Le rôle des médias dans l’arrêt de la déferlante terroriste mis en exergue

Les participants au 14e atelier de la Ligue des oulémas, prêcheurs et imams du Sahel, Lopis ont mis en exergue, lundi à Abuja, le rôle des médias dans l’arrêt de la déferlante terroriste et de l’extrémisme, insistant sur l’impératif de définir les concepts relatifs à ces deux phénomènes transnationaux. Pour le représentant du Nigéria auprès de la Ligue, Ahmed Mourtadha, les médias peuvent être une arme à double tranchant lors des crises sécuritaires résultant des activités des groupes terroristes. Les médias peuvent éclairer l’opinion publique sur la gravité du risque terroriste et corriger les notions erronées mais aussi servir d’outil pour faire la promotion des activités des groupes terroristes, a-t-il dit. Tel est le cas pour la région du Sahel qui fait face ces dernières années à la plus grande crise sécuritaire, en enregistrant plusieurs opérations terroristes dont le nombre a pratiquement septuplé depuis 2017. Pour sa part, le conseiller à la sécurité nationale auprès du président du Nigéria, Mohamed Boukhari a salué la tenue de cet atelier qui revêt une importance particulière, au regard de la situation sécuritaire complexe en Afrique suite à la propagation du terrorisme au Nigéria et dans plusieurs pays du continent. Dans ce cadre, il a passé en revue l’approche stratégique du gouvernement de son pays pour faire face aux terroristes et extrémistes consistant «à faire preuve de fermeté avec les auteurs de ces actes criminels qui sont contraires aux préceptes de l’Islam», avec à leur tête l’organisation Boko Haram qui active notamment au nord-est du Nigéria. Abondant dans le même sens, le représentant malien auprès de la Ligue, M. Alpha Kounti, également représentant de la Zaouia Kadria dans ce pays, a évoqué les principaux procédés à suivre pour vaincre le terrorisme dans la région du Sahel qui souffre des retombées de ce phénomène qui est exacerbé par les interventions étrangères. M. Kounti a souligné, à cet égard, l’importance des médias et des réseaux sociaux qui doivent selon lui jouer un rôle de sensibilisation aux dangers des concepts erronés que les groupes extrémistes tentent de diffuser à travers les espaces virtuels pour enrôler de nouveaux éléments. Il a insisté sur l’impératif de définir les concepts liés aux phénomènes du terrorisme et de l’extrémisme «afin de séparer le bon grain de l’ivraie». Le spécialiste en religions comparées et membre de la Lopis, M. Kamel Chekat a, quant à lui, estimé que la lutte contre l’extrémisme passe inévitablement «par la préparation d’une génération ouverte idéologiquement et capable de jouer un rôle efficace dans la réforme de sa société sans tomber dans le piège du radicalisme et du fanatisme», une mission qui incombe principalement aux prêcheurs et imams. Cet atelier est marqué par la participation des oulémas, imams et prêcheurs représentants de 11 pays de la région du Sahel, dont 8 membres permanents à l’unité de coordination et de communication des pays du Sahel africain, dont le siège est à Alger, en l’occurrence l’Algérie, le Burkina Faso, la Libye, la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Nigeria et le Tchad.
Il s’agit également de trois autres pays en qualité de membres observateurs, en l’occurrence, la Guinée, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. n