Un made in Algeria compétitif, l’outil stratégie de sortie de crise

Benabderrahmane inaugure la 29ème édition de la FPA à Alger

L’économie algérienne semble donner des signes d’amélioration ces derniers mois, et ce, malgré le contexte sanitaire et financier complexe et surtout incertain. Les tendances haussières de certains indicateurs économiques ne se démentent pas, à en croire les déclarations faites par le Premier ministre et ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, au cours de sa virée effectuée dans les allées et pavillons de la 29ème édition de la Foire de la production nationale (FPA) inaugurée hier à Alger.
« L’excédent commercial de l’Algérie fin novembre a grimpé à 1,04 milliards de dollars «, a-t-il indiqué, mettant l’accent sur l’impératif d’augmenter les capacités de la production nationale et des exportations afin de tirer profit de la libéralisation de son commerce, visant à faire du label ‘’made in Algeria’’ une préférence non seulement nationale, mais aussi régionale. Commercialiser un produit local qualitatif à des prix concurrentiel.
Si le pays arrive après six mois de déficit commercial à renouer avec l’excédent c’est grâce à la reprise des cours des hydrocarbures et de la stratégie nationale de l’exportation qui ont permis au commerce extérieur de rejoindre une altitude de croisière plus ou moins « logique «.
Le défi désormais est de maintenir cette tendance à travers la protection et le renforcement de la production nationale pour atteindre l’indépendance économique.
Seule une action collective et solidaire pourrait nous aider à asseoir les bases solides des secteurs économiques productifs (industrie de transformation, mécanique, pharmaceutiques ou l’agriculture) a les atouts nécessaires pour sortir le pays de sa dépendance aux importations et améliorer durablement les indicateurs macro-économiques.
Le Premier ministre et ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, accompagné de ministres, de hauts responsables et chefs d’entreprises, s’est rapproché de plusieurs responsables d’entreprises nationales et a écouté leurs préoccupations, les invitant à son tour à se focaliser notamment sur la collaboration entre les différents secteurs de productions entraînant de meilleures réalisations et une meilleure couverture des besoins nationaux d’une part, et ainsi s’intéresser à l’augmentation et la durabilité de l’activité manufacturière, industrielle et agricole d’autre part.
« Nous pouvons mettre en place des mesures protectionnistes pendant deux ou trois ans, mais elles ne vont pas durer, la solution consistant en le développement de la compétitivité et de la capacité du produit national de concurrencer le produit étranger «, a indiqué M. Benabderrahmane, appelant les grandes entreprises économiques à « adopter une approche intégrée, à travers l’exploitation des opportunités offertes dans les différentes filières de la production nationale, y compris les industries militaires et les micro-
entreprises «.
L’industrie militaire est un exemple à suivre, selon le chef du Gouvernement par les autres secteurs industriels. « L’industrie militaire est la locomotive qui pourrait fournir l’énergie motrice au train de la relance industrielle en Algérie «, a-t-il indiqué, mettant l’accent sur « la nécessité d’améliorer le taux d’intégration national des entreprises militaires spécialisées dans l’industrie mécanique, en le portant à plus de 35%. La production nationale remplace progressivement les articles importés sur le marche de la consommation «.
Ainsi, le défi des entreprises nationales est de soigner au premier abord les aspects qualitatifs et la préférence nationale qui leur offrira d’importantes opportunités à saisir, notamment, au niveau régional.
Le Premier ministre et ministre des Finances a mis l’accent sur l’impératif de soutenir l’investissement national pour booster l’activité des grands groupes industriels activant dans « l’industrie chimique et pétrochimique, l’agro-alimentaires, les travaux publics, les services, le bâtiment et les matériaux de construction, l’électronique et l’électroménager, la sidérurgie, l’industrie manufacturière, mécanique, et bien d’autres «. M. Benabderrahmane a évoqué la nécessité d’assurer un accompagnement financier pour aider ces groupes à réaliser leurs projets.
« Il faut garantir un soutien bancaire aux investissements de la Sonatrach pour la préservation de sa part de marché au vu de la rude concurrence mondiale «, a-t-il souligné exhortant la BEA à « redoubler d’efforts pour assurer le financement des projets des grands groupes dont la Sonatrach, pour leur permettre de couvrir les besoins nationaux et accéder à de nouveaux marchés internationaux «.
A préciser que la 29ème édition de la FPA, inaugurée hier et s’achèvera le 25 décembre en cours est organisée dans un contexte économique et sanitaire particulier. Rappelant que les autorités ont dû pour les mêmes raisons encore « plus difficiles « d’annuler l’édition de 2020. Cette nouvelle édition est placée sous le slogan « Stratégie, créativité et efficacité: clés du développement économique et d’accès aux marchés extérieurs «. Ses portes seront ouvertes dès aujourd’hui au grand public.
Samira Takharboucht

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