La réinsertion sociale comble le cœur des détenus

37.000 prisonniers ont choisi la formation en 2021

La répression, à elle seule, ne peut en aucun cas venir à bout de la criminalité, donc il fallait penser à une autre formule, beaucoup plus rentable, pour lutter plus efficacement contre ce fléau mais aussi et surtout, pour réintégrer les détenus et les récidivistes impliqués dans la criminalité, il s’agit de la réinsertion sociale, une politique pénitentiaire qui fait déjà des prodiges.La fonction correctionnelle dont s’acquittent les établissements pénitenciers et la réinsertion sociale des détenus sont devenues deux moyens les plus efficaces pour contrer la criminalité et la récidive, à fait savoir avant-hier le ministre de la Justice, Gardes des Sceaux, Abderrachid Tabi, devant plusieurs membres du Gouvernement participants à l’ouverture des travaux du Comité interministériel de coordination des activités de rééducation et de réinsertion des détenus, tenus à Alger.
Grâce à la politique pénitentiaire menée tout au long de l’année en cours et ce, suivant les engagements, les orientations et les recommandations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans son programme électoral visant à renforcer les réformes judiciaires, les bons résultats commencent à se récolter, dira le ministre de la Justice. Sur ce plan et en chiffres, le ministre a jubilé le bilan qualifié de très positif enregistré durant l’année 2021, en annonçant que l’enseignement au sein des établissements pénitentiaires « a connu une nette amélioration », et que le nombre d’inscriptions durant la saison 2021/2022 a atteint « 35.341 détenus, dont 4.170 inscrits au baccalauréat, 3.375 au BEM, accompagnés par 1.062 encadreurs ». Ce n’est pas tout puisque durant la même période considérée, la formation professionnelle a connu « un saut qualitatif », selon le ministre de la Justice, dans la mesure où le nombre de détenus inscrits a atteint les « 37.378 inscrits au cours de l’année en cours dans 142 filières et spécialités, bénéficiant de l’encadrement de 552 enseignants ». Encore mieux, la participation de d’autres secteurs pour la réintégration sociale des prisonniers à fait booster les choses, l’Education nationale a mobilisé 76 enseignants, le ministère de la Formation professionnelle 1.777 encadreurs délégués, le ministère des Affaires religieuses 293 imams délégués et 177 enseignants du Coran, outre 87 spécialistes délégués de la jeunesse et des sports mobilisés par le département des Sports. Profitant de cette rencontre, le ministre de la Justice a salué le rôle important, la contribution magnifique et l’entraide patriotique de chaque secteur contribuant dans cette noble mission. Une tâche à laquelle le ministère de la Culture et des Arts l’a enrichi avec la mobilisation au profit des détenus des bibliothèques au sein des établissements pénitentiaires avec 5.719 titres, tandis que le ministère de la Solidarité nationale a offert 800 microcrédits, au profit des détenus libérés en novembre dernier, dans le cadre du programme 2021, et s’est engagé à offrir 1 000 crédits supplémentaires dans le cadre du programme 2022, fait le bilan Abderrachid Tabi. Devant ces résultats plus que positifs, le ministre a précisé que la politique pénitentiaire qui est fondée sur « des programmes ambitieux au profit des détenus, se veut une affirmation à l’attachement aux principes de défense sociale, de traitement pénitentiaires et de réinsertion sociale de ces détenus », dira Tabi. Enfin, le responsable du secteur de la Justice a annoncé la réception de plusieurs nouveaux établissements pénitentiaires en remplacement de ceux hérités de l’ère coloniale, ils « ont été conçus selon les normes internationales en matière de droits de l’homme, en utilisant les technologies de l’information et de la communication dans leur gestion, en plus de « la réadaptation du programme de formation du personnel de l’administration pénitentiaire aux exigences du traitement pénal moderne », affirme-t-il.
Sofiane Abi