Des milliers de logements construits pour éradiquer les baraques

Annaba

La wilaya de Annaba a connu vraisemblablement une vertigineuse extension du tissu urbain avec la réalisation depuis l’année 2017 d’un nombre jamais réalisé, estimé à 14 377 unités qui ont été distribuées actuellement. Soit 7 325 logements, tous types confondus, ont été déjà livrés à leurs bénéficiaires notamment plus de 3 000 de type ADDL et 281 ruraux, avait indiqué l’ex-wali de Annaba M. Mohamed Salamani à l’époque.

D’après les chiffres officiels communiqués par la wilaya, un programme de 4 918 habitations dont, note-t-on 451 logements ruraux , 2 815 sociaux, 823 promotionnels et 341 de type participatif, est retenu dans l’agenda de l’année 2018 pour renforcer le tissu urbain et afin de pouvoir permettre de nettoyer et d’éradiquer tout le chef-lieu de la wilaya du phénomène des bidonvilles et baraques qui malheureusement ne cessent de s’accroître chaque jour un peu plus surtout à l’intérieur de la ville de Annaba et aussi dans les localités de El Faharine, Oued Forcha, El Hadjar, Sidi Amar, El Bouni, Bouzaroura et autres régions comme Berrahal, Ain Berda, Kharaza, Sidi Kassi El Karia, Hadjar Eddis et autres.

Le trafic des bidonvilles défigure la ville
La démographie grandissante qui existe actuellement dans notre pays pousse la population à converger vers l’exode rural construisant ainsi des milliers de bidonvilles dans les grandes villes du pays. Effectivement, une forte population rurale avait fui leur terre d’origine notamment la campagne parmi laquelle une très pauvre catégorie de gens qui avaient trouvé refuge dans toutes les zones extra-muros des régions de l’est, centre et ouest. Choisissant de défigurer le paysage en acceptant un cadre de vie lamentable et dégradant. Ces milliers de familles s’entassent les unes sur les autres dans un taudis construit anarchiquement piétinant toutes les lois de la République algérienne malheureusement. 46 bidonvilles ont été démolis à Berrahal par le maire de cette localité Ferdi Abdelwahab sur directives du wali de Annaba Salmani en 2017. Un résultat très faible par rapport à la croissance illimitée des construction illicites dans la wilaya. La nouvelle République a localisé à Bouzaroura, Chaiba, El Bouni, El M’haffer, Chapuis, Sidi Salem, Boukhadra et autres endroits du chef-lieu de la wilaya de Annaba plus de 5 000 baraques qui sont réparties à travers 20 sites, la région de Boukhadra, à elle seule, compte plus de 700 baraques, voire des habitations précaires. Pour ce qui concerne la localité de Sidi Salem, Chaiba à Sidi Amar, el Fakharine, Bouhdid et Pont blanc à Annaba, elle possède la plus grande partie du parc de bidonville à l’échelle de la wilaya estimée à près de 3 000 baraques, indique-t-on auprès du DLEP. Les derniers chiffres font état dans ce volet de 20 000 baraques implantées un peu partout à la périphérie de la ville. Au lieu dit Pont blanc, Chaiba Bouzaroura, les baraques poussent comme des champignons alignés dans un désordre sur des terres, pendues en forme de carré fabriqué avec des barres de fer, brique et des toitures en zinc et en tôles. Triste est vraiment le sort qui est réservé à leurs pauvres enfants qui sont malades dans la plupart des cas sont aussi privés d’écoles. Ces milliers de familles ne possèdent aucun acte de propriété. Devant cet état désolant, le tissu urbain de la ville est caractérisé par une floraison incroyable de construction illicite et la saga continue sans que des solutions salutaires ne soient apportées pour éradiquer ce phénomène. Aujourd’hui, le moindre espace vital, la moindre poche sont envahis par des constructions hideuses qui défigurent l’ensemble de la ville. Il n’en demeure pas moins que de nombreuses constructions pourtant interdites furent autorisées en dépit des lois urbanistiques existantes. A ce sujet, il faut signaler que plusieurs citoyens venant des zones avoisinantes se sont emparé de quelques lots de terrains situés dans les cités d’el Abtal et de Rym dans la région ouest de la ville pour procéder à des constructions anarchiques dans le but de les revendre par la suite. Certainement le respect de la réglementation en matière d’urbanisme est du ressort de l’inspecteur de l’urbanisme qui doit intervenir dès qu’un cas d’infraction est signalé et une fois son PV d’injonction établi et l’arrêt immédiat des travaux ordonné, le maire ordonne par arrêté la démolition. Nous nous sommes rapprochés de certains occupants dans quelques cités de la wilaya où ceux qui résident depuis 3 et 5 ans, ils nous ont fait savoir que chaque hiver leur fait peur et il est impossible de résister dans une grande misère et saleté. «Nous avons peur pour nos petits-enfants victimes du système ! Comment voulez-vous qu’on vote et voter pour qui ? Mais regardez vous-même nos conditions de vie ! La situation est en dégradation et je ne peux rien faire pour sortir mes enfants de cet endroit maudit !» nous a souligné d’un air désespéré et avec une réelle rancœur un père de famille qui n’a qu’une seule idée en tête de savoir se ravitailler en gaz butane et en eau potable avant la tombée de la nuit. Selon notre constat, il est stupéfiant de remarquer des petits gosses pieds nus dans la boue confrontés à des maladies incurables par faute d’assainissement, les eaux usées coulent à ciel ouvert favorisant ainsi l’apparition d’épidémies ; c’est désolant de voir des petits gens qui ramènent des jerricans d’eau faisant ainsi des allers-retours plusieurs fois. Dans ce contexte, il faut noter que sur les 22 000 baraques enregistrées vivent près de 170 000 personnes pour 20 000 familles, pourtant indique-t-on des milliers de logements neufs ont été distribués à Sidi Salem, Boukhadra, Rym, Annaba et autres lieux afin d’éradiquer ce gros problème épineux. Une enquête réalisée dans la commune de Boukhadra a relevé que plusieurs logements locaux commerciaux et lots de terrains ont fait l’objet de désistement en contre-partie de fortes sommes d’argents. Des conclusions qui probablement finiront aux archives comme les précédentes car impliquant quelques anciens élus et hauts responsables. Soit plus de 1 960 logements pour 24 000 demandes de citoyens ont été libérés durant le début de l’année 2011 tout en procédant à la démolition de ceux qui habitaient des maisons précaires mais le nombre des baraques s’est multiplié depuis cette date rapidement. Concernant la commune d’El Hadjar distante de 10 km, un quota de 100 logements sociaux fut distribué il y a quelques jours dans cette localité pour une centaine de familles qui résidaient dans des baraques dans cette région, indique-t-on. Lutter contre cette crise nationale n’est pas facile cela exige de sévères sanctions judiciaires contre les nombreux trafiquants qui activent dans le secteur de l’urbanisme pour lesquels des mesures urgentes doivent être mises en œuvre pour arrêter ces pratiques qui menacent notre environnement, notre culture sociale et surtout le bon développement de notre pays.
Oki Faouzi