Le secteur de l’Education nationale souffle le chaud et le froid

Listes de réserves, insertion professionnelle et retards des salaires­

Répondant aux questions orales au Conseil de la Nation, le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, a fait état avant-hier sur la situation générale qui prévaut dans son secteur, notamment sur certaines difficultés financières et pédagogiques rencontrées lors de l’année 2021 mais également sur les perspectives et les réformes menées par la tutelle tout au long de la période considérée.Le secteur de l’Education nationale souffle le chaud et le froid. Un bilan 2021 plutôt mitigé lequel le ministre de l’Education nationale a présenté avant-hier au Conseil de la nation lors d’une séance plénière réservée aux questions orales des sénateurs. Pas de recours aux listes de réserves pour le recrutement pour cette année, des retards flagrants dans le versement des salaires et primes dans certaines régions du pays dues aux recrutements excessifs mais, en revanche, de bonnes nouvelles ont été annoncées par Abdelhakim Belabed au Conseil de la nation, notamment sur le prochain quotas de recrutement réservé aux diplômés des Ecoles normales supérieures (ENS) qui, dira le ministre, sera de 9.000 places pédagogiques avant le 31 décembre prochain. Ces milliers de postes de travail seront éjectés dans le cadre du procédé d’aide à l’insertion professionnelle, «le secteur de l’Education nationale a déjà intégré 26.000 fonctionnaires au titre de ce dispositif jusqu’à ce jour, ce nombre va s’élever à 35.000 fonctionnaires prévu à la fin d’année», a affirmé avant-hier Abdelhakim Belabed. Ce dernier a rassuré que «les diplômés des ENS sont prioritaires dans les recrutements du secteur de l’Education, en vertu du contrat signé avec eux», a-t-il rassuré, ajoutant, toutefois, que le recrutement est soumis également aux besoins pédagogiques du secteur. «En tout, 8.247 enseignants ont été recrutés sur un total de 8.706 diplômés des ENS, alors que 459 enseignants restent sans emploi», explique-t-il devant le Conseil de la Nation. Le ministre a, à l’occasion, rappelé que depuis 2015, le nombre de diplômés de ces établissements dépasse les besoins du secteur, ce qui a amené le ministère à recourir à «une autorisation exceptionnelle», en vertu de laquelle il a procédé au détachement pour assurer le travail en dehors du palier, et ce, après l’approbation du concerné, avec maintien de la classification.
En revanche, et pour des raisons liées au calendrier et à l’expiration des délais, le ministre de l’Education a relevé des difficultés juridiques et pédagogiques rencontrés dans le traitement des listes de réserve étant donné qu’il s’agit de vielles listes qui remontent de l’exercice 2017-2018. Pour Abdelhakim Belabed, «il est impossible, cette année, de continuer à exploiter les listes de réserves de l’année 2017-2018 dont les délais légaux sont expirés», s’exprime-t-il devant les membres du Conseil de la Nation.
Répondant aux questions orales lors d’une plénière au Conseil de la Nation, le responsable de l’Education nationale a rappelé que, «ces listes ont été exploitées exceptionnellement ces dernières années pour assurer l’encadrement de certaines spécialités et matières dans les régions des Hauts-Plateaux et du Sud», rappelant aussi que plus de 28.000 postes d’enseignant ont été ouverts en 2017. En guise de rassurer les milliers de demandeurs d’emplois, Abdelhakim Belabed a proposé une autre solution pour les diplômés concernés, appelant les candidats concernés à participer au concours de recrutement des enseignants qui sera organisé plus tard. Abordant les retards dans le versement des salaires et des primes aux enseignants dans certaines wilayas, le ministre a indiqué que ses services ont entamé les contacts avec le ministère des Finances, à l’effet d’accélérer la cadence des procédures et du contrôle financier des dossiers concernés par le transfert wilayal, en vue de traiter ces dossiers dans les délais adéquats».
Sofiane Abi