Le secteur de l’agriculture sur de mauvaises rails

Évolution du maraîchage

Les ingénieurs en agronomie sont malheureusement de plus en plus rares dans de nombreuses zones d’agriculture du pays. Les agriculteurs pendant au moins cinq années ont cultivé de moins en moins de pomme de terre en raison du coût élevé de son exploitation. Ils se sont trop penchés sur les céréales, les légumes secs et la tomate industrielle.

Cette culture était de 95 hectares en 2017 pour évoluer à 229 hectares, durant la campagne 2020/2021, de 286 hectares en 2017/18 et 395 hectares en 2018/19 avec un rendement moyen de 406 qx/ha. Pendant la campagne 2020/2021, la pomme de terre a été cultivée sur 229 hectares avec une production de 92 974 qx. Le coût élevé de la pomme de terre a laissé le citoyen dans le besoin, la tourmente et l’incapacité de s’approvisionner. La superficie plantée était d’une moyenne de 191 hectares pour une production moyenne de 90 777 quintaux et un rendement de 475 qx/ha. A ce sujet, il faut savoir que la wilaya de Annaba possède une superficie totale de 141 198 hectares, dont 57 820 relevant du domaine agricole, sont exploités par 16 502 fellahs. Cette superficie inclut 47 449 hectares (SAU) superficie agricole utile et 7432 hectares irrigués. Lors de sa descente à Annaba, le secrétaire général de l’Union nationale des agriculteurs algériens M. Alloui n’a pas hésité à dénoncer les barrons de l’agriculture qui avaient bénéficié de la faramineuse aide financière de l’État sans fournir une contre partie positive pour le secteur en question mais faisant subir des pertes abyssales au pays évaluées à des centaines de milliards, révèle-t-il. Or, la superficie de l’Algérie qui est de l’ordre de 238 millions d’hectares dont, souligne-t-on, les terres improductives non affectées à l’agriculture notamment des terres incultes sont de 190 millions d’hectares, soit un taux de 80% de la superficie totale de l’Algérie. Alors que les terres qui sont consacrées à l’agriculture représentent les 40 millions hectares, soit 17% de la superficie nationale. Concernant les terres des exploitations forestières et alfatières, celles-ci se composent de 3,9 millions ha soit 1,6%. Le secteur démontre que près de 1 million ha est consacré comme improductif, soit 31 millions d’hectares sont d’ores et déjà utilisés comme pacages et parcours et le reste qui est estimé à 8,5 millions ha constitue ainsi la surface agricole utile SAU, indique-t-on. Or, le pays n’est pas auto suffisant en matière agricole et accuse chaque année un déficit important avec une surface agricole utile de l’ordre de 3% seulement du territoire, 64% des exploitations possèdent une surface inférieure à 5 hectares pour une population rurale estimée à 41% de la population totale, 23% représentent la catégorie de la population qui travaillent dans ce secteur soit, souligne-t-on, 7 375 000 personnes et autres de 24 424 000 personnes non agricole. Les produits qui sont majoritairement utilisés sur le sol sont : le blé, la pomme de terre, l’orange, la tomate et le pastèque.
Dans ce contexte, il faut souligner que notre pays importe près de 75% de ses besoins et pour changer cette situation, l’État avait fait de l’agriculture une de ses priorités en mettant en œuvre le PNDA, le plan national de développement de l’agriculture qui notamment souffre du manque d’irrigation pour une productivité faible en raison de semences de mauvaises qualité. Les problèmes sont importants dans la production de pommes de terre et dans le secteur des produits laitiers, révèle-t-on.
Le pays exporte des produits agricoles frais pour une valeur de 30 millions de dollars à peine par an dont, note-on, 20 millions de dollars pour les seules dattes sur 700 millions de dollars d’exportations de marchandises hors hydrocarbures, indique-t-on.
En effet, il a été enregistré donc des résultats dérisoires par rapport aux potentialités nationales. Les principales exportations tournent autour des produits agricoles comme les dattes, l’huile de mais, beurre graisse de cacao, le vin, la peau salée de bovins, peaux de bovins NRA et autres produits. Les produits importés sont le blé, lait de vache sec, entier ; le mais, le sucre raffiné, le sucre centrifugé, brut, la viande de beauf désossée et le café vert.
L’Algérie importe enfin beaucoup de blé et de produits laitiers. Selon toute vraisemblance, les dernières 15 années, la politique agricole s’était basée sur des points d’encouragements visant les agriculteurs à participer activement à la mise en œuvre des actions de développement du secteur en question à savoir le lancement des programmes relatifs à l’élevage bovin laitier dans la plaine de la Mitidja. Or, la gestion de l’eau dans l’agriculture pluviale comme dans l’agriculture irriguée fut déterminante pour obtenir des résultats favorables dans l’augmentation de la productivité. Les effets positifs de l’irrigation sur l’environnement sont notamment la création de systèmes de zones humides artificielles, de microclimats et la biodiversité qui y est associée, cette gestion des terres pour l’agriculture non irriguée aide à combattre contre l’érosion des sols et protège les zones en aval contre les inondations.
La culture de l’olivier en Algérie qui occupe une surface cultivée de 178 000 ha pour un rendement de 16 qx/ha et une production de 300 000 tonnes par an place l’Algérie à la 9e place mondiale. Cette culture de l’olivier et la cueillette des olives représentent une importante source d’emploi en Algérie comme dans le monde si on prend l’exemple de l’Espagne qui est le premier producteur mondial d’huile d’olive avec une estimation de 22 850 000 journée/homme.
L’Algérie est un grand producteur d’olives et d’huile d’olive à l’instar de nombreux autres pays méditerranéens alors que ses exportations de ce produit demeurent encore faible, estiment certains observateurs.
A ce sujet, il faut citer que le SG de l’Union des agriculteurs affirme que la politique défaillante qu’avait exécuté le ministère de l’Agriculture ces deux dernières années avait provoqué des retombées graves sur l’avenir des usines de transformation et des terres agricoles réservées à la culture de la tomate particulièrement dans la région est du pays. Soit 17 unités de transformation de tomate ont baissé le rideau par mauvaise gestion et manque de suivi. Sur le plan de l’emploi, environ 100 000 emplois ont été perdus à cause de cette critique situation qui avait frappé de plein fouet ce secteur pourtant promoteur.

Oki Faouzi