Divergence entre Paris et Riyad sur l’arrestation d’un suspect

Affaire Khashoggi

L’arrestation mardi passé par la Police des frontières françaises d’un suspect dans l’affaire du meurtre abominable du journaliste saoudien Jamal Khashoggi a créée une divergence entre les autorités françaises et saoudiennes, une situation qui intervient trois jours seulement après la visite officielle effectuée par le président français en Arabie saoudite. Divergence entre Paris et Riyad sur l’arrestation d’un suspect. Officiellement, l’Arabie Saoudite a demandé à la France la libération du suspect car, selon Riyad, il n’a rien à voir avec le meurtre de Khashoggi, tandis que la France a confirmé qu’il est recherché dans le cadre d’un mandat d’arrêt international délivré par la Police turque, celle-ci détient des preuves, selon Paris. En effet, mardi passé, l’un des suspects saoudiens du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi en octobre 2018 a été arrêté en France, à l’aéroport Charles-de-Gaulle où il s’apprêtait à embarquer pour Riyad, selon la police française. L’homme était recherché par Interpol à la suite d’un mandat d’arrêt pour assassinat émis par la Turquie. Placé en rétention judiciaire, l’identité du suspect saoudien est en cours de vérification, précise les services de Police française. Cette arrestation intervient trois jours après la visite d’Emmanuel Macron en Arabie saoudite. L’homme, qui a présenté un passeport au nom de Khalid Alotaibi, a été interpellé par la police des frontières alors qu’il s’apprêtait à prendre un vol pour Riyad, a indiqué une source proche du dossier. Au moment de son passage au contrôle, la notice rouge d’Interpol qui le vise s’est activée, selon cette même source. Des vérifications étaient toujours en cours, mardi soir, pour s’assurer de son identité et que le mandat d’arrêt s’applique bien à l’homme interpellé, selon une autre source proche du dossier, qui souligne que sa rétention peut durer 48 heures. L’homme interpellé a été placé en rétention judiciaire dans le cadre d’un mandat d’arrêt international émis par la Turquie. Une fois son identité bel et bien confirmée, il devrait être présenté à l’issue de sa rétention au parquet général de la cour d’appel de Paris qui devrait lui notifier le mandat d’arrêt. Il pourrait alors refuser son extradition en Turquie. Dans ce cas, la justice française pourrait demander à ce qu’il reste en France, libre, sous contrôle judiciaire ou sous écrou extraditionnel, le temps que la Turquie fasse une demande d’extradition. D’ici quelques semaines, la cour d’appel devrait alors statuer sur la demande d’extradition.