L’esplanade de l’Oref accueille la 13e édition

Centre culturel universitaire (CCU)

La 13e édition du Festival international de bande dessinée d’Alger (Fibda) s’est ouverte, mercredi soir à l’Office de Riadh El Feth (Oref), avec la participation de plusieurs pays, dont la Tunisie en tant qu’invitée d’honneur.
Lors de la cérémonie d’ouverture qui s’est déroulée en présence d’un public passionné du 9e art, un hommage a été rendu aux deux pionniers de la bande dessinée Said Zaânoune et le défunt Mohamed Aram. Une fresque de trois tableaux sur le Coronavirus, intitulée «Vivre en temps de Covid» réalisée par les étudiants de l’Ecole supérieure des beaux-arts d’Alger (ESBA), a été inaugurée.
Dans son allocution, la ministre de la Culture et des Arts, Wafaa Chaalal a estimé que le 9e art «était connu en Algérie depuis la Guerre de libération nationale, et était utilisé comme une arme artistique pour la sensibilisation à l’affranchissement du colonialisme».
La ministre a remercié «les créateurs de bande dessinée, à commencer par ses premiers pionniers et doyens (…), ainsi que les jeunes amateurs engagés dans cet art».
Pour Mme Chaalal, l’accueil de la Tunisie comme invitée d’honneur est «l’expression de la profondeur des liens culturels qui se consolident à travers la participation commune des deux pays frères à divers événements culturels, comme le cinéma et le théâtre…».
L’édition 2021 se caractérise par de nombreux stands qui reflètent le monde de la bande dessinée et sa culture dans plusieurs pays, particulièrement le Japon et les USA, à l’instar de «HB Manga Kissa» et de «Taku Shop» qui exposent notamment des accessoires, des posters et des publications.
La culture coréenne est également présente à travers, le stand « Korea Shop dz » qui propose tout ce qui a un lien avec la musique Pop et la culture coréenne en général.
Le 13e Fibda sera ponctué par l’organisation d’expositions de bande dessinée, de conférences, d’ateliers de formation et de défilés Cosplay avec la participation d’une vingtaine d’artistes et de bédéistes algériens et étrangers (Japon, Etats-Unis d’Amérique, France et Côte d’Ivoire).
Organisée après une absence de près de deux ans pour cause de pandémie, cette édition est axée sur le volet de la formation à travers des conférences suivies d’ateliers avec accès gratuit pour les étudiants des Beaux-arts d’Alger et des autres wilayas et une réduction de 50% pour le grand public.
Dans ce cadre, une conférence intitulée « Passerelles entre la BD algérienne et le manga japonais » sera animée par des académiciens de l’Université japonaise de Tsukuba et des créateurs de mangas japonais, à l’instar d’Aoyagi Etsuko et Miki Yamamoto.
Des artistes français de Cosplay de renommée internationale comme Isabelle Jeudy (championne du monde de Cosplay en 2007) et Alice Hérault (championne de France de Cosplay en 2019) animeront aussi une conférence intitulée «Parlons Cosplay».
Des conférences sur la BD tunisienne, la BD en Tamazight, les adeptes de la bande dessinée en Algérie, la bande dessinée africaine et la bande dessinée comme outil de développement des compétences linguistiques sont également prévues.

La Tunisie invitée d’honneur
Le stand de la Tunisie, l’invitée d’honneur du 13e Festival international de bande dessinée d’Alger (Fibda) prévoit plusieurs activités mettant en valeur le 9e art dans ce pays, en plus d’ateliers de dessin de BD, encadrés par des bédéistes tunisiens.
Au premier jour d’ouverture au public de cet évènement dédié à la bande dessinée, le stand de la Tunisie propose une exposition rétrospective du Salon de la bande dessinée de Tazarka, un des rendez-vous de la BD les plus anciens en Afrique. L’espace propose de revisiter les planches d’illustres bédéistes tunisiens à l’image de Gihèn Ben Mahmoud, dessinatrice et illustratrice. Le public sera également au rendez-vous avec l’auteur de BD, Yacine Ellil, attendu pour un atelier d’apprentissage de dessin aux côtés d’autres bédéistes de ce pays voisin, présent à ce rendez-vous aussi avec des figures célèbres du cosplay.
Membres du jury du cosplay, une des principales attractions de ce festival, Sarah Bouina et Anouar Bouzrati, eux, participeront aux défilés de cosplay, aux côtés de cosplayers algériens.
Parallèlement au programme d’animation, des conférences sur l’histoire et l’état des lieux de la BD tunisienne sont également assignées au programme du Fibda 2021 avec la participation de plusieurs intervenants sur le 9e art en Tunisie.

«Pierres précieuses», une exposition de petits tableaux faits de collages de galets de l’artiste Amine Goutali, a été inaugurée dimanche à Alger, restituant une belle synthèse de ses errances, à travers plusieurs thématiques en lien avec, la mer, l’histoire, les arts et la littérature.La BD, un fonds inépuisable pour le cinéma d’animation peu valorisé
Les participants à une rencontre sur la situation de la bande dessinée en Tunisie ont souligné jeudi à Alger, l’importance de cet art qui a toujours constitué un fonds inépuisable pour le cinéma d’animation, mais qui reste peu considéré dans les pays du Maghreb.
S’exprimant lors d’une rencontre sur la bande dessinée tunisienne, Hedi Megdiche, didacticien et animateur culturel, a estimé que la BD en Tunisie est un art «marginalisé».
« Il faut cesser d’infantiliser la BD et changer de posture par rapport à un art qu’on continue de considérer comme «mineur», a insisté ce formateur à l’éducation, appelant, à ce propos, à intégrer la bande dessinée dans les programmes d’enseignement scolaire et universitaire, notamment dans les départements des langues.
Regrettant le peu d’intérêt accordé au 9e Art par les institutions de son pays, M. Megdiche a noté que la BD, comme le cinéma, est un « médium très fort » auquel les institutions officielles doivent accorder davantage d’intérêt.
La bande dessinée est un métier d’avenir, interactif avec tous les autres arts comme le cinéma et très sollicité dans le domaine de l’édition (littérature de jeunesse) et les illustrations ainsi que le cinéma d’animation », a encore affirmé Hedi Megdiche, également président actuel du Festival Printemps de la bande dessinée de Sfax.
Pour sa part, son compatriote et auteur de BD, Yassine Ellil, a dressé un état des lieux de la bande dessinée en Tunisie, relevant que cet art est loin d’être un mouvement artistique, mais demeure limité à des initiatives individuelles de créateurs de BD, dessinateurs et illustrateurs.
Evoquant sa propre expérience d’illustrateur et d’éditeur, il a relevé le manque d’éditeurs spécialisés dans la BD.
Diplômé des arts graphiques, Yassine Ellil a illustré des livres pour enfants et publié plusieurs séries BD dans des magazines tunisiens.
Le Fibda, qui ouvre ses portes de 10h00 à 19h00, se déroulera dans le respect du protocole sanitaire, ont assuré les organisateurs. Le prix d’entrée est de 500DA.
R.C.