«J’ai faim de titres, j’ai envie qu’on respecte mon pays»

Conférence de presse de Djamel Belmadi :

Malgré une préparation très perturbée, le sélectionneur des Verts Djamel Belmadi, reconnaît que l’arrivée de Samuel Eto’o à la tête de la Fédération camerounaise de football a énormément joué pour le maintien de cette compétition… Pour lui, malgré cette situation perturbante «notamment avec l’absence des nombreuses stars, je dois positiver, même s’il est difficile de positiver, on reste optimiste…»Les conférences de presse de Belmadi seraient-elles des moments à ne pas rater ? Pour quelques médias, elles sont révélatrices de ce qui anime le sélectionneur algérien. Il y a dans ces rencontres quelque chose qui dénonce l’amour qu’il porte à son pays à travers ses réalisations. Pour d’autres, Djamel Belmadi est une référence qu’il partage avec son groupe et les joueurs locaux qu’il voudrait dès aujourd’hui les préparer à une relève de renom. C’est pourquoi aussi que les spécialistes estiment que ses conférences alertent les médias de part leurs contenus.

«En CAN-2019, nous avons été traités de sélection qui ne valait rien»
L’ère du bricolage est dépassée, il traîne avec lui toute une équipe dans ses ambitions, jugées à l’époque démesurées et prétentieuses, et qu’il était quasi impossible pour le nouveau sélectionneur de battre avec une équipe moribonde de modestes sélections africaines. Depuis sa venue, le mode d’emploi a tactiquement et techniquement changé. Il devient le véritable catalyseur du groupe, et pour preuve, Belmadi en parlait lors de sa conférence de presse. «Quand on va au tirage au sort de la Coupe d’Afrique des Nations de 2019 en Égypte, nous avons été traités comme une sélection qui ne valait rien. Un an plus tard, on nous remet le trophée et tout était différent, le respect était palpable. Nous en sommes conscients, et nous voulons rester haut, nous voulons rester forts», insiste Belmadi.

«Envie de remplir notre vitrine,
de titres»
Et d’ajouter : «J’ai faim de titres, j’ai envie qu’on respecte mon pays. Quand on voit notre drapeau pendant la Coupe arabe, ce n’est pas du nationalisme bête et méchant, c’est l’envie de nous voir tout en haut. Cette flamme-là m’anime». Aujourd’hui, nous sommes les champions d’Afrique. Nous allons aborder la compétition avec ambition, parce que nous voulons rendre notre peuple heureux. Nous avons vu la joie retrouvée avec cette Coupe arabe. Ce n’est pas tous les jours que nous allons loin en CAN, y compris chez les jeunes. Aller en demi-finale, c’est super… mais ce n’est pas un titre. Moi, je veux des titres. La CAN était plus à notre portée que la Coupe du monde : nous l’avons gagnée pour la première fois depuis 1990. On a clairement envie de remplir cette vitrine, de ramener des titres».

«Jouer face au champion donne
un supplément d’âme»
Totalement engagé dans son chantier, il revient sur sa façon de consolider et maintenir sur rails l’avenir de la sélection nationale. Mais pour cette CAN, il reste prudent. Pas d’excès de confiance, ses joueurs l’ont vite compris «Non ! Prenons un exemple : la France est championne du monde en 2018, mais elle sort au second tour de l’Euro suivant. C’est un échec cuisant pour eux, et c’est une leçon à retenir : ce risque existe et il pend au nez de tout le monde. Jouer face au champion donne un supplément d’âme et c’est ce qui fait la beauté du sport ! Vaut-il mieux être le favori ou l’équipe que personne ne considère ? Quand je suis arrivé, c’était la deuxième hypothèse ! Et ce, même dans des choses qui ne sont pas perceptibles pour les médias. Dans les instances, personne ne nous considérait».
«Les semeurs de doutes sont nombreux»
Au moment où de nombreux perturbateurs et semeurs de doutes clamaient son départ prochain sur les réseaux sociaux, Belmadi répond «en tant que tenant du titre, on a envie de le garder, ce ne sera pas facile, mais nous irons avec l’ambition de donner encore de la joie au pays… On est dans une période où l’Équipe nationale apporte de la joie à notre pays, on sait que ce n’est pas tout, ça ne règle pas tous les problèmes du pays, mais c’est au moins un élément ou un domaine dans lequel on est performants. Cette coupe d’Afrique est quelque chose d’important pour nous», dit-il. On lui reproche de convoquer Yacine Brahimi ! Djamel Belmadi répondra qu’il est le meilleur joueur de la Coupe arabe, le monde connaît sa valeur technique. «Quelle autre raison aurais-je eu de ne pas sélectionner Brahimi ? S’est-il interrogé. On l’apprécie tous en tant qu’homme, on sait tous ce qu’il a comme qualités. Je veux juste gagner des matches moi !»

Pas de parcours facile pendant la CAN
«Jouer tous les matches de poule à fond, mais s’il faut sortir la calculette, nous le ferons. Il n’y a pas de parcours facile pendant la CAN», prévient-il, en expliquant que pour lui finir premier ou deuxième ne garantit pas d’avoir un adversaire plus facile. «En cela, nous avons moins de chance que les autres pays du top 5 Afrique au classement FIFA». Il reconnaît toutefois qu’il pourrait être mis en difficulté dès la 8e de finale. «Le Mali, le Nigeria, la Tunisie ou l’Égypte, ça peut ressembler à une finale de Coupe d’Afrique ! Le Mali actuel est en grosse progression, l’Égypte a un Mohamed Salah de classe mondiale, même s’il a plus de difficultés avec son pays. Un joueur pareil peut changer la face d’une équipe à lui seul».
Synthèse de H. Hichem