Deux drones piégés visent la coalition

Irak

Une base militaire située à l’aéroport de Baghdad en Irak d’où sont stationnées des troupes de la coalition internationale dirigées par les militaires américains, a été la cible avant-hier d’une attaque de deux drones piégés. Les deux drones ont été abattus avant même d’atteindre leur objectif, a annoncé un responsable des forces de la coalition. L’attaque, qui n’a pas été revendiquée dans l’immédiat, intervient le jour même du deuxième anniversaire de la mort du général iranien Qassem Souleimani et de son lieutenant irakien, tués dans une attaque au drone des États-Unis sur la route de l’aéroport international de Bagdad. «Deux drones armés ont ciblé l’aéroport de Bagdad ce matin aux environs de 4h 30» (1h 30 GMT) où un «Centre de soutien diplomatique, BDSC «américain», a précisé le responsable des forces de la coalition sous couvert d’anonymat. «Les batteries de défense C-RAM […] les ont interceptés et ils ont été abattus», a-t-il ajouté. Quelques heures après cette attaque, des photos reliées par des médias locaux et étrangers ont montré ce qui reste d’un des projectiles des deux drones piégés. «Opérations de vengeance des commandants», peut-on lire sur un morceau de métal noir. Suite à cette attaque, le gouvernement irakien a ouvert une enquête, a précisé le responsable. Bien qu’il n’y a pas eu de morts parmi les troupes de la coalition, toutefois cette attaque surprenante a projeté la crainte parmi les forces de la coalition. Faut-il le rappeler, l’attaque aux drones piégés perpétrée avant-hier contre la base militaire des forces de la coalition en Irak intervient deux ans après l’assassinat du savant iranien Qassem Souleimani, cette figure emblématique iranienne a été la cible d’un tir de drone armé américain. En effet, le 3 janvier 2020, sur ordre de l’ex-président américain Donald Trump, un tir de drone armé avait pulvérisé le véhicule où se trouvait Qassem Souleimani, architecte de la stratégie iranienne au Moyen-Orient. Avec lui, il y avait Abou Mehdi El-Mouhandis, numéro 2 du Hachd Al-Chaâbi, coalition de factions armées pro-iraniennes désormais intégrée aux forces régulières irakiennes. D’autre part, des dizaines de tirs de roquettes ou des attaques aux drones piégés ont visé ces derniers mois les troupes et intérêts américains en Irak. Jamais revendiquées, ces attaques sont systématiquement imputées par les États-Unis aux factions irakiennes pro-Iran. Toutefois, ces dernières semaines, ces attaques avaient fortement diminué avant l’attaque d’avant-hier. Les factions pro-Iran n’ont de cesse de réclamer le retrait total des troupes américaines stationnées en Irak dans le cadre d’une coalition internationale. Cet appel a été réitéré une nouvelle fois samedi dernier par les dirigeants du Hachd Al-Chaâbi, devant les milliers de manifestants rassemblés au cœur de Bagdad pour marquer le deuxième anniversaire de l’assassinat de Qassem Souleimani. Le 9 décembre, l’Irak avait annoncé la «fin de la mission de combat» de la coalition, qui conserve à ce jour ses effectifs sur le sol irakien pour poursuivre un rôle de formation et de conseil.