Version tamazight de L’opium et le Bâton

Projection du film Asebsi d Uâekkaz

L’avant-première du long-métrage, «Asebsi d Uâekkaz», doublage en Tamazight du film «L’Opium et le bâton» de Ahmed Rachedi, a été présenté, mardi à Alger, à l’occasion du 104e anniversaire de la naissance de l’écrivain Mouloud Maameri.Accueilli à la salle Ibn Zeydoun de l’Office Riadh El Feth, «Asebsi d Uâekkaz», dédié à la mémoire de Mouloud Mammeri, est annoncé au niveau du hall, par une exposition littéraire sur toutes les productions traitant du parcours et de l’œuvre colossale de ce grand écrivain et penseur.
Adapté du roman éponyme, publié en 1965, de l’écrivain et chercheur en anthropologie Mouloud Mammeri (1917-1989), ce film culte du cinéma algérien est sorti en salle en 1971 et accompli en version amazighe en 2021 par Samir Aït Belkacem, dans le respect, a-t-il souligné, des «standards internationaux en la matière», dans l’objectif de concrétiser une «passerelle entre les deux langues nationales, l’arabe et le tamazight».
«Asebsi d Uâekkaz» restitue en 135 mn, la lutte du peuple algérien pour son indépendance à travers le quotidien d’un village en Kabylie, où la majorité de la population a rallié le mouvement national. Servi par un casting judicieux de voix se rapprochant de celle de la version originale, le film a été doublé par, entre autres comédiens, Hocine Ouarab, Amer Boukaci, Youcef Nait Maouche, Djennad Hassina, Djouhar Benmouhoub, Hocine Haddou, Ramdane Abdennebi et Hacid Saadi.
Présente à cet événement, la ministre de la Culture et des Arts Wafa Chaalal, a passé en revue les livres consacrés à Mouloud Mammeri, qualifiant de «choix opportun», la programmation de cette exposition et la projection de ce film. Réitérant le «soutien permanent» de son département à la création et à la production cinématographique dans toutes les langues, le Tamazight notamment, la ministre de la Culture et des Arts a souligné la nécessité de «consolider la politique de l’Etat dans le soutien et le développement de l’Amazighité» pour lui permettre de «prendre amplement sa place dans la société algérienne comme une des composantes essentielles de l’Identité nationale, tel que stipulé dans la Constitution». A l’issue de son intervention, la ministre de la Culture et des Arts, Wafa Chaalal a annoncé la mise en projet du doublage en Tamazight du film «El Rissala» (le message) de Mustapha El Akkad.
De son côté, le secrétaire général du Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA), Si Hachemi Assad, a estimé que le doublage de ce film montre «tout l’intérêt que l’Etat porte à la promotion du cinéma algérien, à travers la langue amazighe», soulignant la grande expérience de Samir Ait Belkacem qui a réussi un «travail d’une grande exigence technique et artistique». Le secrétaire général du HCA a enfin relevé qu’une telle performance, «ouvrait de nouvelles perspectives à la production cinématographique nationale, et ce, à la faveur du doublage professionnel, afin d’offrir à un public plus large la redécouverte de chefs-d’œuvre artistiques d’une dimension historique, linguistique, culturelle et patrimoniale indéniables».
La sortie en salle de «Asebsi d Uâekkaz» dans plusieurs villes du pays, Bouira, Tizi-Ouzou, Bejaia, Oran, Annaba, entre autres, ainsi que pour la communauté nationale établie à l’étranger, (d’abord en France et au Canada), est prévue «dès l’entame de la nouvelle année» par le HCA et l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC).
R.C.