Smail Yabrir questionne l’homme moderne

Parution de Les amoureux timides aux éditionx «Hibr»

Dans son dernier roman «Les amoureux timides, la perdition de l’être préhistorique contemporain», l’écrivain Smaïl Yabrir propose un regard critique et pessimiste sur l’homme moderne et sa vie bruyante chargée d’ondes négatives et d’artifices qui meublent sa citadinité, dénonçant dans cet ouvrage un recul palpable des valeurs dans le monde.
Publié en Algérie aux éditionx «Hibr», mais aussi en Tunisie et en Egypte par des éditeurs locaux, ce roman relate en 197 pages l’histoire de Mahfoudh, un personnage fantaisiste vivant un exil volontaire en refusant son environnement et son époque pour se réfugier dans une ère préhistorique imaginaire.
Cet individu est dévoilé par Chemoussa, jeune journaliste à la télévision, obligée par un patron tyranique d’interviewer Mahfoudh qui est connu dans sa région comme une personne mentalement instable.
Après avoir difficilement accordé sa confiance à la journaliste, Mahfoudh commence à livrer sa vision de la vie et ses souvenirs évoquant sa mère, son ami le plus proche et nombreuses histoires d’amour.
Rapidement séduite par ce personnage atypique, la jeune journaliste se rapproche de Mahfoudh, compatie à son malheur et lui confie ses histoires faites de perdition, de déceptions amoureuses et de frustrations. Une relation amoureuse commence à prendre forme entre les deux personnages dans une trame surréaliste montrant que l’homme moderne n’est pas forcement meilleur que ses ancêtres.
L’auteur dénonce un discours hypocrite et égoiste moderne en le confrontant à des concepts plus humains et plus simples appelant à «accepter sa laideur intérieur et crucifier l’illusion de la beauté (…) pour comprendre ce que nous sommes et comprendre son époque».
Ecrit dans une langue arabe raffinée avec un déroulement fluide du récit, «Les amoureux timides» porte une dimension philosophique et humaine des plus importante servie par une immersion dans les personnalités des amoureux avec de nombreux symboles en lien avec l’histoire et la préhistoire, le roman étant inspiré d’une gravure rupestre, de la région de Ain Naga à Djelfa, représentant un homme et une femme, surnommés par les habitant, «Les amoureux timides».
Le roman convoque également le monde des médias, un univers où l’auteur a travaillé pendant de longues années, en plus de nombreux titres de littérature et de références en arts plastiques.
Romancier, poète et dramaturge, Smaïl Yabrir, né en 1979, a publié ses deux premiers recueils de poésie «Premiers rituels» et «L’exercice» en 2008 avant de publier son premier roman «Yamonda».
Il est également l’auteur de «Le testament d’un sot» primé au Soudan, de «Maoula EL Hayra», prix Mohamed Dib, et d’autres recueils de poésie et textes dramaturgiques dont «Aâttacha» et «Le narrateur dans le conte», primé aux Emirats Arabes Unis.
L’auteur annonce également la sortie, en mars prochain, d’un recueil de nouvelles et d’une nouvelle oeuvre poétique.
R.C.