Diafat redonne un second souffle à l’entrepreneuriat

Reprise des financements dans le cadre de l’Anade dans quelques jours

L’Algérie vise désormais la redynamisation de son secteur industriel en accordant plus d’intérêt à la compétence algérienne et aux jeunes créateurs de projet. La relance des secteurs productifs passe avant tout par l’entrepreneuriat qui est aussi la base de la relance économique. En Algérie, ce secteur est en pleine régénération stratégique et en forte émergence. Pour soutenir cette dynamique, les pouvoirs publics apportent depuis des mois un nouveau regard à la fois ambitieux et critique pour évaluer les contraintes liées à la création d’entreprises afin de trouver des solutions.
C’était l’objectif affiché avec le remplacement du dispositif d’aide à l’emploi de jeune (Ansej) par l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (Anade), au sens plus large.
Cette dernière a été remise à niveau et compte désormais relancer effectivement ses activités, a fait savoir, avant-hier, le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Micro-entreprise, Nassim Diafat, annonçant «le lancement à partir de la semaine prochaine des opérations de financement des micro-entreprises dans le cadre de l’Anade, à l’arrêt depuis des mois». Une nouvelle voie s’ouvre aux jeunes porteurs de projets pour se lancer. Cette annonce s’inscrit dans le cadre du développement de l’entrepreneuriat afin de le mettre au service du développement économique.
Une opportunité à saisir par les jeunes promoteurs et les pouvoirs publics pour reconstruire avant tout un réseau de jeunes entrepreneurs solidaires et dynamiques.
L’accompagnement de ces jeunes investisseurs durant la première période de développement de leur projet est essentiel pour éviter de retomber dans les erreurs du passé qui ont coûté beaucoup d’argent à l’Etat, sans aucun retour sur les investissements lancés dans le cadre de l’ex-Ansej. Apporter un appui financier à l’entrepreneuriat inclusif dans le cadre de l’Anade est important, mais après ? C’est la question que se posent de nombreux analystes qui craignent la reproduction du scénario de l’Ansej.
Pour rappel, «plus de 70 % des entreprises créées dans le cadre du dispositif de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej) sont en crise et nécessitent une prise en charge, notamment à travers le rééchelonnement de leurs dettes», a indiqué l’an dernier le ministre délégué, depuis des mois, examinent la situation de ces entreprises défaillantes dont une centaine est prise en charge par ses services
Cet échec est le signe d’une véritable carence d’accompagnement et de soutien qu’ont subi les jeunes entrepreneurs une fois leur projet lancé.
L’absence suivie et de surveillance de ces dispositifs sur le long terme sont aussi mises en cause. M. Diafat tente d’assainir ce secteur afin de redonner un nouveau départ à l’entrepreneuriat en Algérie.
«Notre secteur suivait toutes les nouveautés relatives à la micro-entreprise, en veillant à rattraper les lacunes, notamment après le parachèvement du cadre législatif, à la faveur de la promulgation de tous les décrets et décisions interministérielles sur les crédits d’exploitation et le refinancement des micro-entreprises et autres», a-t-il souligné, réaffirmant son engagement à sévir contre tous ceux qui faillent à leur devoir ou mission.
«Plusieurs mesures ont été prises cette semaine contre certains cadres ayant manqué à leur rôle envers les jeunes entrepreneurs», a-t-il averti.
Pour relancer le financement en question, le ministre délégué a expliqué que son département était en attente de l’aval des autres ministères, indiquant que «la mission d’ordonnateur confiée initialement au ministère du Travail soit passée au ministère des Finances, puis au ministre délégué chargé de la micro-entreprise».
Samira Takharboucht