Adieu l’artiste, adieu l’ami

Mascara : L’écrivain Abaziane Azzout tire sa révérence

L’écrivain, l’artiste et le sportif Abaziane Azzout « Bouziane » pour les intimes est né le 25 juin 1968 à Mascara, il a suivi des études universitaires à Oran puis au Maroc où il a étudié la traduction. Il était féru de philosophie et d’histoire. De son vivant, il avait confié à son ami Mohamed El Keurti, responsable du Ciné-club de Mascara qu’il préparait un gros travail sur l’image du musulman dans l’imaginaire occidental depuis «la chanson de Roland» (XIe siècle) jusqu’à nos jours. Le regretté Abaziane était membre fondateur de l’ancien club culturel «Alwane» avec son ami intime Karim Baghdadi et feu Kouider Bessakra, entre autres. Ledit club, faut-il le souligner, organisait des conférences, des rencontres philosophiques et littéraires en présence de spécialistes dans le domaine connus à travers le pays et donnait une conférence chaque mois durant les activités de l’association culturelle « Emir Abdelkader » dont l’activité principale est le ciné- club, puis avec la création de l’association culturelle Alwane, où il était très actif. Excellent bilingue, il donnait des conférences à tendance historico-philosophique. Il s’intéressait aussi au soufisme… Il est important de préciser que le défunt Abaziane, hormis son statut de traducteur, a fait le choix de tenir une belle boutique de réparation et vente de montres, horloges et accessoirement de bijoux en or blanc, en bas de la maison familiale située sur la route de Tiaret à Mascara. « Le temps s’est arrêté pour l’ami qui reparait le temps », pour reprendre le post de notre ami Mohamed El Keurti sur les réseaux sociaux. L’écrivain Abaziane préparait aussi un travail sur le regard porté dans la littérature occidentale sur le musulman depuis les croisades ….Il était aussi sur un grand projet qu’il avait terminé au mois de mars dernier mais pas encore édité intitulé « Les racines et la naissance de l’islamophobie ». Un choc suivi d’une immense tristesse ressentis par sa famille et ses amis de Paris et Mascara suite à la funeste nouvelle du décès de notre ami et frère, l’intellectuel émérite, le bon et généreux Azzout Abaziane à l’âge de 52 ans, en ce matin glacial et pluvieux du dimanche 28 novembre 2021, à l’hôpital Tenon dans l’Est Parisien, suite à une très courte maladie. Le lendemain, ses amis, Boudjlel Nouaîri, Rachid Belaouni, El Hadj Ali Baghdaoui, Kaddour Rahou, Mouley Kici, Hadj Hamiani, Rachid Mahi, Benaoumeur Hmimech, El Hadj Midrass, Mohamed Boumaiza et bien entendu sa tante, ses proches et beaucoup d’autres étaient présents lors de la procédure de la levée du corps. Les rites de la toilette mortuaire ont été assurés par l’Imam El Hadj Ali El Baghdaoui ainsi que la prière du mort très bien dirigée par l’Imam de la mosquée de Sarcelles Chantepie Mohamed Hanou. La dépouille de l’écrivain et ancien Basketteur du GC Mascara Abaziane Azzout est arrivée à Oran vers 18h le 1er Décembre et inhumée le même jour après la prière du Maghreb au cimetière Sid Ahmed Echadouli de Mascara, devant une impressionnante foule composée de sa famille, ses amis venus pour l’accompagner à sa dernière demeure et faire mémoire de ce qu’il y avait de bon en lui. Mascara et son cercle culturel encore une fois étaient très touchéw de perdre un de leur valeureux enfants, après les défunts Kouider Bessakra, Benchergui Bahloul et Dahou Thabti. Nos sincères condoléances à sa femme, ses deux filles, son oncle, sa tante et ses amis(es). « Je suis debout au bord de la plage : Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l’océan. Il est la beauté et la vie. Je le regarde jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’horizon. Quelqu’un à mon côté dit : « Il est part » Parti vers où ? Parti de mon regard, c’est tout ! Son mât est toujours aussi haut. Sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine. Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui. Et au moment où quelqu’un près de moi dit : « Il est parti » Il y en d’autres qui, le voyant poindre à l’horizon et venir vers eux, s’exclament avec joie : « Le voilà » (William Blake, poète). Adieu l’artiste, adieu l’ami, repose en paix et que ton repos soit aussi doux que l’était ton cœur.
De Paris, Hadj Hamiani