Chiffres dérisoires : «Seulement 17 000 personnes sur 900 000 sont vaccinées»

Vaccination contre la Covid-19 dans le secteur de l’éducation nationale

La flambée des cas de contamination à la Covid-19 en milieu scolaire est très préoccupante. Dans les coulisses, l’exécutif s’inquiète pour les élèves et les enseignants, quant à eux, font preuve de réticence et refusent malgré la crainte du nouveau variant Omicron et la quatrième vague de se faire vacciner.

Depuis le début de la campagne officielle de vaccination contre le coronavirus au mois de janvier 2021, soit un an plus tard, seulement «17 000 personnes sont vaccinées sur 900 000 affiliés au secteur de l’éducation», a fait savoir, hier, le professeur Riad Mahyaoui, membre du Comité scientifique chargé du suivi de l’évolution de l’épidémie Covid-19 en Algérie, lors de son passage dans une émission à la chaîne de télévision privée «Echourouk».
Qualifiant ce taux de vaccination dans le secteur de l’éducation de «très faible», reposant à l’occasion la question de la vaccination des enfants contre la Covid-19 pour freiner la progression du virus en milieu scolaire.
C’est la classe d’âge la plus touchée depuis plusieurs mois, mais la question sensible pour l’instant est l’obligation vaccinale des enseignants en particulier et tous autres travailleurs du secteur du secteur de l’éducation nationale. C’est devenu un véritable casse-tête-chinois pour les autorités qui doivent, toutefois, agir vite pour éviter un drame sanitaire et par voie de conséquence la fermeture des écoles. Il est peut-être temps de mettre les enseignants au pied de mur et les «contraindre» à se faire vacciner dans l’intérêt de la santé publique.
Beaucoup d’enseignants ne sont pas vaccinés, malgré les appels à la vaccination du ministère de tutelle qui a tout au long des trois semaines de vacances scolaires exceptionnelles, au lieu de deux habituelles, décidé pour ralentir la progression de la pandémie, laissé ses portes ouvertes aux travailleurs du secteur pour se faire vacciner. Les vacances se sont terminées hier.
Plus de 9 millions d’élèves tous paliers confondus ont repris le chemin de l’école. Ce retour en classe s’est fait dans la grande crainte de voir les écoles se transformer en clusters, ce qui pourrait chambouler à nouveau le calendrier scolaire. Une autre crainte exprimée par les parents qui craignent un éventuel retard scolaire ou fermeture des écoles. Les autorités sont entrées depuis le début de l’opération de vaccination et la levée progressive des restrictions dans une course sans fin.
Pris entre le marteau et l’enclume, les autorités doivent agir de rigueur pour éviter ce scénario et faire vacciner les travailleurs du secteur et les élèves. «Les enfants sont des porteurs sains», a indiqué le professeur Mahyaoui, qui a plaidé pour la vaccination des enfants atteints de maladies chroniques en priorité.
C’est la première cible de la prochaine démarche vaccinale prévue par les pouvoirs publics. «Le comité scientifique chargé du suivi de l’évolution de l’épidémie Covid-19 en Algérie va trancher cette semaine sur la vaccination des personnes âgées entre 15 à 17 ans», a-t-il annoncé. Il reconnaît, par ailleurs, que beaucoup reste à faire pour atteindre l’objectif initial fixé par les autorités sanitaires du pays qui espéraient atteindre 70% de l’immunité collective fin décembre 2021. La réticence face à la vaccination contre la Covid-19 est la première mise en cause dans l’échec de cette stratégie nationale de la vaccination, poussant les pouvoirs publics à agir autrement.
Pour rappel, le gouvernement a adopté «une nouvelle démarche, par l’institution d’un pass vaccinal. Ainsi contrer la réticence et accélérer la cadence du processus de vaccination qui, selon l’intervenant, la moyenne de vaccination au mois de septembre 2021 était de «260 000 personnes vaccinées par jour».

Samira Takharboucht