Echec d’une chorégraphie annoncée pour éviter la CAN-2022

Au risque de nous répéter, à chacune de nos éditions, il reste que cette Coupe d’Afrique des Nations dérange, fait peur et assomme plusieurs dirigeants des clubs européens. Tout est réfléchi, tout est mis en œuvre pour freiner ou faire décourager les sélectionneurs, voire les Fédérations des clubs africains à se déconnecter de cette envie de jouer cette CAN. Une chorégraphie perturbée.

L’Afrique surprend
La mobilisation de l’Afrique met le feu et enfonce le clou, jusqu’à faire retenir les internationaux des clubs africains et ne les libérer que le 3 ou 4 janvier. Cette manière de faire est jugée par les spécialistes africains pas très sportifs et estiment que les clubs étrangers qui recèlent des stars africaines de football n’ont cessent de critiquer toute production sportive qui naît de ce grand continent de la planète et le crient à la face du monde. Mais l’Afrique surprend.

Tout pour perturber la CAN
La position de la CAF surprend et étonne la FIFA. La CAN-2021 (reportée en 2022 en raison de la pandémie de Covid-19) aura lieu du 9 janvier au 6 février 2022, et pour un grand nombre d’observateurs internationaux, le virus Omicron, serait la cause de cette campagne menée en Europe pour le report de la CAN.
Les clubs anglais font également pression, afin de pouvoir conserver leurs joueurs au lieu de les laisser partir en sélection. Pour Samuel Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football (FecaFoot), «il n’y a tout simplement aucune raison valable pour que la CAN soit annulée».

«Sommes-nous des moins que rien ?»
«Je ne vois pas pourquoi elle n’aura pas lieu. […] La Fédération en tout cas que je représente défendra avec la dernière énergie la tenue de cette Coupe d’Afrique. Une excuse pour la reporter ? Laquelle ? Si l’Euro (2020) s’est joué alors que nous étions en pleine pandémie, avec des stades pleins. Il n’y a pas eu d’incidents et nous avons joué dans plusieurs villes en Europe. Pourquoi la CAN ne se jouerait pas au Cameroun ? Donnez-moi une seule raison valable. (Silence). Ou alors on est en train de nous dire que, comme on nous a toujours traités, nous sommes des moins que rien alors nous devons subir. Qu’on nous dise clairement les choses […]», a notamment lâché Samuel Eto’o, dans un discours très fort sur les antennes de Canal+ Sport Afrique, qui ne manquera pas de se propager sur la planète football dans les prochaines heures.

Le Cameroun n’a qu’un seul chemin, gagner
Et, enfin au lendemain de son élection, le nouveau président du foot camerounais revient à la charge à une semaine du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique, cette fois-ci via le canal AFP. Il dira à propos de la CAN, que le Cameroun l’abritera «nous n’avons qu’un seul chemin : gagner, gagner et gagner. C’est ce qu’on m’a mis sur la table quand j’ai signé mon contrat : arriver au moins en finale de la CAN, tout faire pour la gagner et aussi qualifier l’équipe pour la prochaine Coupe du monde (via les barrages prévus en mars, Ndlr). Nous sentons bien que le peuple et l’historique du Cameroun nous y obligent. Cela place la barre assez haut, mais nous sommes convaincus de pouvoir atteindre ces objectifs».

Rattraper le temps perdu
Il estime dans cette interview que «le Cameroun a besoin de rattraper le temps perdu. Il faut faire un travail de base qui a été interrompu il y a quelques années. On m’a demandé d’apporter du lien en gardant toujours un œil sur la formation, d’essayer de transmettre mes connaissances et mon expérience à toute la structure. On m’a demandé aussi de faire preuve d’indépendance dans mes décisions, de couper avec un passé où il y avait beaucoup d’influences externes. Une des choses qui me motive c’est de penser qu’un jour, dans dix ou quinze ans, les gens se souviendront du Portugais qui a apporté quelque chose de différent, qui a tracé une route».

La Coupe du monde, ça avance
Pour lui «les trois ou quatre prochains mois seront décisifs. Nous avons la CAN jusqu’en février – si nous sommes encore en lice en février, ce sera bon signe – et puis nous aurons les barrages de la Coupe du monde (fin mars)». A propos de la campagne de qualification pour le Mondial, il dira que ça s’est très bien passé. En ce moment, la sélection vit très bien. Et quand il y a beaucoup de pression de l’extérieur, il faut être une famille très unie».
Résumé de H. Hichem