marocains. Dans le même cadre, les enquêteurs sont persuadés que Mohamed B. est un agent de la Direction générale des études et de la documentation (DGED). Sa mission consistait à renforcer le contrôle du Makhzen sur la pratique de l’islam en Europe. Plus qu’un simple agent, l’homme est en réalité un rouage essentiel de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), écrit le magazine. D’après Le Point, l’espion fait partie du réseau marocain pour l’influence du Maroc sur de nombreuses mosquées françaises, à l’instar de ce qu’a été révélé il y a quelques semaines par les médias néerlandais sur le même subterfuge mis en place par le Makhzen, pour espionner les fidèles des mosquées en terre néerlandaise, dont des ressortissants marocains. Dans le cadre de cette enquête, Le Point souligne que les quittances de loyer de l’appartement parisien occupé par Mohammed Moussaoui seraient directement adressées à un attaché à l’ambassade du Maroc en France, mais qui en réalité serait le numéro 3 de la DGED à Paris. Comme le relève Le Point, ces relations et cette tentative d’ingérence du Maroc sont susceptibles d’inquiéter fortement au sommet de l’Etat, alors que le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin ambitionne de réformer la gouvernance du culte musulman en France. En juillet dernier, une opération d’espionnage à grande échelle via le logiciel Pegasus, menée par les services marocains à l’encontre de milliers de chefs d’Etat, responsables, journalistes et militants de nombreux pays, a été révélée par plusieurs médias. Une plainte a déposée en France contre le Maroc.

T.E.