Arrestation de l’un des hommes forts d’Ennahdha

Tunisie

Le président adjoint d’Ennahdha Noureddine Bhiri, proche de Rached Ghannouchi, chef du parti d’inspiration islamiste et bête noire du chef de l’État, a été arrêté vendredi 31 décembre, a appris l’AFP de sources concordantes. «Des agents en civil qui étaient à bord de deux voitures ont arrêté Noureddine Bhiri alors qu’il sortait avec sa femme de son domicile, à El Manar», quartier de Tunis, a indiqué à l’AFP l’avocat Samir Dilou, député démissionnaire d’Ennahdha. Selon la même source, Noureddine Bhiri, figure puissante au sein de ce mouvement, a été «arrêté brutalement et emmené vers une destination inconnue» par les agents en civil qui se sont aussi emparés du portable de son épouse Saïda Akremi, avocate de profession. Aucune source officielle n’était disponible pour donner des détails sur les motifs de cette arrestation. Dans un communiqué, Ennahdha a confirmé l’interpellation de Noureddine Bhiri, également ancien ministre de la Justice, dénonçant «un kidnapping et un dangereux précédent qui marque l’entrée du pays dans le tunnel de la dictature». «Noureddine Bhiri a été enlevé et agressé violemment devant ses voisins et son épouse (…), nous ignorons encore où il a été emmené», a déploré auprès de la presse Zeineb Brahmi, responsable juridique d’Ennahdha. La même source a indiqué que les parquets civil et militaire avaient assuré à la formation politique qu’ils n’avaient donné aucune instruction pour l’arrestation de Noureddine Bhiri. «Lors de son enlèvement, les agents en civil ont dit qu’ils appliquaient des instructions», a ajouté Zeineb Brahmi. Le Président «Kais Saied et le ministre de l’Intérieur Taoufik Charfeddine assument la responsabilité de ce qui s’est passé», a déclaré lors d’une conférence de presse à Tunis, Mohamed Goumani, responsable au sein d’Ennahdha.