Sonatrach renoue avec les investissements

Deux nouveaux contrats signés avec l’italien Eni

Le Président-directeur général du groupe public des hydrocarbures, Sonatrach, Toufik Hakkar et son homologue italien d’Eni, Claudio Descalzi ont signé mercredi dernier deux accords de coopération dans le secteur de la transition énergétique et de production pétrolière d’une valeur de 1,4 milliard de dollars. Ces deux contrats s’inscrivent dans le cadre du renforcement et du développement d’une coopération déjà mise en place depuis des années. Le premier accord conclus entre Sonatrach et Eni vise «la réalisation d’un ambitieux programme pour la relance des activités d’exploration et de développement dans la région du bassin de Berkine», a expliqué la Sonatrach dans un communiqué, précisant qu’il «s’agit du premier contrat conclu sous l’égide de la loi 19-13 régissant les activités d’hydrocarbures et constitue l’aboutissement du Protocole d’Accord et de la Feuille de Route, datés respectivement du 10 décembre 2020 et du 25 mars 2021».
Ce contrat se conforme au nouveau cadre institutionnel introduit dans la nouvelle loi sur les hydrocarbures promulguée en novembre 2019, en vue d’assurer «plus d’attractivité dans le secteur et épargner les ressources financières de Sonatrach, en matière d’investissement». Il s’agit d’un contrat de partage de production, l’une des trois formes de contrats inscrites dans cette nouvelle loi, controversée.
Au mois de mai dernier, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab a, pour rappel, présenté un point de situation concernant l’élaboration des textes d’application de la loi régissant les hydrocarbures affirmant que «sur les 39 textes d’applications, dont 2 arrêtés (finalisés et signés), 36 décrets exécutifs finalisés, dont 21 examinés et approuvés par le Conseil du Gouvernement». La finalisation est la publication de ces fameux textes d’applications sont à l’origine du retard de son entrée en vigueur. Il semblerait aujourd’hui qu’un cap est passé avec la signature de ce contrat de partage de production entre les deux partenaires ( Sonatrach et Eni).
«Le Plan de Développement issu du contrat de partage de production E&P portant sur la région de Berkine Sud prévoit la réalisation de travaux d’exploration et de développement en mode «Fast Track», afin de réduire les délais nécessaires pour la production et la commercialisation des hydrocarbures et ce, en synergie avec les installations existantes au niveau des champs de Menzel Ledjmet», a précisé la même source. L’Algérie misait, comme l’a fait savoir quelques mois plus tôt, M. Arkab «sur le forage de 860 puits d’exploration et de développement des hydrocarbures entre 2021 et 2025, avec une moyenne de 172 puits/an, dans le cadre de la nouvelle dynamique du secteur faisant suite à l’application de la nouvelle loi sur les hydrocarbures».
Pour renforcer davantage son alliance avec le partenaire italien Eni, géant mondial du renouvelable, la Sonatrach a conclu avec lui un accord stratégique «pour le développement des énergies renouvelables et nouvelles ressources, permettant également la diminution l’empreinte carbone a été signé entre les deux partenaires historiques dans le domaine de l’énergie, a indiqué le même communiqué. Les deux partenaires «ambitionnent de réaliser un programme de centrales solaires photovoltaïques dans d’autres sites opérés en association, marquant leur volonté en tant que sociétés pétrolières de s’engager pleinement dans la transition énergétique, en réduisant progressivement leur empreinte carbone et en diversifiant les sources d’énergies», a précisé la même source.
Ce projet porterait sur «la réalisation d’une seconde centrale solaire photovoltaïque sur le site de Bir Rebaa Nord d’une capacité de 10MW et s’étalera sur une superficie de 16 hectares avec le recours à de nouvelles technologies de panneaux photovoltaïques, selon la même source, précisant que cette centrale vient s’ajouter à une autre similaire déjà opérationnelle depuis 2019», a ajouté le même document. Un projet de développement de l’Hydrogène ainsi que la production «des bio-carburants» à partir de cultures agricoles d’oléagineux, a indiqué le communiqué, précisant que «le choix des terres agricoles se portera exclusivement sur des terres arides de pauvre qualité ne pouvant être exploitées pour des cultures alimentaires». Les deux partenaires s’engagent à relever ensemble le défi énergétique et environnemental en Algérie et comptent pour y réussir à évaluer «l’opportunité de développer l’hydrogène en tant que vecteur énergétique propre, notamment l’Hydrogène vert produit à partir de l’électrolyse de l’eau alimentée par l’électricité d’origine renouvelable, dont le solaire photovoltaïque», selon le même document. Idem pour «la production du Lithium, qui est un élément clé pour la fabrication des batteries notamment de véhicules électriques ou de stockage de l’électricité solaire à grande échelle», selon la même source. La Sonatrach et Eni visent à faire de l’Algérie le nouvel Eldorado des énergies renouvelables.
Samira Takharboucht