Libye : l’importance de la réconciliation

Le processus politique en Libye a connu, en dépit de certains manquements, des progrès indéniables en 2021, permettant d’envisager des élections générales le 24 janvier prochain, censées mettre un terme à une décennie de chaos et remettre le pays sur la voie du développement et de la stabilité. La mise en place du gouvernement d’unité nationale et d’un Conseil présidentiel dirigés respectivement par Abdelhamid Debeibah et Mohamed Al-Manfi, le 5 février dernier par le Forum de dialogue politique libyen(FDPL) à Genève en Suisse, sous l’égide de l’ONU, a été un véritable tournant dans le cours du processus visant le règlement de la crise libyenne, longtemps bloqué par les velléités contradictoires des belligérants.Approuvé par le Parlement le 20 mars, le gouvernement d’unité nationale, composé de membres issus de toutes les régions du pays, s’était vite mis au travail, honorant une grande partie des 12 objectifs qu’il s’est fixés, à l’instar de la réunification des institutions libyennes, l’amélioration des conditions de vie des citoyens, l’amélioration des conditions sécuritaires et la relance économique. Faute de temps et à cause de certaines divergences, certains engagements à l’image de ceux de la réconciliation nationale, la réunification de l’armée libyenne, le démantèlement des milices, l’adoption d’une nouvelle Constitution et l’évacuation des mercenaires étrangers n’ont pas été menés à terme. Les démarches du gouvernement de l’unité nationale concernant le retrait des mercenaires étrangers (20.000 combattants selon l’ONU) se sont heurtées en 2021 notamment à la position de la Turquie, premier pays concerné par la présence des forces étrangères en Libye, rejetant toute démarche allant dans ce sens. Les autorités turques ont mis en avant la convention signée avec l’ancien gouvernement dirigé par Fayez al-Sarradj pour justifier la légalité de la présence de ses forces. Les autres pays concernés par cette question, à savoir le Soudan, le Niger et le Tchad, n’ont donné, pour l’heure, qu’un accord de principe pour rapatrier les combattants issus de leurs pays. Sur le plan diplomatique, l’année 2021 a vu le retour de la Libye sur la scène internationale à travers l’invitation du chef du gouvernement et du président du Conseil présidentiel par plusieurs capitales, et la réception
de plusieurs chefs de gouvernements et de diplomaties étrangères en Libye. La Libye a vu, en outre, en 2021 l’intensification de la lutte contre la pandémie de Covid-19, la reprise des vols internationaux de et vers Tripoli et la poursuite de l’opération d’échange de prisonniers. La migration clandestine a connu, toutefois, des proportions alarmantes. Les efforts de la communauté internationale en vue d’aider les Libyens à mettre fin à la crise frappant leur pays depuis 2011 se sont poursuivis en 2021 de manière distinguée, en ce sens que plusieurs initiatives de paix ont été organisées par plusieurs capitales, sous l’égide des Nations unies. Le rôle de l’Algérie dans la résolution de la crise libyenne a été qualifié de pivot par le SG de l’ONU, Antonio Guterres.