Maîtrise de l’intelligence économique et son impact sur la nouvelle architecture des relations internationales

Nouveaux enjeux stratégiques

L’objet de cette brève contribution, engageant la sécurité nationale, est une synthèse de mes nombreuses contributions nationales et internationales sur ce sujet entre 1980/2021. Le monde est à l’aube d’un profond bouleversement géostratégique tant dans le domaine économique, social que sécuritaire, où en ce XXIe siècle le culturel sera déterminant, modifiant les comportements et profondément les relations internationales.

Les informations collectées permettent de construire une conviction au fil du traitement et non de confirmer l’opinion erronée qu’un acteur pourrait initialement avoir. Une étape d’expression du besoin formalisée permet de «cibler» la recherche en définissant un périmètre limité, étape indispensable pour éviter l’accumulation de données inutiles et donc se parer d’une surcharge informationnelle contre productive. L’ensemble des champs qui complètent l’Intelligence économique, comme, la gestion des connaissances, la protection des informations, le lobbying, peuvent être regroupés dans le concept global d’Intelligence stratégique.
L’intelligence économique intègre deux dimensions supplémentaires par rapport à la veille : la prise de décision et la connaissance de l’information. Le modèle d’Intelligence Economique recouvre en trois concepts. Nous avons d’abord les données qui sont des nombres, des mots, des événements existants en dehors d’un cadre conceptuel de référence. Ensuite nous avons l’information qui est l’accumulation de données, traitées et transformées qui deviennent des informations, validées et confrontées, qui commencent à avoir un sens. Enfin nous avons la connaissance qui est l’ensemble d’informations interprétées qui permet de prendre des décisions. Les passages par ces trois concepts se fait de la manière suivante. Je veux la bonne information au bon moment.
Pour cela il faut définir des objectifs ; rechercher et collecter des données ; trier et stocker les données et enfin disposer d’informations pertinentes. Comment puis-je rendre l’information utile ? Une fois les objectifs globaux en matière d’information arrêtés, et les missions de recherche, collecte, tri et stockage validées, il faut analyser l’information, exploiter les résultats de manière à faire ressortir les aspects aidant à la prise de décision. Dès lors se pose le passage de la connaissance à l’intelligence. Il faut faire évoluer la culture des managers tant politiques, militaires qu’économiques. Le système de prise de décision n’est pas un système figé. Il doit s’adapter et évoluer dans le temps, pour cela il faut partager l’information, évaluer la qualité et la pertinence des décisions et se remettre en question. Pour faire de l’intelligence économique un véritable avantage concurrentiel, il est indispensable de l’intégrer aux fonctions de l’administration et de l’entreprise. L’approche processus permet une meilleure coordination des étapes pour profiter au maximum du gisement informationnel en vue d’actions efficaces sur l’administration ou l’entreprise ou son environnement du fait d’interactions complexes. C’est que l’information devient un enjeu stratégique pour la sureté de la Nation L’information n’est pas un bien comme les autres. Une Nation ou une entreprise sera meilleure que ses concurrents si elle possède, avant les autres, les bonnes informations au bon moment, qu’il s’agisse de connaissance des marchés, d’informations juridiques, technologiques, normatives ou autres. Pour creuser son avantage compétitif, une Nation ou une entreprise doit pouvoir créer une asymétrie d’information à son avantage. Les systèmes d’information jouent un rôle majeur pour supporter les processus d’intelligence économique. Le système d’information utilise des outils pour gérer la partie automatisée du processus d’intelligence économique, ainsi que les interactions avec les autres processus et applications d’entreprise. Les outils sont les NTIC.
Les TI (technologies de l’information) sont un ensemble de technologies utilisées pour aidé le SI à traiter, modifier et échanger des informations, plus spécifiquement des données numérisées. L’information circule plus vite et plus facilement grâce aux avancées technologiques permanentes (réseaux téléphoniques, fibres optiques, WIFI, GPRS, UMTS…) et à la multiplication des capacités de stockage, de traitement et de manipulation. Qu’apporte l’intelligence économique pour une entreprise ou un Etat ? La réponse à cette question passe par l’analyse des enjeux politiques, économiques et technologiques. Pour les enjeux politiques, la connaissance qui en résulte aide les dirigeants dans la planification des actions futures de leurs organisations. En effet, le système d’intelligence économique japonais s’est progressivement mis en place depuis l’ère Meiji. A l’origine, la mobilisation des élites nippones sur la question de l’économie s’est faite dans une vision protectrice : préserver l’indépendance du Japon face aux exigences commerciales des puissances occidentales. Tous les gouvernements reconnaissent qu’ils utilisent l’intelligence économique dans la promotion de leur développement économique : Russie, Chine, France, Allemagne, USA ou de certains pays émergents. Concernant les enjeux économiques, nous avons les retombées directes et indirectes souvent difficilement quantifiables. Parmi les retombées directes, l’accroissement du nombre de brevets déposés par la société qui permet à un pays d’accroître le transfert de technologies et optimiser sa chaîne recherche-développement-production. La sécurité économique fait partie intégrante de la sécurité nationale au même titre que la sécurité militaire incitant les gouvernements à appuyer les entreprises dans leur quête de compétitivité pour la défense de l’intérêt national. C’est aussi pour cette raison que les gouvernements apportent leur assistance dans l’enseignement et l’éducation des dirigeants d’entreprise, afin qu’ils utilisent l’intelligence économique pour renforcer leur habilité en matière de gestion. D’où l’appui aux entreprises pour l’accès au volume important d’informations sur le commerce international détenu par les départements et agences ministériels, les Services de renseignement et de contre-espionnage, mettant en place un service d’information économique au profit des entreprises engagées dans le commerce extérieur.

En conclusion, les messages des organisations internationales de paix, de tolérance fondés sur le dialogue productif, sont– ils des messages d’utopie ou seront-t-ils concrétisés dans un avenir proche pour éviter, par exemple, que la religion ne soit utilisée à des fins de tensions entre le monde musulman et l’Occident. – Islam, Judaïsme et Christianisme étant des religions de tolérance, pour ne citer que ces grandes religions monothéistes –, devant respecter toute croyance de chacun, permettront d’éviter ces chocs de civilisations préjudiciables à l’avenir de l’humanité. Comme je l’ai souvent souligné aux niveau des conférences internationales (voir Mebtoul- American Herald Tribune Mebtoul l’Algérie face aux enjeux géostratégiques –USA- aout 2018) depuis de longues décennies, avec de nombreux intellectuels et politiques de la majorité des continents, le renforcement des relations entre l’Orient et l’Occident, la promotion des synergies culturelles, économiques, politiques, sont seules à même d’intensifier une coopération pour un développement durable et ce afin de faire de notre univers un lac de paix d’où seront bannis l’extrémisme, le terrorisme et la haine.

A. M.