La situation se précise, Zaghdar donne le cap !

Le secteur automobile connaîtra des changements dès janvier 2022

Le marché automobile national est bloqué depuis presque deux ans par les pouvoirs publics qui visent la réorganisation de ce marché et le lancement d’une véritable industrie automobile dans le pays. A commencer par la mise en place d’un nouveau cahier des charges (fin prêt), accompagné d’une nouvelle stratégie du développement de l’industrie automobile dans le pays et qui pourrait devenir dans les prochaines années un véritable gisement de profits et de croissance. Dans une déclaration à la presse, hier, à Alger, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zaghdar a indiqué que « la nouvelle approche des autorités pour faire émerger une véritable industrie automobile sera connue prochainement », évoquant ainsi la nouvelle stratégie concernant ce secteur et qui sera orientée vers les voitures électriques.
M. Zaghdar a fait preuve d’optimisme retrouvé et a éclairci la situation floue du marché de l’automobile. Toutes les nouveautés seront dévoilées au grand public au mois de janvier 2022, selon lui.
Le premier responsable du secteur a mis l’accent sur l’impératif de lutter pour la qualité pour faire la différence et de se passer des usines qui ne font que tourner, sans générer de valeur ajoutée. « La nouvelle stratégie sera claire et basée sur une véritable industrie de construction automobile afin d’assurer la demande du marché et se passer des importations ». Le ministre de l’industrie mène depuis des mois avec son département un travail plutôt discret et surtout minutieux pour éviter de retomber dans les erreurs du passé. Il compte à cet effet et d’après ces dernières déclarations à la presse démontrer que l’industrie automobile est importante pour sortir le pays des lobbies des importateurs et imposer plus de rigueur dans cette activité, à l’origine de l’échec de la mise en place d’une véritable industrie automobile dans le pays. Profiter de la nouvelle dynamique que connaît le marché mondial de l’automobile qui se reconstruit sur une « mobilité plus propre » pour faire émerger ce secteur en Algérie.
Mettre sur pied une industrie automobile n’est pas une question de capacité financière uniquement, mais aussi de savoir-faire et de la créativité. Mais aussi d’un engagement sincère. Pour le premier responsable de secteur, il faut mettre de la force et les moyens nécessaires pour bâtir une industrie automobile solide et durable, non expéditive et inefficace a fait savoir M. Zaghdar, évoquant l’exemple du constructeur automobile japonais Nissan qui « va cesser définitivement sa production dans ses usines de Barcelone (Espagne), qui fermeront définitivement le 31 décembre ».
La nouvelle stratégie concernant l’industrie automobile sera, selon lui, présentée dans le détail au mois de janvier 2022, au même titre que les amendements et les conditions d’octroi des licences d’importation de véhicule neuf aux concessionnaires. C’est deux textes répondent aussi aux transformations permanentes du secteur de l’automobile et aux objectifs fixés préalablement par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui a ordonné au début du mois en cours lors du Conseil des ministres, la révision « immédiate du cahier des charges fixant les conditions d’importation des véhicules et l’accélération de l’annonce des concessionnaires agréés ».

Trois amendements approuvés,

Aussitôt dit, aussitôt fait. Dans sa déclaration à la presse hier, le ministre de l’industrie a indiqué, dans ce sens, que « la commission en charge de ce dossier, déjà installé, a entamé l’examen de la nouvelle stratégie concernant l’industrie automobile », précisant que « cette nouvelle stratégie sera dévoilée, au même titre que le cahier des charges au mois de janvier 2022 ». Ce nouveau cahier des charges simplifiera et facilitera l’octroi des agréments, réduira les délais, mais surtout lèvera toutes « les contraintes bureaucratiques ».
Il a annoncé la réception de pas moins de 66 dossiers de demandes d’agréments pour le montage automobile. Sans donner de détail sur les nouvelles conditions d’exercice de cette activité, alors que plusieurs médias ont dévoilé avant-hier, en se référant à « une correspondance du Cabinet du Premier ministre, adressée au ministère de l’Industrie », quelques amendements introduits dans le nouveau cahier des charges. Il s’agit, selon eux, «de l’annulation du système des quotas à l’importation des véhicules, l’annulation du plafonnement de la cylindrée du moteur des véhicules importés à 1,6 litre, ainsi que la suppression de l’exclusivité de cette activité aux concessionnaires nationaux résidents».
Samira Takharboucht