Le cri de détresse des techniciens et syndicalistes d’Air Algérie

Ils entament leur deuxième semaine de désobéissance civile

Révoqués début décembre de leur fonction au sein d’Air Algérie suite à une décision faite par des responsables de la compagnie aérienne nationale, cinq techniciens et syndicalistes de la navigation aérienne (TNAO) sont à leur deuxième semaine de la désobéissance civile afin de porter leur doléance au plus haut niveau de la hiérarchie de l’Etat. Mobilisés depuis le 19 décembre passé à Alger, voire devant le siège de la place centrale de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), les cinq techniciens d’Air Algérie ont manifesté leur colère face à « l’injustifiable décision de leur limogeage ».
Ils réclament leur droit au retour à leur fonction, c’est ce qui a été rapporté dans un communiqué datant de lundi et signé par les cinq techniciens d’Air Algérie. Ne baissant pas les bras, les cinq techniciens sont à leur deuxième semaine de désobéissance civile. Ils réclament, dans un document, l’ouverture d’une enquête par les autorités concernés, notamment sur les circonstances qui ont conduit à leur limogeage.
Dans le document, les cinq malheureux techniciens accusent ouvertement et directement la filière de l’UGTA de Dar El Beida d’illusion et de mensonge ayant causé la dissolution de leur filière locale relevant de leur syndicat suite à une décision injustifiable de l’administration d’Air Algérie. « Toute cette campagne de désinformation que nous avons subie jusqu’à présent et qui a fini par notre licenciement repose sur la création légitime et légale de notre filière syndical. Elle a été créée lors d’une assemblée générale légale et suivant un procès-verbal et nous avons entamé notre travail le 29 mars 2018 avec un agrément officiel et juridique.
Depuis, les harcèlements sur notre activité syndicale n’ont pas cessé d’avoir lieu », rapporte le document signé par les cinq techniciens d’Air Algérie. « Cette décision illégale de la filière de l’UGTA de Dar El Beida est incompatible vis-à-vis de la loi fondamentale et des règles de procédure, elle est même loin de ses prérogatives syndicales et juridiques et constitue un piétinement sur les lois, causant notre punition et notre expulsion d’une manière arbitraire », soulignent les cinq signataires du document. Pis, poursuivent les protestataires d’Air Algérie, « Nous avons subis auparavant plusieurs harcèlements lors de notre parcours professionnel. Nous avons fait face à des situations difficiles et dangereuses à la fois, lorsque parfois nous étions soumis à signer des documents qui ne sont pas de nos prérogatives comme ce fut le cas pour le document technique. Sans citer les pressions psychologiques exercées par l’administration de la compagnie à notre égard, tout ça pour nous amener à renoncer à notre activité syndicale. Nous sommes des victimes », crient-ils.
Et d’ajouter, : « Nous avons demandé l’aide du secrétaire général de l’UGTA, Salim Labatcha, pour trouver une issue rapide à notre cas, et de revoir les dépassements causés à notre encontre par la filière locale de l’UGTA de Dar El Beida.
Nous l’avons rencontré plusieurs fois et dans chaque rencontre il nous promet une réintégration dans notre travail. Cela fait deux ans que notre dossier est dans le bureau du secrétaire général de l’UGTA et durant toute cette période aucune solution n’a été faite pour soulager nos peines.
En attendant que le secrétaire général de l’UGTA ne fasse un vrai pas pour notre cause, nous sommes déterminés à poursuivre la désobéissance civile dans le froid de l’hiver jusqu’à ce que nous retrouverons nos droits », conclut le communiqué.
S. Abi