Le secteur bancaire national attend toujours sa révolution !

La révision du système de gouvernance des banques urge

Le Premier ministre et ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane a annoncé, la semaine dernière lors de la Conférence nationale sur la relance industrielle tenue à Alger du 4 au 6 du mois en cours, l’ouverture des capitaux des banques publiques dès le début de l’année 2022. Il a affirmé à la même occasion «la révision du système de gouvernance des entreprises publiques, dont la situation économique actuelle est en deçà des aspirations». Ainsi, la révision de l’architecture du système bancaire s’impose pour hisser le niveau de gouvernance, notamment des banques publiques en difficultés. La Banque d’Algérie a affecté cette année 2.100 milliards de dinars pour refinancer les banques publiques afin d’encourager l’octroi des crédits, mais aussi pour régler le problème de liquidité.
La crise du Coronavirus a démontré d’autres failles de gouvernance, notamment, réglementaire affectant le développement des activités économiques ainsi que l’investissement. La question de gouvernance hante les pouvoirs publics, déterminés à restructurer et moderniser le secteur bancaire pour un meilleur contrôle, transparence et réinstaurer la confiance des clients. Jeudi dernier, le gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), Rostom Fadhli est revenu lors de sa participation par visioconférence aux travaux de la 16ème réunion annuelle du Fonds monétaire arabe (FMA) sur «la nécessité de réviser le système de gouvernance des banques et des institutions financières sur fond de récession économique mondiale due au Covid-19», a indiqué un communiqué de la Banque Centrale. Il a réitéré l’impératif du «renforcement du principe d’autonomie et de transparence dans les conseils d’administration des banques et des institutions financières en vue d’optimiser la gestion professionnelle des finances et permettre à ces institutions de poursuivre l’action pour la réalisation des objectifs tracés».
La mise en place de dispositifs de gouvernance interne solides est fondamentale pour assurer le bon fonctionnement des banques et des institutions financières. C’est ce qu’a affirmé, à son tour, le Directeur général et Président du Conseil d’administration du Fonds monétaire arabe, Dr. Abdelrahmanes A. Al Hamidy, qui a appelé les pays arabes à revoir leur système de gouvernance des banques, à l’instar de son pays qui prévoit «un nouveau système de gouvernance des banques aux EAU qui aidera à soutenir les niveaux de production dans le pays, grâce à une augmentation potentielle de la demande globale qui inclura une croissance des exportations, suite à l’alignement des jours de travail aux EAU sur ceux de ses partenaires commerciaux mondiaux», selon le site de Emirats Agence presse.
Intervenant dans le même sillage, M. Fadhli a appelé aussi à «intensifier les efforts au niveau des banques centrales dans le contexte des défis marquant cette période, à travers, entre autres, les enseignements tirés de la crise sanitaire au niveau des banques centrales, les défis auxquels fait face le secteur des banques et l’expérience de l’Algérie à ce sujet», mettant l’accent sur l’importance de «la numérisation bancaire et de la technologie financière dans la préservation de la prestation des services et des produits financiers aux ménages et aux sociétés».
Samira Tk