Hommage aux «soldats» de la terre

Les agriculteurs ont défié la Covid-19

Sur un autre front, loin des frontières où la lutte contre le crime transfrontalier organisé est farouche, plus exactement sur les terres agricoles, sur les plaines vertes, dans les hauts plateaux, dans la Mitidja, ou encore dans l’immense désert, ici plus d’un million d’agriculteurs, ces « soldats » de la terre, poursuivent la mobilisation générale après vingt longs mois de combat contre la pandémie du Covid-19.

La restriction de l’économie mondiale dictée par la pandémie du Covid-19 n’a pas empêché les agriculteurs algériens, menés d’un sens de patriotisme très élevé, d’assurer pleinement leur devoir national. Bien au contraire, ils étaient plus qu’à la hauteur. En labourant les terres tout en offrant des millions de tonnes de céréales, légumes et fruits aux Algériens, les agriculteurs ont assuré une sécuritaire alimentaire dans les moments les plus cruciales économiquement.
Au moment où l’économie nationale traversée ses pires moments à cause du confinement « économique » mondiale à l’origine de l’apparition puis la propagation générale de la pandémie mondiale du Coronavirus en Algérie et dans le monde, plus d’un million d’agriculteurs algériens, ces « soldats » de la terre », ont été, eux, déployé à travers les millions d’hectares agricoles dans une course contre la montre pour répondre aux besoins urgents du pays et pour assurer une sécurité alimentaire salvatrice.
La contribution des agriculteurs à l’autosuffisance alimentaire en pleine guerre biologique et dans les moments les plus pénibles de l’histoire du pays a été capitale. Après vingt mois de labour, de combat et de mobilisation générale, le temps est venu pour rendre un vibrant hommage aux « soldats » de la terre. Bravant le danger biologique, après vingt mois passés entre confinement et restrictions sanitaires, les agriculteurs, continuent à nous « protéger » alimentairement en desservant tout un pays en céréales, légumes et fruits en tous genres, allant même jusqu’à créer l’autosuffisance en matière de sécurité alimentaire.
Ces braves agriculteurs, cultivateurs, éleveurs, exploitants, fermiers, paysans ou planteurs, tous ont agis avec bravoure, courage, une grande détermination et amour au pays, dans une mission palpitante qui consistait à assurer une diversification et une autosuffisance alimentaire en matière des céréales, fruits et légumes aux Algériens. Avec plus d’un million de soldats de la terre, l’Algérie a assuré une bonne couverture alimentaire durant la pandémie de Covid-19, une force alimentaire qui a déjà fait ses preuves et promet un potentiel considérable pour les prochaines années.
C’est l’une des forces majeures du pays, l’agriculture est devenue un secteur très précieux voire un grand trésor alimentaire qui peut mettre le pays à l’abri des mauvais jours, comme ce fut le cas actuellement face à la pandémie de Covid-19. L’agriculture est un facteur important de l’économie nationale, elle a généré elle même, sans les industries agroalimentaires, près de 15% du produit intérieur brut (PIB) en 2019. Le secteur agricole emploie 12 % de la population active en 2019 avec 1,2 million de travailleurs éparpillés sur une surface agricole dépassant les 10 millions d’hectares. Depuis les années 2000, l’agriculture est devenue l’une des priorités du gouvernement afin de diversifier son économie, encore dominée par la production des hydrocarbures. Les principales productions végétales sont les céréales, lé blé et l’orge sont largement majoritaires en surface, l’arboriculture, les cultures maraichères, notamment les pommes de terre, les agrumes et les fourrages aussi. L’élevage occupe une place non négligeable, en particulier l’élevage ovin et l’aviculture.
En 2014, la production agricole algérienne a atteint 35 milliards de dollars permettant de satisfaire les besoins du pays à 72%. Ce sont en effet ces deux derniers produits qui constituent le principal talon d’Achille de l’agriculture nationale, ils peuvent réaliser, à moyen terme, l’autosuffisance alimentaire du pays.
L’augmentation de la production agricole nationale entre 2016 et 2018, grâce à la modernisation des outils et techniques agricoles de production et la généralisation des programmes d’irrigation par les autorités publiques, le pays se rapproche un peu plus de son objectif d’autosuffisance alimentaire prévu pour l’an prochain.
La production céréalière a enregistré un record au cours de la campagne agricole 2017/2018, récoltant 6,1 millions de tonnes de céréales contre 3,5 millions de tonnes récoltés durant la compagne précédente, soit une augmentation de 74%. En matière de légumes secs, la production de pois chiches a atteint 34 000 tonnes pendant la saison 2017/2018, contre 12 300 tonnes en 2001, et la production de lentilles est passée de 458 tonnes à 30 000 tonnes au cours de la même période.
Aujourd’hui et plus que jamais, l’Algérie doit impérativement redoublé ses efforts pour arriver à une « indépendance » agricole, qui peut mettre à l’abri l’économie agricole nationale face aux crises alimentaires, hydrauliques et halieutiques qui vont frapper de nombreux pays à cause des prochaines guerres de l’eau, comme cela ce fut le cas dans de nombreux pays africains, telle que la crise potentielle entre l’Ethiopie, le Soudan et l’Egypte, où la guerre de l’eau pèse déjà lourdement sur la sécurité territoriale de l’Ethiopie.

L’Algérie, parmi les pionniers mondiaux

Ce n’est pas étrange de voir l’Algérie rangée parmi les premiers pays au monde dans la production agricole car sa superficie territoriale fertile est immense, ses richesses naturelles sont énormes et ses agriculteurs sont parmi les meilleurs au monde. Avec six millions de tonnes de pomme de terre produits durant l’année 2020, l’Algérie a occupé une honorable place au niveau internationale, la onzième après avoir occupé la 17e place en 2018 avec 4,6 millions de tonnes. En 2020, la production très remarquable de figue a dépassé toutes les prévisions attendues, elle a passé de 109 000 tonnes en 2018 à 120 000 tonnes en 2020, permettant à l’Algérie d’occuper la 4e place au niveau mondial. La même place que l’Algérie occupe dans la production mondiale d’Abricot, derrière la Turquie, l’Iran et l’Ouzbékistan, avec 245 000 tonnes produits en 2020. Parlant de la production de dattes, l’Algérie occupe la 4e place dans le monde avec une production annuelle estimée à plus d’un million de tonne en 2020. Concernant la production d’olives, l’Algérie occupe la 6e place au niveau mondial avec 880 000 tonnes d’olives produits durant la période précisée. D’autres productions agricoles ont permis à l’Algérie d’être considérée comme un pays pionnier en agriculture, il s’agit d’artichaut, en 2020 elle a occupé la 5e place dans la production mondiale de ce légume avec plus de 126 000 tonnes. Aussi, la production de pastèque a battu tous les records en 2020, lorsque la production nationale a atteint plus de deux millions de tonnes faisant de l’Algérie le 5e producteur mondial. Durant l’année 2020, la production nationale d’orange a passé à plus de 1,1 million de tonnes accordant à l’Algérie l’honorable place de 14e producteur mondial, une place qui sera plus considérable pour les prochaines récoltes compte tenue de la nouvelle stratégie agricole de l’Etat pour l’horizon 2024. Les efforts considérables consentis par l’Etat pour booster le secteur agricole avec la grande contribution des agriculteurs, ont permis de réaliser des récoltes records dans bon nombres de filières.
La production nationale de blé est passée à plus de 4 millions de tonnes durant 2020, tandis que la production d’orge a atteint les 2 millions de tonnes ayant permis à l’Algérie d’occuper la 15e place dans la production mondiale. Pour la production de tomate, l’Algérie est 18e producteur mondial avec plus de 1,5 millions de tonnes produits en 2020.
Le secteur de l’agriculture du pays est en pleine évolution, la preuve à l’appui, en 2020, la production nationale d’oignon a atteint 1,4 million de tonnes permettant à l’Algérie d’occuper la 16e place autant que producteur mondial. Puis viennent d’autres produits agricoles comme le poivron, raisin, carotte, citrouille, mandarine, chou-fleur et brocoli, ail, poire, concombre, respectivement avec 660 000, 502 000, 435 000, 402 000, 270 000, 210 000, 205 000, 205 000 et enfin 200 000 tonnes réalisés en 2020.
Sofiane Abi