De jeunes producteurs locaux pour défendre le «label algérien» au FPA

Malgré le manque de financement et de matières premières

« Stratégie, créativité et efficacité : clés du développement économique et d’accès aux marchés extérieurs », tel est le slogan de la 29ème édition de la Foire de la production nationale (FPA), inaugurée le 13 décembre dernier par le Premier ministre et ministre des Finances, Aimane Benabderrahmane, qui a appelé à faire du produit algérien une « préférence nationale et régionale ». Fabriquer des produits qualitatifs et compétitifs prêts à être exportés. C’est un défi difficile à relever actuellement par les opérateurs économiques (publics et privés) qui se plaignent du manque et de la cherté des cours des matières premières à l’importation, mais aussi des problèmes de trésoreries et de l’accès au financement qui entravent la mise en œuvre de leurs stratégies de développement cette années en raison de la crise sanitaire et financière qui sévit depuis deux ans dans le pays. Cette situation risque d’influencer probablement l’activité et les résultats de plusieurs entreprises à long terme.
Le ralentissement de l’activité de plusieurs opérateurs économiques exerçant dans le domaine de l’agroalimentaire, de l’électroménager et diverses industries est dû aussi au blocage de leurs marchandises au niveau des aéroports ont relevé certains représentants d’entreprises privées rencontrés sur place.
Ce sont les mêmes fabricants qui se plaignent de l’absence d’un réseau de distribution et de stockages, ce qui a affecté leurs activités. «Difficile de faire connaître», nos produits à l’échelle nationale a fait remarquer, M. Amer, jeune entrepreneur dans le domaine de l’agroalimentaire. «Nous avons survécu aux effets de la crise sanitaire et financière grâce à notre plan prévisionnel de court terme et à notre petit budget», a-t-il expliqué. Ce sont les petites et moyennes entreprises comme celle de M. Amer qui ont réussi à émerger sur le marché, avec de nouvelles marques. C’est l’un des jeunes fleurons de l’industrie de transformation nationale que nous avons rencontré et qui ambitionne à «investir davantage pour concurrencer les géants du marché local et même d’exporter ses produits au-delà des frontières».
Des initiatives que les autorités promettent d’encourager et d’accompagner à travers de nouvelles mesures d’incitations et de facilitation fiscales pour les aider à augmenter leur productivité et à générer de la richesse et de l’emploi. Participer au développement local et aider les pouvoirs publics à atteindre l’autosuffisance alimentaire et énergétique. Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezzig espère voir les opérateurs économiques investir davantage leur capitale dans la diversification de leurs activités afin de présenter à l’extérieur un produit « algérien conforme et de qualité ».
C’est un défi à relever ensemble pour atteindre ce niveau de conformité, de performance et de qualité. Selon lui, « le nombre global des opérateurs économiques activant dans le pays s’élève à 2 millions d’entreprises principales et secondaires, dont 1.500.000 entreprises détentrices du registre de commerce électronique, ce qui représente 68,80% du total des inscrits ». Cette densité entrepreneuriale pourrait hisser la production nationale vers d’autre niveau, mais à condition de lever les contraintes administratives et financières qui entravent les actions d’investissement et à impliquer «sérieusement» les opérateurs économiques qui se sont au fil des années investis dans l’activité de l’import-export qui a causé des pertes colossales aux caisses de l’Etat. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a bien fait d’interdire ou de restreindre cette activité.
Lors de notre virée dans les allées de la FPA, nous avons constaté que les PME étaient présentes en force lors de cette nouvelle édition. Un signe de la bonne volonté des jeunes investisseurs de se faire une place sur le marché national et parmi les géants du marché. Toutefois, ils partagent le même souci, «la cherté de la matière première importée et qui a des conséquences importantes sur leurs entreprises». La hausse des cours des matières premières a eu «impact sur le coût de la production et le coût final», a expliqué un chef d’une entreprise spécialisée dans l’habillement, ajoutant que «la période du confinement et la fermeture des frontières ont aussi causé de lourde pertes aux entreprises et au pouvoir d’achat».
Dans le stand à côté de celui de ce chef d’entreprise, un représentant d’une laiterie nous fait signe de la main. «J’ai l’oreille qui traîne», a-t-il dit en esquissant un léger sourire. «Nous sommes venus exposer notre gamme de produit, connue uniquement au niveau de notre région», a-t-il indiqué, ajoutant que «cette petite société relève un défi de taille, le manque de lait en poudre et nous espérons bien que les autorités dégèle les dérogations sanitaires pour faciliter l’importation de cette matière première, mais nous sommes très résistants et confiants».
C’est la problématique soulevée par plusieurs entreprises activant dans ce secteur.
C’était le dernier stand que nous avons visité et la dernière préoccupation recueillie avant de quitter le salon, ouvert au grand public depuis le 14 décembre en cours. L’affluence au salon était «moyenne», ce jour-là.
Samira Takharboucht