La liste des produits agricoles importés est en cours de révision

Pour préserver la production nationale

Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural œuvre, en coordination avec le ministère du Commerce, à la révision de la liste des produits agricoles importés pour la préservation de la production nationale, a annoncé, lundi à Alger, le premier responsable du secteur de l’Agriculture, le ministre Abdelhafid Henni.
En marge de la conférence sur la contribution du secteur agricole à l’économie nationale dans le cadre de la Foire de la production nationale, M. Henni a fait savoir que «certaines filières agricoles ont besoin d’une protection contre les produits importés, d’où la nécessité de revoir la liste des produits agricoles importés». Ainsi, le ministère proposera au ministère du Commerce l’interdiction d’octroyer les licences d’importation de produits agricoles de luxe, produits en quantité suffisante localement dont les amandes et le miel. D’autre part, il a affirmé que le développement des exportations agricoles requiert l’élargissement des surfaces agricoles et la modernisation des techniques de production. Il a, d’ailleurs, estimé qu’il était impossible de procéder à des opérations d’exportation régulières et d’augmenter les quotas du marché à l’étranger sans l’élargissement des surfaces cultivées et la modernisation des techniques de production. Mettant en avant l’importance d’œuvrer à assurer une production destinée essentiellement à l’étranger, le ministre a indiqué que le développement des exportations agricoles requiert de renforcer le transport, la logistique et la disponibilité des intrants nécessaires, en améliorant les cadres réglementaires et juridiques et les mesures incitatives au profit des agriculteurs et des éleveurs.
Le ministre a également exhorté les investisseurs dans ce secteur à orienter leurs efforts vers la production de matières avec des normes propres à certains marchés comme les Etats du Golfe, les pays de l’Afrique, du Sahel et d’Europe, en vue d’accroître la compétitivité. M. Henni a en outre affirmé que la sécurité alimentaire ne peut être atteinte qu’en augmentant l’offre agricole, et ce, à travers la modernisation de l’appareil de production nationale et le développement de l’ensemble de ses branches et filières. La stratégie du secteur repose actuellement sur l’augmentation de la quantité de la production agricole dans les filières stratégiques, à leur tête, le blé, l’orge, les légumineuses, les arbres fruitiers résistants à la sécheresse, les viandes rouges et blanches, ainsi que le lait. Selon les chiffres avancés lors de cette conférence, la surface agricole globale s’élève à 43,98 millions d’hectares, dont seulement 8,59 millions ha sont exploités, avec un périmètre de cultures annuelles atteignant 7,53 millions ha et des périmètres agricoles pérennes atteignant 1,05 million ha. Le secteur compte 1,26 millions d’exploitations agricoles avec 2,6 millions d’ouvriers, qui ont réalisé un taux de croissance, de 2,7% au cours des dix dernières années et une couverture des besoins alimentaires de 73%. La valeur de la production nationale s’est élevée, durant l’année 2021, à un total de 3491,2 milliards de Da dans 25 filières.
Le secteur dispose d’environ 19 milliards de mètres cubes de ressources hydriques mobilisées (14 milliards de mètres cubes au nord et 5 milliards de mètres cubes au sud). De plus, le secteur encourage actuellement les cultures stratégiques (céréales, légumineuses, fourrage, maïs, oléagineux et cultures sucrières). Il est, par ailleurs, question de réaliser un taux de croissance de 30% dans la filière céréalière à l’horizon 2024, sachant qu’en 2020 la production nationale était de 43,9 millions de quintaux, avec un rendement moyen de 15 quintaux par hectare et une valeur de production de près de 172 milliards de DA.
Djamila Sai