Les réformes pour relancer l’économie nationale du seul ressort des Algériens

Le rapport de la Banque mondiale

Chaque pays est souverain dans ses décisions, les hautes autorités du pays étant conscientes des difficultés que traverse le pays. Afin d’éviter des débats stériles qui n’apportent aucune valeur ajoutée, récemment avec la Banque mondiale le Premier ministre en date du 31/12/2021 l’Algérie note avec justesse, je cite «certains médias ont exagéré dans l’analyse de la teneur du rapport de la Banque mondiale, en le présentant comme un document uniquement négatif, même si on n’est pas d’accord sur certaines données, ce rapport regorge d’indicateurs positifs devant avant toute critique avoir lecture approfondie afin d’éviter toute sensibilité entre ces institutions et l’Algérie». Certains soi-disant experts, dans un esprit de louange en contrepartie d’une rente, sans lire le rapport, ont contribué à cette mauvaise interprétation. C’est que l’Algérie a toujours des relations constructives avec toutes les institutions financières internationales, FMI, Banque mondiale, BIRD, organisation de l’Union africaine, organisation des pays arabes et bien d’autres dans le cadre du respect mutuel.La solution est du seul ressort des algériens loin de la vision de sinistrose. L’Algérie n’est pas au bord de la faillite mais s’impose un sursaut national et une nouvelle gouvernance. Selon nos calculs reprenant les données du gouverneur de la banque d’Algérie, le montant des réserves de change non compris l’or avoisinerait fin 2021, 41/42 milliards de dollars (55 milliards de dollars y compris l’or) et les importations de biens et services environ 42/43 milliards de dollars et non 50 milliards de dollars comme rapporté par la banque mondiale

1.-Le rapport de la banque mondiale de 2021 sur l’économie algérienne
La banque mondiale vient de publier un rapport sur l’état et les perspectives 2021/2022 de l’économie algérienne. Vouloir opposer la Banque mondiale et le FMI traduit une méconnaissance des enjeux des nouvelles relations internationales. Le rapport sur les perspectives économiques mondiales intitulé «Traverser la pandémie, engager des réformes structurelles», est divisé en quatre chapitres. Le chapitre 1 présente les développements macroéconomiques en Algérie au courant de l’année 2021. Le chapitre 2 décrit les perspectives à court et moyen terme de l’économie algérienne. Le chapitre 3 présente l’évolution de la pauvreté non-monétaire en Algérie entre 2013 et 2019.
Enfin, le chapitre 4 propose un survol des enjeux liés à la gestion des risques de catastrophe naturelle en Algérie. La Banque mondiale indique que «l’économie mondiale devrait progresser de 4% en 2021, à condition que le déploiement initial des vaccins contre la Covid-19 débouche sur des campagnes massives de vaccination tout au long de l’année». Selon la Banque mondiale, les répercussions de la crise sanitaire et économique ont engendré en Algérie une contraction du produit intérieur brut (PIB) de l’ordre de 6,5% en 2020, mais la croissance du PIB devrait connaître une hausse de 3,8% en 2021 et de 2,1% en 2022. Après une forte reprise au deuxième semestre 2020, portée par le rebond de l’investissement et de l’activité dans le secteur de la construction, le PIB s’est contracté aux premier et deuxième trimestre 2021, suivant l’essoufflement de l’activité dans les secteurs de la construction et des services. Au premier semestre 2021, le PIB et le PIB hors-hydrocarbures demeuraient respectivement, 3,1 % et 3,9 % inférieurs à leur niveau antérieur à la pandémie. et le déficit budgétaire global s’étant accru pour atteindre 16,4 % du PIB en 2020. Selon les estimations de la Banque mondiale, les importations atteindraient 50 milliards de dollars en 2021, 41 milliards de dollars de biens et 9 milliards de dollars de services. Malgré la forte contraction des importations et la dépréciation modérée du taux de change, le déficit du compte des transactions courantes aurait atteint 14,4 % du PIB, tandis que les réserves internationales seraient tombées à 46,9 milliards de dollars à la fin de 2020 (ce qui représente une diminution de 24 % en glissement annuel), soit l’équivalent d’environ 12,8 mois d’importation. Les risques liés aux financements accordés par les banques publiques à des entreprises d’État en difficulté ont considérablement augmenté, les liquidités des banques publiques où sur les six banques publiques, qui détiennent environ 90% du total des dépôts du pays, quatre ont un grand besoin de liquidités. Commentant les données annoncées par le Ministère du Commerce où les importations, qui représentent une part importante dans les dépenses publiques (évaluées à 34,4 milliards de dollars en 2019), la BM note qu’ elles enregistrent une baisse de 18% en 2020 en comparaison avec l’année 2019. Ainsi, les revenus du pays, qui proviennent essentiellement de l’exportation des hydrocarbures, la hausse récente contribuant à réduire nettement les besoins de financement extérieur, et permettant de stabiliser à court terme les besoins croissants de financement domestique, ont enregistré une baisse de 33% en 2020, évalués à 23,8 milliards de dollars (19,7 milliards d’euros), contre 35,5 milliards de dollars (29,3 milliards d’euros) en 2019. Dans un contexte hautement incertain, du fait de la dépendance du cours des hydrocarbures qui échappent à toute décision interne, l’équilibre des risques affiche une tendance pessimiste, avec d’éventuelles nouvelles vagues d’infections au coronavirus susceptibles de nuire à la reprise économique. En l’absence d’une mise en œuvre rapide de l’agenda de réforme, la reprise sera fragile et les soldes budgétaire et extérieur se détériorent à moyen terme. La reprise de l’économie se trouve également conditionnée par la maîtrise budgétaire: disponibilité des moyens de financement, stabilité monétaire et préservation du pouvoir d’achat représentent de grands défis pour le gouvernement. oncernant la pauvreté, où l’indicateur de la banque mondiale repose sur la pauvreté multidimensionnelle (ipm), variant de 0 à 100, « où 100 , une approche non monétaire permettant de mesurer le niveau de privation en se concentrant sur trois grandes dimensions : la santé, l’éducation et les conditions de vie. Pour la banque mondiale, le pourcentage de personnes vulnérables à la pauvreté multidimensionnelle a baissé de 5,8 à 3,6 %. Le taux de pauvreté multidimensionnelle de l’Algérie , est de 1,4 % meilleur que celui de ses voisins régionaux, l’Egypte (5,2 %), l’Irak (8,6 %) et le Maroc (6,1 %). Ainsi, pour l’Algérie, il y a eu une nette baisse du taux de pauvreté entre 2013 et 2019 variant considérablement selon les régions de pays, et entre les zones rurales et urbaines

2. Les données officielles du gouvernement sur l’état de l’économie 2020/2021
La loi de Finances 2022 prévoit une croissance de 3,3% contre 3,4% en 2021. Mais un taux de croissance se calcule par rapport à la période précédente : un taux élevé en T1 par rapport à un taux faible en T0 donne cumulé un taux faible, devant avoir au moins sur plusieurs années un taux de croissance de 7/8% pour absorber le flux additionnel de demande d’emplois entre 350.0008400.000/an qui s ‘ajoute au taux de chômage actuel, qui, selon le FMI, en 2021 serait de 14,1% et 14,7% en 2022 (plus de 30% pour la catégorie 20/30 ans) incluant les sureffectifs des administrations, entreprises publiques et l’emploi dans la sphère informelle. Selon la Banque d’Algérie dans son rapport de décembre 2021, le déficit de la balance commerciale est passé de 10,504 milliards de dollars à fin septembre 2020 à 1,571 milliard de dollars à fin septembre 2021. Ce recul du déficit est dû principalement à la forte hausse du prix du pétrole où, au cours des neuf premiers mois de 2021, le prix moyen a enregistré une hausse de 66,6%, passant de 41,365 dollars/baril, au cours de la même période de l’année écoulée, à 68,917 dollars/baril.
La balance commerciale a une signification limitée devant prendre en compte la balance des paiements qui inclut les services et les mouvements de capitaux. Ainsi, les exportations de services ont connu une stagnation estimée à 2, 300 milliards de dollars à fin septembre 2021 et les importations de services ayant enregistré un niveau de 5, 015 milliards de dollars à fin septembre 2021, ce qui donnerait avec la même tendance fin 2021, 6 ,696 milliards de dollars accusant une forte baisse par rapport aux années 2010/2019 (entre 10/11 milliards de dollars). La valeur totale des exportations des hydrocarbures est évaluée à 23,387 milliards à fin septembre 2021, ce qui donnerait avec la même tendance fin 2021, 31,1888 milliards de dollars Au total, les exportations de biens et services ont atteint 28,702 milliards de dollars au cours des neuf premiers mois de 2021, ce qui donnerait en tendance annuelle 38,280 milliards de dollars. Quant aux importations de biens, elles ont légèrement augmenté de 4,6% entre septembre 2020 et septembre 2021, passant ainsi de 26,744 milliards de dollars à 27,973 milliards de dollars donnant en tendance annuelle 35,659 milliards de dollars, corroborant les données du premier ministre en date du 31/12/2021 où pour les 11 premiers mois de 2021 de l’ordre 33,8 milliards de dollars. Au total en incluant les services souvent oubliées, le total des importations de biens et de services est passé de 32,388 milliards de dollars à fin septembre 2020 à 32,988 milliards de dollars au cours de la période 2021, ce qui donnerait en tendance annuelle 43,992 milliards de dollars de sorties de devises pour fin 2021.
Le déficit budgétaire prévu pour 2022 est d’environ 4.175 milliards de dinars au cours de 137 dinars un dollar, au moment de l’élaboration de la loi, soit 30,50 milliards de dollars, 8 milliards de dollars de plus qu’en 2021.
L’Algérie selon le FMI fonctionne à plus de 137 dollars en 2021 et à plus de 150 pour 2022 Les réserves de change, ont atteint 44,724 milliards de dollars à fin septembre 2021 et y compris les réserves d’or (173 tonnes), environ 11 milliards de dollars, sont de 55 milliards de dollars au 30/09/2021. Les réserves de change, dans l’hypothèse du même scénario que les neuf premiers mois de 2021, diminuerait de 6,784 milliards de dollars par rapport à 2020 (48 milliards de dollars) donc fin 2021, nous aurons entre 41/42 milliards de dollars non compris l’or et environ 52/53 milliards de dollars y compris l’or.
Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane Mebtoul
(A suivre…)